Quelques
éléments relatifs aux résultats des élections régionales et municipales du 24 mai dans
l’Etat espagnol :
Tout
d’abord, il est important de distinguer les résultats des autonomies de ceux
des municipales. En effet, Podemos a tout misé sur les régionales et n’était
présent aux municipales que dans certaines grandes villes.
Elections
des autonomies ou régionales
Après son irruption lors des élections européennes en juin 2014, Podemos obtient 119 sièges de
parlementaires régionaux et assure une présence dans les 13 régions où se
tenaient des élections. Les régions historiques disposant d’un statut
spécial : l’Andalousie, la Galice, le Pays basque (Euskal Herria) et la
Catalogne décident de leurs dates.
Les
élections en Andalousie avaient eu lieu en mars dernier et Podemos avait obtenu
15 sièges. Il dispose donc aujourd’hui 134 sièges alors qu’il n’en avait bien
évidemment aucun.
Il
obtient ses meilleurs scores en Aragón (20,51%), dans les Asturies (19,02%),
dans la communauté de Madrid (18,59%), et les plus faible en Estrémadure (ou le
PSOE reste solide) mais également dans les fiefs du PP : en Cantabrie
(8,33%), Castilla la Mancha (9,73%), sensiblement les mêmes tendances que lors
des élections européennes de 2014.
De son
coté, Izquierda unida
passe de 35 sièges de parlementaires régionaux dans 8 régions à 9 dans 4
régions. Il est éliminé à Madrid (4,14%), en Estrémadure (4,24%), Communauté de
Valence (4,26%). Il ne sera plus présent qu’en Asturies avec 5 sièges (11,93%),
en Navarre avec 2 sièges, en Castilla y León et Aragon. Cette défaite
intervient deux mois après les élections en Andalousie ou il a perdu 7 des 12
sièges qu'il détenait au parlement régional. Après la crise profonde à Madrid,
certains n’hésitent pas à dire que les jours sont comptés pour IU.
A noter
le bon score de EH Bildu en Navarre qui obtient 8 sièges (2e
formation) avec un score de 14,3%
En
résumé, le PP est en tête et obtient 270 sièges devant le PSOE 227 sièges et
Podemos 119 sièges. Le PP devrait continuer à diriger une majorité de régions
mais tout dépendra des alliances à gauche.
Municipales
Les deux
événements marquants sont bien évidemment les scores dans des configurations
différentes de Podemos à Madrid de Barcelona en comú-e à Barcelone :
A Madrid,
la liste Ahora Madrid obtient 31,85% (20 sièges /57) et n’est devancée que par
le PP largement implanté depuis plus de 20 ans (34,55% - 21 sièges), derrière
le PSOE que 15,28% (9 sièges). Quant à IU, elle s’écroule avec 1,71% (10% en
2011).
A
Barcelone, Barcelona en comú-e l’emporte avec 25, 21% (11 sièges) devant CiU
(22,72% - 10 s.) qui avait conquis la municipalité au Parti socialiste catalan
qui l’avait administré pendant 30 ans. Le PSC se trouve laminé avec 9,63% des
voix et il est devancé par Ciudadans (11,05%), ERC (Gauche républicaine)
11,01%.
Particularité,
Barcelona en comú-e est une coalition qui regroupe Iniciativa per Catalunya-els
Verds / Esquerra unida i Alternativa, Proces constituent, Equo et Podem. Elle
rassemble l’essentiel des forces sociales et politiques de la ville. La
candidate Ada Colau s’est faite connaître à la tête de la Plateforme des
affectés de l’hypothèque (PAH).
La
Candidatura Unitat popular (CUP), formation indépendantiste et communaliste
bien implantée en Catalogne n’avait pas souhaité s’allier à cette coalition à
cause de la présence des « réformistes bureaucrates » d’ Iniciativa
per Cataluña (formation qui appartint à IU à l’origine). La CUP obtient un bon
score à Barcelone (7,42% et 3 sièges) mais surtout elle obtient 372 sièges dans
l’ensemble de la Catalogne et elle est représentée dans les 4 capitales
provinciales de la région. Cette formation poursuit son travail d’implantation
locale sur l’ensemble du territoire. Sur le même principe, EH Bildu a obtenu
297 sièges en Navarre et regroupe à présent 1 195 en Euskal Herria. La CUP
et EH Bildu adoptent des stratégies distinctes de Podemos car elles ont des
objectifs différents.
Globalement,
le PP obtient 27,03% des voix (-10,5% par rapport à 2011), le PSOE 25,03%
(-2,76%), Ciudadanos 6,55% et IU 4,73% aux élections municipales. IU maintient
son implantation dans les municipalités et obtient 2216 sièges contre 2230 en
2011. Pour le fun, elle a conservé largement Marinaleda avec 72,54% des voix.
Avec 52%,
le bipartisme est largement contesté et perd 13 points aux municipales par
rapport à 2011 et 19 points par rapport à 2007.
Richard
Neuville
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