Par Richard Neuville
« Une
partie des mouvements sociaux ne se limitent pas à la défense de l'emploi et à
l'augmentation des salaires ou bien à la consommation mais ils essaient d'aller
au-delà et cherchent, soit par conviction ou par nécessité, à dépasser le lien
de subordination que leur a assigné la société » (Zibechi, 2010).
Le
mouvement des entreprises récupérées par les travailleurs uruguayens s’inscrit
dans une tradition de luttes pour « l’émancipation
économique et sociale »[1]. Il
puise ses racines dans l’histoire du mouvement ouvrier qui, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, a su
articuler la formation de syndicats et la constitution d’un mouvement coopératif
puissant. Tout au long de son
existence, le mouvement coopératif a su conserver une indépendance vis-à-vis
des pouvoirs publics. Il existe près de 300 coopératives de travail en
Uruguay[2]
(Guerra, 2013 : 28).