M. Colloghan

mardi 26 mai 2015

Confirmation de Podemos aux élections régionales et municipales dans l'Etat espagnol



Quelques éléments relatifs aux résultats des élections régionales et municipales du 24 mai dans l’Etat espagnol :


Tout d’abord, il est important de distinguer les résultats des autonomies de ceux des municipales. En effet, Podemos a tout misé sur les régionales et n’était présent aux municipales que dans certaines grandes villes. 



Elections des autonomies ou régionales 


Après son irruption lors des élections européennes en juin 2014, Podemos obtient 119 sièges de parlementaires régionaux et assure une présence dans les 13 régions où se tenaient des élections. Les régions historiques disposant d’un statut spécial : l’Andalousie, la Galice, le Pays basque (Euskal Herria) et la Catalogne décident de leurs dates.

Les élections en Andalousie avaient eu lieu en mars dernier et Podemos avait obtenu 15 sièges. Il dispose donc aujourd’hui 134 sièges alors qu’il n’en avait bien évidemment aucun.


Il obtient ses meilleurs scores en Aragón (20,51%), dans les Asturies (19,02%), dans la communauté de Madrid (18,59%), et les plus faible en Estrémadure (ou le PSOE reste solide) mais également dans les fiefs du PP : en Cantabrie (8,33%), Castilla la Mancha (9,73%), sensiblement les mêmes tendances que lors des élections européennes de 2014.


De son coté, Izquierda unida passe de 35 sièges de parlementaires régionaux dans 8 régions à 9 dans 4 régions. Il est éliminé à Madrid (4,14%), en Estrémadure (4,24%), Communauté de Valence (4,26%). Il ne sera plus présent qu’en Asturies avec 5 sièges (11,93%), en Navarre avec 2 sièges, en Castilla y León et Aragon. Cette défaite intervient deux mois après les élections en Andalousie ou il a perdu 7 des 12 sièges qu'il détenait au parlement régional. Après la crise profonde à Madrid, certains n’hésitent pas à dire que les jours sont comptés pour IU.

A noter le bon score de EH Bildu en Navarre qui obtient 8 sièges (2e formation) avec un score de 14,3%

En résumé, le PP est en tête et obtient 270 sièges devant le PSOE 227 sièges et Podemos 119 sièges. Le PP devrait continuer à diriger une majorité de régions mais tout dépendra des alliances à gauche.


Municipales


Les deux événements marquants sont bien évidemment les scores dans des configurations différentes de Podemos à Madrid de Barcelona en comú-e à Barcelone :


A Madrid, la liste Ahora Madrid obtient 31,85% (20 sièges /57) et n’est devancée que par le PP largement implanté depuis plus de 20 ans (34,55% - 21 sièges), derrière le PSOE que 15,28% (9 sièges). Quant à IU, elle s’écroule avec 1,71% (10% en 2011).


A Barcelone, Barcelona en comú-e l’emporte avec 25, 21% (11 sièges) devant CiU (22,72% - 10 s.) qui avait conquis la municipalité au Parti socialiste catalan qui l’avait administré pendant 30 ans. Le PSC se trouve laminé avec 9,63% des voix et il est devancé par Ciudadans (11,05%), ERC (Gauche républicaine) 11,01%.


Particularité, Barcelona en comú-e est une coalition qui regroupe Iniciativa per Catalunya-els Verds / Esquerra unida i Alternativa, Proces constituent, Equo et Podem. Elle rassemble l’essentiel des forces sociales et politiques de la ville. La candidate Ada Colau s’est faite connaître à la tête de la Plateforme des affectés de l’hypothèque (PAH).


La Candidatura Unitat popular (CUP), formation indépendantiste et communaliste bien implantée en Catalogne n’avait pas souhaité s’allier à cette coalition à cause de la présence des « réformistes bureaucrates » d’ Iniciativa per Cataluña (formation qui appartint à IU à l’origine). La CUP obtient un bon score à Barcelone (7,42% et 3 sièges) mais surtout elle obtient 372 sièges dans l’ensemble de la Catalogne et elle est représentée dans les 4 capitales provinciales de la région. Cette formation poursuit son travail d’implantation locale sur l’ensemble du territoire. Sur le même principe, EH Bildu a obtenu 297 sièges en Navarre et regroupe à présent 1 195 en Euskal Herria. La CUP et EH Bildu adoptent des stratégies distinctes de Podemos car elles ont des objectifs différents.


Globalement, le PP obtient 27,03% des voix (-10,5% par rapport à 2011), le PSOE 25,03% (-2,76%), Ciudadanos 6,55% et IU 4,73% aux élections municipales. IU maintient son implantation dans les municipalités et obtient 2216 sièges contre 2230 en 2011. Pour le fun, elle a conservé largement Marinaleda avec 72,54% des voix.


Avec 52%, le bipartisme est largement contesté et perd 13 points aux municipales par rapport à 2011 et 19 points par rapport à 2007.


Richard Neuville

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