En lien également le mémoire de Master de mon camarade Nathan Boumendil "Les Centres Sociaux Occupés Autogérés (CSOA) en Italie et leur rôle dans la vie politique et militante locale", " Une particularité italienne à la diversité de trajectoires et au renouvellement inégal : l'exemple romain." (sous titre)
Richard Neuville *
Après la défaite des mouvements d’émancipation des années de plomb, les centres sociaux (centri sociali occupati autogestiti : CSOA) forment à partir des années 80 des îlots de résistance et de contre-culture. Ils expérimentent des pratiques politiques non conventionnelles et des modes de vie légitimés par une critique radicale de la société capitaliste. Historiquement, ils s’inscrivent dans la continuité des circoli del proletariato giovanile (CPG) et des mouvements des années 70. Si la forte mobilisation politique et la confrontation directe avec le pouvoir ont caractérisé ces années-là, les décennies suivantes sont plutôt marquées par une absence d’engagement politique, un reflux des luttes et des organisations (syndicats, Lotta continua, Autonomia Operaia, etc.). Dans un contexte de repli sur soi et de vide politique, la création des centres sociaux se veut la seule réponse politique radicale. Les groupes qui portent ces expériences sont composés à la fois par des militant-e-s historiques et des jeunes moins politisé-e-s. Selon les fondateurs du centre social florentin (CPA) , l’idée est qu’après avoir perdu la bataille, il faut repartir de zéro. Dorénavant, il s’agit de lutter pour des revendications qui puissent, sans forcément aspirer à des changements radicaux, influer au niveau local et dans la vie quotidienne. (Sara 2006) Les CSOA ne se résument donc pas à des regroupements de la gauche alternative mais se veulent au « service du peuple ».