jeudi 20 février 2025

Autogestion. Expériences passées et graines d’avenir



Intervention de Richard Neuville pour l'association Autogestion lors de l'Université d'été des mouvements sociaux et des solidarités (UEMSS) à Bobigny le Dimanche 27 août 2023

L’autogestion aujourd'hui, débats et expériences.

  • 1. Présentation AA et réseau international de l'économie des travailleur-se-s

  • 2. Quelques principes théoriques

  • 3. Influence de Lip et actualité de l'autogestion

1. L’Association Autogestion a pour ambition de promouvoir la réflexion et l’éducation populaire sur la thématique de l’autogestion. Elle vise à mutualiser les expériences de façon critique sans les transformer en modèles normatifs, et à appuyer toute initiative s’inscrivant dans le sens d’un projet émancipateur. Elle regroupe des hommes et des femmes, syndicalistes, coopérateur-rices, associatifs, féministes, écologistes et politiques de différents horizons. Elle gère un site internet avec la publication régulière d’articles. En partenariat avec les éditions Syllepse, elle publie l’Encyclopédie internationale de l’autogestion. Elle réalise également le bulletin du réseau international de l’« Économie des travailleur-se-s »international avec des articles en trois langues.

 

Elle organise des réunions publiques et/ou visioconférences (ex : services publics en avril 2022) et participe à diverses activités unitaires en rapport avec l’autogestion (ex : le 50e anniversaire de Lip, le 150e anniversaire de la Commune de Paris, etc.). Elle est membre active du réseau international de l’« Économie des travailleur- se-s » et participe à ces diverses rencontres. Elle se positionne parfois sur des questions de politique internationale, elle participe notamment au réseau de solidarité avec l’Ukraine en contribuant notamment à l’échange d’expériences autogestionnaires avec des collectifs alternatifs de gauche.

Le réseau international de l’« Économie des travailleur-se-s » est né en 2007 à l’initiative de chercheur-se-s de l’université de Buenos Aires qui avaient suivi-e-s et accompagné-e-s à partir de 2002 le processus de récupération d’entreprises par les travailleur-se-s (ERT) en Argentine.

Impliqué-e-s dans un soutien actif aux travailleur-se-s des entreprises récupérées en Argentine, au travers des tâches de documentation, de recherche, de réflexion sur ce processus, ces chercheur-se-s souhaitaient dépasser le strict travail académique.

Ils organisèrent la première rencontre internationale, intitulée «L’Économie des travailleur-se-s : autogestion et répartition de richesses», tenue en juillet 2007 à l’université de Buenos Aires. Les rencontres Internationales de l’« Économie des travailleurs-ses » se déroulent tous les deux ans. La IXe rencontre internationale aura lieu en septembre 2023 à Rosario en Argentine. Ce réseau est un espace d’échanges et de confrontation d’expériences entre les différents continents. Il se veut également un outil d’articulation entre la réflexion théorique et la pratique (la praxis). Depuis 2014, des rencontres régionales (continentales) sont organisées les années intermédiaires. En Europe, il y a eu trois rencontres dans des locaux d’entreprises occupées par les travailleur-se-s luttant pour la récupération de leur outil de travail : Fralib à Gémenos en 2014, VioMe à Thessalonique en Grèce en 2016, RiMaflow à Milan en 2019.

  1. Principes théoriques 

Pour Henri Lefebvre (Autogestion : 1966), « L'autogestion doit s'étudier de deux façons différentes : en tant que moyen de luttes frayant un chemin – en tant que moyen de réorganisation de la société, la transformant de bas en haut, de la vie quotidienne à l'État. » Elle est également une culture irriguant la conscience collective.

L’autogestion est à la fois une approche théorique pour approfondir la démocratie et des pratiques de démocratie directe.

L’autogestion est à la fois un but et un chemin. Comme but, l’autogestion constitue la forme d’organisation et le mode de fonctionnement d’une société fondée sur la participation de toutes et de tous à l’ensemble des décisions dans les champs économique et politique, à tous les niveaux de la sphère collective pour l’émancipation de chacun et de chacune.

Comme chemin, l’autogestion est nécessaire pour accumuler des forces, faire la démonstration que les dominations et les hiérarchies ne sont pas fatales, et qu’une autre société, post capitaliste, est possible. L’autogestion est de ce point de vue une utopie concrète.

L’Association Autogestion pense qu’il est nécessaire d’avoir une stratégie autogestionnaire et un projet émancipateur pour rompre avec le système capitaliste. En outre, il est nécessaire d'engager une transition pour reconquérir et développer les biens communs universels et sociaux dans un nouveau projet de société. Cela suppose de réactualiser les notions de planification démocratique et de propriété sociale des moyens de production et d’échanges.

Pour illustrer, il ne s'agit pas simplement de changer le type de propriété, de substituer la loi du profit par celle de la rentabilité ou d'adapter la gestion aux règles du système capitaliste comme on a pu le voir dans un passé récent avec les établissements publics. De même, la situation de subordination et d’aliénation des travailleur-se-s doit être abolie. Enfin, il ne s'agit pas de développer simplement la participation des travailleur-se-s à la gestion, la cogestion ou gestion paritaire, des formes de gestion dite « démocratique » ne remettant pas en cause l'autorité et les pouvoirs et encore moins de nouvelles formes de management. Il importe d'avoir une visée de rupture radicale.

Pour des services publics rénovés, développés, socialisés et profondément démocratisés

La perspective autogestionnaire n’est pas une vision abstraite ou intemporelle. Nous savons que le démantèlement des services publics organisé par les États et les collectivités a des conséquences importantes et ôte des droits et des protections aux travailleur-se-s. Pour cette raison, il est indispensable de participer aux différentes luttes locales et nationales pour les défendre même en l'état mais ce n'est pas suffisant. Nous ne rêvons pas à un retour idéalisé de services publics fortement centralisés et gérés de manière très bureaucratique. Au contraire, il s'agirait de les développer et de les transformer profondément en les gérant différemment et démocratiquement.

L’appropriation sociale permet de les sauver et de les développer. L’autogestion pose les questions de propriété, de financement, des modes de gestion, des relations sociales et de genre et de la composition des instances de gestion. Elle modifie également le rapport de forces des travail-leur-e-s qui luttent pour prendre le contrôle de leur entreprise.

Les biens communs universels (l’eau, l’air et la biodiversité), les biens sociaux (l’enseignement, la santé, la protection sociale, la recherche,…) et les biens publics doivent échapper à tout système de marchandisation et être socialisés.

  1. Influence de Lip et L'actualité de l'autogestion

Dans un ouvrage paru en juin dernier aux éditions Syllepse : « LIP VIVRA - 50 ans après, ce que nous dit la lutte des Lip »i, Andrés Ruggeri, anthropologue argentin et coordinateur du réseau international de l’« Économie des travailleur-se-s », rappelle que la « lutte de Lip et ses prolongements ont exercé un attrait et une influence remarquables dans le monde entier, et l'Amérique latine n'a pas fait exception. L'une des conséquences les plus intéressantes de cette période a été la nouvelle dimension et l'importance acquise par le concept d'autogestion, qui était un mot d'ordre de l'époque, dans le feu des occupations d'usines et du vaste débat intellectuel qui a été l'une des caractéristiques notables de 68 et de ses suites. Mais il ne s'agit pas seulement d'écrits théoriques, mais d'expériences concrètes, dont la plus célèbre est sans doute celle de l'usine horlogère de Lip ».

Il poursuit : « À une époque où les affrontements de classes, les luttes ouvrières, les guerres populaires et les guérillas se multiplient, le renouveau de la tradition autogestionnaire en France a ouvert la porte à des débats qui avaient été absents de la gauche mondiale pendant des décennies. »

Dans un contexte où l'hégémonie de la vision soviétique, du socialisme réel, dans la formation idéologique de la gauche qui avait été exclue l'autogestion du programme politique et économique de la gauche, au détriment de la planification étatique centralisée comme forme exclusive du programme économique du socialisme, laissant les formes autogestionnaires réduites à des pratiques liées au mouvement coopératif, et à des expressions de dissidence, le renouveau de l'idéal autogestionnaire à la fin des années 1960 en France et, surtout, l'expérience Lip, ont contribué de manière décisive à remettre l'autogestion sur la carte du changement révolutionnaire.

Mais les espoirs auront un peu été déçus

Après avoir quasiment disparu du discours politique dans les années 1980/1990, le concept d'autogestion a retrouvé un certain intérêt auprès des associations, des mouvements collectifs ou coopératifs et des travailleur-se-s en ce début de XXIe siècle. Notamment avec les expériences qui se sont développées en Amérique du Sud à partir des années 90 (au Brésil puis en Argentine, Uruguay et Mexique).

Au début du XXIè siècle, avec la mondialisation capitaliste, des travailleur-se-s s’organisent pour lutter contre les délocalisations de la production et reprennent leurs entreprises qu'ils estiment viables économiquement : ce sont les travailleurs de CERALEP (usine d'isolateurs électriques en céramique) à St-Vallier (Drôme) en 2004, soutenus par toute une ville ; ce furent également les Fonderies de Ploërmel (Bretagne) en 2005, etc. Ces exemples de récupération d'entreprises par les travailleur-se-s montrèrent la voie en s'opposant aux fonds spéculatifs qui ne visaient que la rentabilité à court terme et décidaient de fermer des entreprises au seul motif d'un « coût du travail » trop élevé en France. Ce processus s'accéléra après la crise de 2008.

En France et en Europe, la crise de 2008 entraîna la destruction de plusieurs centaines de milliers d’emplois industriels (269 000 en France selon Alternatives économiques). Pour accentuer les profits, les capitalistes profitèrent de la crise pour délocaliser la production dans l'Est de l'Europe ou dans d'autres continents.

Si des luttes, parfois exemplaires en termes de combativité, furent menées entre 2008 et 2010. Elles furent essentiellement défensives, elles se limitèrent à résister aux « plans sociaux » dictés par la logique actionnariale et à négocier des primes de licenciements. Rarement les questions de propriété (Molex, Goodyear, Continentale) ou de reconversion écologique de la production (comme à Total Dunkerque) ne furent posées. Ce que les travailleurs mexicains obtinrent à El Salto en 2005 après 4 années de lutte était-il possible à Clairoix ? Il s’agit de la même transnationale Continentale et d’une usine de même taille. A aucun moment, les équipes syndicales n’évoquèrent et encore moins élaborèrent de contre-plans ouvriers alternatifs. Dans ce panorama, l’expérience limitée de Philips à Dreux eut au moins un mérite, celui de réactualiser le « contrôle ouvrier » en redémarrant la production pendant deux semaines en janvier 2010.

Mais à partir de 2011, il y eut une nouvelle dynamique avec la lutte Fralib contre la multinationale Unilever (2e groupe agroalimentaire au Monde). Après 1 336 jours de lutte et d'occupation de l'usine à Gémenos (près de Marseille), les travailleurs et les travailleuses sortirent victorieux et purent maintenir l'outil de travail très moderne et entreprendre une diversification de la production avec la création de la coopérative SCOP-TI en 2014. La première rencontre euro-méditerranéenne se déroula en janvier 2014 dans cette usine. Parallèlement et au cours de ces années, d'autres entreprises furent récupérées par les travailleurs et les travailleuses comme l'imprimerie Hélio-Corbeille (Essonne) en 2012 ; l'usine de glaces Pilpa, devenue la Fabrique du Sud à Carcassonne, près de Toulouse en 2013 ; la fabrique de dentelle Fontanilles dans la Haute-Loire (Massif Central) qui existait depuis 160 années fut récupérée en 2012 ; ARFEO fabriquant de matériel de bureau en Mayenne fut reprise en 2013 ; Smart Equipment Technology (SET), dans le secteur de la microélectronique en Savoie en 2012, etc. En quelques années, des dizaines d’entreprises furent récupérées par les travailleur-se-s en France. Il y eut également des échecs comme pour la Papeterie de Docelles dans les Vosges en 2015 ou la compagnie de car-ferries Sea France à Calais (Nord de la France), qui ne put poursuivre son activité sous forme de coopérative, en l'absence de soutien de la SNCF et de l’État français que quelques mois (2012).

Avec la relance économique post-crise financière, les fermetures d'entreprises ralentirent et les luttes pour la récupération de l'appareil de production également. Les nouvelles expériences, dont nous avons présenté quelques exemples lors de la huitième rencontre de Mexico en 2021 : Railcoop, la Coopérative des Masques ou L’après M, se distinguent des précédentes car elles prennent une autre forme. D'abord du point de vue du statut en optant pour la société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) qui intègre plusieurs collèges décisionnels et finasseurs. De fait, les projets ne reposent pas uniquement sur les travailleurs et les travailleuses mais adossés à des collectifs d'usagers, de donateurs, de financeurs publics (collectivités territoriales), etc. et concernent parfois des missions de service public.

    • La coopérative Railcoop, créé en 2019, se fixe comme objectif d'exploiter des lignes de chemin de fer que l'opérateur historique, la société de chemin de fer français (SNCF), a abandonné au motif qu'elles ne seraient pas rentables économiquement comme la liaison Lyon-Bordeaux, qui traverse tout le Massif Central.

    • La Coopérative des Masques est créée en mai 2020, notamment sous l'impulsion de l'Union syndicale Solidaires des Côtes d'Armor (Bretagne), pour redémarrer la productions de masques respiratoires qui a été abandonnée en mai 2018 suite à une délocalisation capitaliste en Tunisie par le groupe Honeywell. Moins de deux années plus tard, la pandémie du COVID 19 se propage mondialement. La production de la coopérative débute en octobre 2020 avec une vingtaine de travailleurs et travailleuses mais faute de commandes elle doit cesser son activité en octobre 2022. Les pouvoirs publics, qui ont soutenu la création de la coopérative, font le choix de continuer à acheter des masques chinois. Cette expérience s'avère être un échec pour des raisons d'absence de stratégie industrielle et de politique commerciale des hôpitaux et collectivités. Il s'agit d'une vraie aberration !

    • Enfin, « L'Après M » est la récupération d'un restaurant fastfood McDonald's dans un quartier populaire de Marseille, dont la liquidation judiciaire fut provoquée par la multinationale et prononcée en décembre 2019. En mars 2020, au début du confinement, les anciens travailleurs réquisitionnent les locaux et créent une plateforme solidaire d'aide alimentaire pour les habitants du quartier. Le 10 décembre 2022, le nouveau restaurant solidaire ouvre ses portes. La coopérative SCIC « L'Après M » emploi 37 salariés. Chaque semaine, elle distribue entre 600 et 1 200 colis alimentaires. Il s'agit d'un vrai projet social et solidaire dans un quartier pauvre de Marseille.

En parallèle, depuis une décennie, on observe une fort développement des SCOP et SCIC (sociétés coopératives d’intérêt collectif). Fin 2022, il existait 4 406 coopératives en France (2 606 SCOP et 1 359 SCIC) et elles employaient 82 000 travailleurs dont 72 000 emplois coopératifs. Elles représentaient 8,4 Mds de chiffre d'affaire (+11 % par rapport à 2021). Les services représentaient 39 % des coopératives et 36 % des effectifs. Pour 15 % d’entre elles se sont des transmissions d’entreprises saines, 10 % de reprises d’entreprises en difficulté, 11 % changements de statuts et 65 % de créations ex-nihilo. (Chiffres clés SCOP 2022). https://www.les-scop.coop/chiffres-cles-2022

Ailleurs

  • Argentine (+ de 400 entreprises récupérées),

  • Un processus continu avec des accélérations pendant et après les crises de 2001 et 2008.

    * En 2000, il y avait 29 ERT (réel début du processus en 1992)

    * Avril 2003 : 128 ERT

    * 2005 : 161(6 900 travailleur-se-s)

    * Mars 2010 : 205 (9 362 travailleur-se-s)

    * Fin 2013 : 311 (13462 travailleur-se-s)

    * Décembre 2015 : 367 (15 948 travailleur-se-s),

    * Octobre 2018 : 384 (15 525 travailleur-se-s)

    * 417 ERT aujourd'hui et 15 821 travailleur-se-s en 2020 (Sources INAES)

    Le mouvement autogestionnaire argentin est parvenu à traverser des étapes économiques et politiques délicates mais il n'a cessé de s'amplifier et de s'ancrer en profondeur dans la culture ouvrière du pays au cours de toutes ces années.

    « Aujourd’hui, quel que soit l’endroit dans le pays, lorsqu’une entreprise ferme, les travailleurs brandissent le drapeau de l’autogestion. C’est le grand acquis de la lutte de la classe ouvrière argentine ». (José Abelli, 2009)

  • Brésil dans les années 90, il y a eu jusqu'à 600 tentatives de récupération d'entreprises industrielles lors de la libéralisation de l'économie et l'ouverture au marché sous les présidences de Collor, Franco et Cardoso. Il en existe encore près d'une centaine.

    Par ailleurs, cette année il y a eu la 1ère École internationale de l'autogestion qui s'est tenue à São Paulo du 19 au 23 avril 2023 dans l'école des cadres du MST (Mouvement des Sans Terre).

  • Uruguay : Entre 1997 et 2004, une vingtaine d'entreprises en faillite furent récupérées par les travailleurs et transformées en coopérative. Il s’agissait principalement d’entreprises du secteur industriel.

  • Mexique : (de grosses entreprises comme Pascual (1985) avec 4 000 travailleurs, Continentale devenue TRADOC (2005) qui a eu plus d'un millier de coopérateurs, Luz y Fuerza del Centro : lutte menée par le SME après la privatisation en 2009 par Calderón et le licenciement de 44 000 travailleurs

  • En Italie, comme en France, les capitalistes ont profité de la crise pour fermer des unités de production : Maflow (devenue RiMaflow) à Milan, Officine Zero à Rome, etc. Avec un vrai projet politique, les acteurs impliqués dans la lutte de RiMaflow ont créé un réseau national Fuori Mercato (entreprises récupérées, fermes autogérées, lieux d'accueil de migrants, etc)

  • En Grèce avec l'expérience emblématique de VioMe mais également toutes les formes d'auto-organisation comme les dispensaires autogérés avec le crise.

Mais il faut également de nouvelles pratiques autogestionnaires dans le mouvement social : ZAD, squats, expériences collectives économiques, culturelles, … en milieu rural (Ardèche avec des coopératives de territoire, Drôme, Ariège, Aveyron, etc.) mais également dans les villes : permaculture, etc.

Pour terminer, dans la période de mutations importantes que nous traversons, je voudrais indiquer l’urgence pour le mouvement social de se réapproprier la question de l’autogestion, de réfléchir à des perspectives de luttes offensives qui posent les questions du contrôle ouvrier, de la gestion ouvrière, des contre-plans alternatifs, de la reconversion écologique de l’industrie, de la transition énergétique, etc. (Neuville 2011).

La référence à l’autogestion ne devrait pas seulement être portée par certains acteurs sociaux, elle implique une appropriation plus globale pour devenir une « culture qui irrigue la société ».

Le chemin sera long mais d'’ores et déjà, ici et là, des « sentiers de l’utopie » se dessinent qui peuvent contribuer à construire des chemins de l’émancipation et des germes de pouvoir populaire pour une transition (Frémeaux & Jordan, 2012). Certaines expériences s’inscrivent en rupture avec la logique productiviste, le modèle de développement capitaliste et le primat des intérêts privés. Il faut multiplier les expériences, car elles constituent des apprentissages pour construire une autre société, un autre monde.

Mais une rupture totale impliquera assurément un affrontement à grande échelle avec la classe dominante.

i Collectif, « LIP VIVRA - 50 ans après, ce que nous dit la lutte des Lip », Syllepse, Juin 2023, 232p. https://www.syllepse.net/lip-vivra--_r_64_i_1049.html


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire