Les
travailleurs de l’usine Dita de Tuzla (Bosnie-Herzégovine) :
« Nous en appelons
en urgence au soutien moral et matériel du mouvement syndical international »
Nous,
travailleurs de l’usine de détergents Dita à Tuzla, nous battons contre le
déferlement des privatisations pourries, de l’exploitation et du pillage qui
anéantissent l’industrie de la Bosnie-Herzégovine.
Depuis
plus de deux ans, sans interruption, nous protégeons notre usine pour empêcher
que soient déménagés machines et autres biens.
La
privatisation de Dita s’est effectuée avec la complicité de politiciens, de
magistrats et de banques tous corrompus qui, sans procéder aux analyses
indispensables, ont accordé aux nouveaux propriétaires des crédits pourris – un
argent qui n’est jamais arrivé dans l’usine.
Notre
pays souffre de ce que le droit n’y règne pas : des élites criminelles ont fait
passer des amendements au code pénal interdisant désormais à tout tribunal de
juger de crimes financiers et commerciaux.
Ce
pillage légalisé nous prive de nos droits humains fondamentaux : plus de 40
mois de salaires ne nous ont pas été payés, nous livrant à la faim et à la
misère. Nous voyons mourir nos proches pour la seule raison que nous n’avons
pas les moyens de financer leur traitement médical.
Actuellement,
c’est le dépôt de bilan qui est mis en route. Tant que les intérêts des
travailleurs ne seront pas pris en compte ou que les investissements
nécessaires pour relancer l’usine n’auront pas été trouvés, nous sommes résolus
à poursuivre l’occupation de l’usine et refusons de reconnaître l’autorité du
liquidateur judiciaire.
Nous
en sommes à un moment critique. Sans soutien extérieur, ce n’est plus qu’une
question de jours avant que nous ne soyons contraints de dresser des barricades
et de résister aux forces de la police spéciale.
Nous
en appelons en urgence au soutien moral et matériel du mouvement syndical
international.
Les
travailleurs de l’usine Dita
Tuzla,
le 16 avril 2015
Emina
Busuladžić, présidente du comité de grève
Dževad
Mehmedović, président du syndicat autonome de la chimie et des non-métaux.
Contact : busuladzic.emina@gmail.com
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