CT :
Vous avez été les initiateurs du réseau Fuori Mercato (En-dehors
du marché), pourriez-vous expliquer la genèse de ce réseau, ses
activités, son implantation territoriale et ses objectifs ?
Tout
a débuté en 2013, à la suite d'une rencontre entre des
travailleur-se-s de l’usine occupée, Rimaflow, près de Milan, et
d'une association de producteurs agricoles de Calabre, au sud de
l’Italie, SoS Rosarno. Cette association avait été créée après
la révolte des migrant-e-s de 2010,
dans la ville de Rosarno, dans le but de revendiquer une égalité
salariale entre les italien-ne-s et les migrant-e-s.
On
a d'abord commencé par l'échange de produits tels que les oranges
de Calabre, la production et la distribution de liqueurs (Limoncello)
avec le nord de l’Italie. Par la suite, un réseau de production et
de distribution s’est constitué avec d’autres associations, des
coopératives afin de construire une alternative à la Grande
Distribution Organisée (Gdo), qui est complice de l’exploitation
dans le travail agricole. En outre, ce réseau lutte également
contre la dévastation de l’environnement.