M. Colloghan
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samedi 8 octobre 2011

Autogestion et transformation sociale

Rencontres interprofessionnelles de l’Union Syndicale de Solidaires
Dunières-sur-Eyrieux (07) – 1er au 7 Octobre 2011
Richard Neuville *

Dans un premier temps, je vais tenter de préciser succinctement quelques éléments théoriques sur l’autogestion, puis analyser les mouvements sociaux en Amérique latine dans leurs rapports à l’autonomie, l’auto-organisation et les stratégies de pouvoir et terminer en illustrant mon propos à partir de deux exemples de pouvoir populaire et d’appropriation collective de moyens de production. Il eut été intéressant d’évoquer également l’actualité internationale à travers le surgissement des mouvements des indigné-e-s, les processus révolutionnaires dans le mode arabe et la nouvelle phase du mouvement altermondialiste mais elle pourra l’être sans doute dans les ateliers.

dimanche 27 mars 2011

L’Amérique latine dans le chaudron libyen


Maurice Lemoine - 25.03.2011

« Les alliés de Kadhafi » : en ouverture de séquence du journal de 20 heures de France 2, le 20 mars, apparaît le chef de l’Etat vénézuélien Hugo Chávez – sans d’ailleurs qu’on entende ce qu’il dit. Et l’analyse s’arrêtera là. Pourtant, le rejet de l’intervention « militaro-humanitaire occidentale » – les atermoiements de la Ligue arabe ne faisant guère illusion – déclenchée contre la Libye ne fait pas des vagues qu’au Venezuela : sous des formes diverses, l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, Cuba, l’Equateur, le Nicaragua, le Paraguay et l’Uruguay ont exprimé qui sa réprobation, qui sa condamnation. 

samedi 5 mars 2011

La Libye met mal à l'aise la gauche latino-américaine

BERNARD PERRIN, LA PAZ

Le soulèvement contre Kadhafi, allié politique et économique du bloc de gauche, déboussole certains gouvernements «révolutionnaires».
Stupéfiant et inquiétant parallélisme. Alors que de nombreuses chancelleries européennes sont inquiètes à l'idée de voir le colonel Kadhafi, qui était il y a peu encore un «ami intime» (Silvio Berlusconi) ou tout du moins un partenaire économique vital (90% du pétrole libyen prenait le chemin de l'Europe), tomber sous la pression de son peuple, une autre peur s'empare des gouvernements de gauche «progressistes» d'Amérique du Sud: celle d'assister à la chute d'un... camarade révolutionnaire. Le premier cas de figure n'a au fond rien de très surprenant. L'Europe capitaliste préfère un partenaire fiable, même s'il fut longtemps en tête de liste des terroristes les plus infréquentables de la planète, même s'il fait aujourd'hui tirer sur son propre peuple. Le cynisme de la realpolitik.

vendredi 12 novembre 2010

Publicación de "El volcán latino-americano" en castellano

La Agencia latinoamericana de información (ALAI) publicó en línea desde hace unas semanas el trabajo colectivo que coordinó Franck Gaudichaud sobre América latina, editado en 2008 en Francia (ya agotado) y ahora presentado en su versión castellana como libro electrónico copyleft.

El volcán latino-americano
Izquierdas, movimientos sociales y neoliberalismo al sur del Río Bravo
Balance de una década de luchas: 1999-2009

Franck Gaudichaud (Dir.) ©

Propósito general del libro

Proporcionar a lectores hispanohablantes un enfoque claro y sintético, destinado a no especialistas, del estado de las resistencias colectivas al neoliberalismo en América Latina, y también ofrecer una explicación de los principales retos, logros y contradicciones de los procesos sociopolíticos en curso, en particular acerca de la práctica de las izquierdas latinoamericanas y su relación con los movimientos sociales. Se trata de dar la palabra a universitarios e intelectuales "críticos", desde distintos campos científicos, ideológicos y también geográficos, ya sean latinoamericanos, europeos o estadounidenses. De hecho, esta obra no pretende una improbable "neutralidad científica": busca sobre todo informar desde la pluralidad, y también quiere entregar herramientas de comprensión a quiénes están en busca de alternativas a la globalización neoliberal en América Latina, como en el resto del mundo.

Dirigido por Franck Gaudichaud, este libro reúne los análisis de varios especialistas internacionales: Arturo Anguiano, Atilio Borón, Hervé Do Alto, Cédric Durand, Bernard Duterme, Jairo Estrada Álvarez, Thomas Fritz, Jules Falquet, Janette Habel, Claudio Katz, Edgardo Lander, Michael Löwy, Pablo Navarette, James Petras, Hélène Roux, Alexis Saludjian, Maristella Svampa y Eric Toussaint.

- Franck Gaudichaud es doctor en Ciencia Política, profesor titular en civilización latinoamericana en la Universidad de Grenoble 3 (Francia) y miembro del equipo editorial de la revista electrónica rebelión.org. Ha publicado varios artículos y dos libros en español sobre Chile y América latina. - franck.gaudichaud@u-grenoble3.fr

dimanche 5 septembre 2010

Autonomie, auto-organisation et stratégies de pouvoir des mouvements sociaux en Amérique latine

Richard Neuville *
La première partie de cet exposé s’appuie sur les travaux du GEAL (Groupe d’études Amérique latine : Argentine) et notamment un article de février 2009 **

Vue d’Europe, on peut caractériser l’Amérique latine comme un pôle de résistance et un laboratoire social. Si l’Amérique latine a longtemps été un terreau fertile pour les expériences révolutionnaires. Depuis une vingtaine d’années, elle est probablement devenue le principal foyer de résistance à la mondialisation capitaliste et à l’hégémonie de l’Empire. La richesse et la diversité de ces expériences permettent de qualifier le sous-continent de véritable laboratoire social.
La décennie des années 90 a été marquée par un nouveau cycle de conflits et de mobilisations qui ont contesté le modèle néolibéral :
o Soulèvement zapatiste en 1994 contre l’entrée en vigueur de l’ALENA,
o Barrages de routes par les piqueteros en 1996,
o Mobilisations indigènes et paysannes en Equateur qui ont précipité la chute du gouvernement d’Abdala Bucaram en 1997.
Ces événements : au Nord, au Sud et dans les Andes caractérisent la dimension régionale de ce cycle de protestations.

jeudi 19 août 2010

IV Foro Social Américas : Declaración de la Asamblea Movimientos Sociales


Nuestra América está encamino!
¡Ñane Amérika TeeOñemongu' Ehína!


Los movimientos sociales presentes en el IV Foro Social Américas, en Asunción del Paraguay, reafirmamos nuestra solidaridad y compromiso con el pueblo paraguayo, ante la urgente necesidad de avanzar en su proceso de cambios profundos, hacia la recuperación de la soberanía sobre su territorio, bienes comunes, recursos energéticos, en la concreción de la reforma agraria y de la democratización de la riqueza.

Estamos en un continente donde, en las últimas décadas, se ha dado el reencuentro entre los movimientos sociales y los movimientos indígenas, que desde sus conocimientos ancestrales y memoria histórica cuestionan radicalmente el sistema capitalista. En los últimos años, luchas sociales renovadas condujeron a la salida de gobiernos neoliberales y al surgimiento de gobiernos que han llevado a cabo reformas positivas como la nacionalización de sectores vitales de la economía y redefiniciones constitucionales transformadoras.Pero la derecha en el continente se está rearticulando aceleradamente para frenar cualquier proceso de cambios. Sigue actuando desde sus enclaves político, económico, mediático, judicial, a lo que se suma una nueva ofensiva del imperialismo - incluso militar - en su apoyo. Desde el anterior Foro Social Américas, realizado en Guatemala en 2008, presenciamos el golpe de estado en Honduras, el incremento de la presencia militar estadounidense a lo largo y ancho de nuestra América. Proliferan acuerdos de instalación de bases militares, operan la IV Flota en nuestros mares. Esto constituye un esfuerzo sistemático de desestabilización de la democracia en el continente, cada vez más se reprime y criminaliza a los movimientos sociales.

mercredi 4 août 2010

L'Amérique latine : Pôle de résistance et laboratoire social

Richard Neuville *

Cet article d'introduction aux expériences autogestionnaires latino-américaines a été publié dans le livre " Autogestion, hier, aujourd'hui, demain", coordonné par le Collectif Lucien Collonges, paru aux éditions Syllepse en mai 2010.

L’Amérique Latine a longtemps été un terreau fertile pour les expériences révolutionnaires. Depuis une vingtaine d’années, elle est probablement devenue le principal foyer de résistance à la mondialisation capitaliste et à l’hégémonie de l’Empire. La richesse et la diversité de ces expériences permettent de qualifier le sous-continent de véritable laboratoire social.

En janvier 1994, l’insurrection zapatiste contre l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) montre la voie de la résistance contre les institutions internationales. Elle est suivie une décennie plus tard par la mobilisation continentale contre l’accord de libre échange des Amériques (ALCA) et sa mise en échec lors du sommet de Mar del Plata en novembre 2005.

La campagne « 500 ans de résistance » à l’occasion du cinquième centenaire de la colonisation espagnole en 1992 marque l’émergence des mouvements indigènes contre la domination impériale et oligarchique. Elle est probablement un des événements les plus décisifs dans l’Amérique latine contemporaine. Dès lors, en Equateur puis en Bolivie et plus largement au niveau régional, les mouvements indigènes s’affirment de plus en plus comme de véritables acteurs sociaux et politiques.


samedi 26 juin 2010

ALBA de los Movimientos Sociales

X Cumbre ALBA-TCP con autoridades indígenas y afrodescendientes
Declaración de Otavalo


Hoy, los pueblos de nuestra América miran hacia el futuro con dignidad y patriotismo; eligen gobiernos y autoridades comprometidas con la transformación revolucionaria, con la edificación de Estados al servicio de sus poblaciones, que fortalecen sus instituciones democráticas y construyen sociedades libres que viven sus propias realidades, sin tutelajes.

Los países del ALBA asumimos esta nueva época del lado de los históricamente excluidos, pueblos indígenas, el pueblo afrodescendiente, mujeres, jóvenes, niños, niñas, ancianos, ancianas y personas con discapacidad.

Así, los Jefes de Estado y de Gobierno y Jefes de Delegación de los países que conformamos la Alianza Bolivariana de los Pueblos de las Américas – Tratado de Comercio de los Pueblos, ALBA-TCP, reunidos en la ciudad de Otavalo, Ecuador, junto con autoridades indígenas y afrodescendientes electas y designadas de la región.


dimanche 13 juin 2010

Enlazando Alternativas 4 : Sommet alternatif des peuples à Madrid

Patricia Cavallera et Richard Neuville
Article paru dans Rouge & vert


En parallèle du sommet officiel Union européenne (UE) - Amérique latine et les Caraïbes (ALC) qui a réuni une soixante de chefs d’Etat, un sommet alternatif des peuples s’est tenu à l’Université Complutense de Madrid du 14 au 18 mai derniers. Après Guadalajara (2004), Vienne (2006) et Lima (2008), il s’agissait de la quatrième édition organisée par le réseau bi-régional « Enlazando alternativas » (Nouons des alternatives). Compte tenu des enjeux et de l’intérêt politique à participer à ce genre d’initiative, une délégation des Alternatifs était présente dans la capitale de l’Etat espagnol. Ce contre-sommet a été un succès indéniable du point de vue quantitatif au niveau de la participation (plus de 2500 militant-e-s associatifs, altermondialistes, féministes, syndicalistes et politiques représentant près de 150 organisations des deux continents) et qualitatif au niveau des débats. Pour ce bilan, nous avons retenu quatre actes auxquels nous avons participé : la session du Tribunal permanent des peuples, le forum d’ateliers autogérés, la manifestation et l’Assemblée des mouvements sociaux.


lundi 31 mai 2010

« Occuper, résister, produire », éclairs autogestionnaires latino-américains

Mardi 25 mai 2010 à 21h à la Maison de l'Amérique Latine
Compte rendu Benoît Borrits *
Cette conférence s'inscrit dans un cycle des « 40 ans » de France Amérique Latine. Elle a été introduite par Franck Gaudichaud (France Amérique Latine) qui a rappelé que ces « éclairs autogestionnaires » latino-américains s'inscrivent dans une longue tradition de lutte pour le « poder popular » (pouvoir populaire), tradition qui prend sa source à Cuba dans les années 30 avec les Conseils ouvriers. Deux périodes fortes de mobilisations sont à distinguer, périodes séparées par les années noires de dictatures militaires. La première prend son envol avec la révolution cubaine de 1959, les réformes du Président Velasco au Pérou (1968-75), le gouvernement d'Unité Populaire au Chili, le Cordobazo (1969) en Argentine ou encore l'Assemblée Populaire de Bolivie de 1971. La seconde prend la forme de laboratoires d'expérimentations démocratiques, tels que les médias communautaires vénézueliens, les communautés zapatistes et la commune d'Oaxaca au Mexique ou encore les Piqueteros argentins. De plus, la venue au pouvoir de gouvernements progressistes au Venezuela, en Bolivie ou en Equateur crée une relation nouvelle qui permet de démultiplier ces expériences.

vendredi 21 mai 2010

Declaración final de la Cumbre de los Pueblos "Enlazando Alternativas IV"

Red Enlazando Alternativas
www.enlazandoalternativas.org

Las redes, plataformas y organizaciones de Europa y América Latina y el Caribe, reunidas en Madrid del 14 al 18 de mayo, durante la Cumbre de los Pueblos Enlazando Alternativas IV, reivindicamos nuestro derecho a plantear alternativas al modelo neoliberal y a los tratados de libre comercio, y creemos en nuestra capacidad para construir un dialogo político y social entre los pueblos. Estamos inmersos en una crisis de civilización que afecta a todo el planeta, donde son los grupos sociales más vulnerables y los pueblos del Sur los que están soportando la carga más pesada. Mientras millones de trabajadoras y trabajadores han perdido su trabajo, sumiendose en la pobreza y precariedad, el sistema financiero obtiene ganancias multibillonarias con el apoyo de los Estados del Norte. La crisis económica mundial está lejos de ser resuelta y los planes de rescate se han dirigido a defender los intereses del gran capital, como lo demuestran las recientes medidas de ajuste estructural exigidas a Grecia por la UE, y los anuncios en la misma dirección para España y Portugal. La historia de América Latina y el Caribe demuestra el impacto devastador de estas políticas de recorte del gasto público, privatizaciones y desregulación económica. Justo cuando se cumplen dos siglos del inicio de las luchas de independencia en varios países de América Latina y el Caribe, la UE propone una "alianza" estratégica que supone volver al pasado. La creación de una «Zona Euro-Latinoamericana de Asociación Global Interregional», sustentada en la aprobación de una serie de acuerdos de libre comercio para proteger los intereses de las multinacionales europeas en América Latina y el Caribe y cercenar las posibilidades de una integración regional y birregional sobre nuevas bases.

mercredi 12 mai 2010

Appel du réseau bi-régional Amérique latine et Caraïbe « Enlazando alternativas » (Nouons des alternatives)

Sommet alternatif des Peuples, Enlazando Alternativas 4 Madrid, 14 au 18 mai 2010

En mai 2010, sous la présidence espagnole de l’Union Européenne, se réuniront à Madrid les Présidents et Chefs d’Etat de l’Union européenne, de l’Amérique latine et de la Caraïbe. Le « vieux continent », transformé aujourd’hui en Europe du capital et de la guerre cherchera lors de ce nouveau sommet à impulser des politiques et des mécanismes destinés à favoriser le capital financier et les grandes transnationales à travers le saccage des ressources naturelles et la privatisation des services publics déguisés en promesses de développement. Ce sommet se déroulera sous l’effet d’une crise financière, économique, environnementale et sociale qui a provoqué en Europe plus de chômage et de précarité et en Amérique latine plus de pauvreté et d’exclusion sociale.

dimanche 9 mai 2010

En route vers le sommet des peuples à Madrid !

C’est dans le cadre de la campagne « Enlazando Alternativas» (« relions entre elles des alternatives ») que se tiendra le 4e Sommet des peuples du 14 au 18 mai 2010 à Madrid, pour y dénoncer la politique impérialiste de l’Union européenne, pour tisser des liens et construire des alternatives entre les mouvements sociaux européens et les résistances latino-américaines.

Ana Maria Duarte, Franck Gaudichaud, Flavia Verri

Depuis maintenant plus d’une décennie, l’Amérique latine apparaît comme une zone de tempêtes pour la domination néolibérale planétaire. Elle a connu les plus importantes mobilisations collectives contre les conséquences sociales, politiques et écologiques du capitalisme prédateur dans les pays du sud, avec dans certains cas des réactions en chaîne ayant abouti à la démission de gouvernements conservateurs, à la remise en cause de privatisations majeures et à un retour sur le devant de la scène des gauches comme de la question sociale. Bien plus qu’ailleurs, il existe dans le sous-continent une crise d’hégémonie de la bourgeoisie et du système néolibéral. Le changement des rapports de forces en Amérique latine est avant tout le produit de mouvements sociaux offensifs, radicaux et transnationaux qui ont combiné revendications démocratiques (assemblées constituantes, reconnaissance de l’État plurinational) avec une orientation anti-néolibérale, anti-impérialiste et internationaliste. Cette réalité des luttes de classes est évidemment différenciée suivant les pays : luttes indigènes au Pérou, en Bolivie et Équateur, des chômeurs en Argentine, des sans-terre au Brésil et en Bolivie, mobilisations syndicales au Mexique ou au Chili, féministes en Amérique centrale…

samedi 31 octobre 2009

(1) La roue de l’histoire tourne au Venezuela, en Équateur et en Bolivie

Évolution en 2008-2009
Par Éric Toussaint *
I. Cinq éléments du contexte général
Point 1 : Impact de la crise économique mondiale
Le Venezuela, l’Équateur et la Bolivie ont été directement affectés par la crise capitaliste mondiale qui a éclaté à partir de 2007. La très forte chute du prix du pétrole au cours du second semestre 2008 a réduit de manière draconienne les recettes de l’État qui dépendent fortement de l’exportation des hydrocarbures. Dans le cas de l’Équateur, il faut ajouter l’importante réduction des envois des migrants à leur famille d’origine (réduction de 27 % au premier trimestre 2009 par rapport au premier trimestre 2008). Les migrants sont directement touchés par les licenciements massifs dans le secteur de la construction immobilière aux États-Unis et en Espagne (il y a environ 3 millions d’émigrés équatoriens). La Bolivie est également touchée par ce phénomène — réduction de 16 % au cours du premier semestre de 2009 par rapport au premier semestre de 2008 (1) — tandis que le Venezuela n’a pas du tout été affecté dans la mesure où il y a très peu de travailleurs migrants vénézuéliens. La remontée du prix du baril de pétrole à un prix entre 50 et 70 dollars au cours du second et du troisième trimestre 2009 a amélioré la situation, laquelle était de toute façon restée sous contrôle dans la mesure où les trois pays disposent d’importantes réserves de change accumulées entre 2004 et 2008. De ce point de vue, l’Équateur est le moins bien loti des trois, ce qui explique son action résolue pour réduire le service de la dette extérieure (voir plus loin).
Globalement, la crise mondiale a eu des conséquences nettement moins négatives sur ces trois pays que sur ceux qui ont continué à appliquer radicalement des politiques néolibérales au cours des dernières années, comme le Pérou, la Colombie et le Mexique.

La révolution latino-américaine doit produire sa propre théorie

09.09 - EMIR SADER

La stratégie orpheline
Il manque encore à l’Amérique latine, continent de révolutions et de contre-révolutions, une pensée stratégique capable d’orienter des processus politiques riches et diversifiés, et qui soit à la hauteur des défis à relever. Malgré une forte capacité analytique, d’importants processus de transformation et des dirigeants révolutionnaires emblématiques, le continent n’a pas produit la théorie de sa propre pratique.
Les trois stratégies historiques de la gauche ont pu compter sur des forces à la direction vigoureuse – partis socialistes et communistes, mouvements nationalistes, groupes de guérilla – et ont mené des expériences de profonde signification politique : la Révolution cubaine, le gouvernement d’Allende, la victoire sandiniste, les gouvernements post-néolibéraux au Venezuela, en Bolivie et en Equateur, la construction de pouvoirs locaux comme au Chiapas, et les pratiques de budgets participatifs, dont la plus importante eut lieu à Porto Alegre. Cependant, il n’existe pas de grande synthèse stratégique qui nous permette d’utiliser les bilans de chacune de ces stratégies, ni un ensemble de réflexions qui puisse favoriser la formulation de nouvelles propositions.

mercredi 8 juillet 2009

Autogestion en Amérique latine

Exposé Richard Neuville *
Depuis 15 années, l’Amérique Latine est probablement le principal foyer de résistance à la mondialisation capitaliste. En janvier 1994, l’insurrection zapatiste contre l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a marqué le point de départ de cette résistance, elle a été suivie par des mouvements indigènes en Equateur puis en Bolivie. L’Amérique latine est également, à bien des égards, un lieu d’innovation politique et sociale. La résistance au modèle de domination de l’Empire se traduit sous deux formes :
- d’un coté, par la désignation de nouveaux pouvoirs qui se situent en rupture avec la logique libérale et qui interrogent clairement les formes d’institutions et la démocratie formelle et,
- de l’autre, par l’émergence et le renforcement des mouvements sociaux qui posent, entre autres, la question de l’appropriation sociale. Loin d’être opposables, ces deux formes sont complémentaires. En effet, dans plusieurs pays, l’accumulation de forces des mouvements sociaux a permis des changements de gouvernements ou de faire pression sur les pouvoirs en place.



vendredi 10 avril 2009

FSM de Belèm : Pouvoir populaire et Etat

Richard Neuville *


Lors du meeting organisé par le Mouvement des paysans sans terre brésilien (MST), les quatre chefs d'Etat vénézuélien, équatorien, paraguayen et bolivien (respectivement Chàvez, Correa, Lugo et Moralès) ont affirmé qu'ils sont le produit des mouvements sociaux, populaires et altermondialiste. De fait, ces présidents ont été élus à la suite d'importantes luttes populaires : Chavez à la suite du Caracazo (insurrection populaire fortement réprimée - 3 000 morts), Correa à la suite des importantes mobilisations indigènes qui ont fait chuter plusieurs présidents en une décennie, Lugo à la suite de l'alliance électorale de l'opposition et de mouvements sociaux ruraux et Moralès à la suite notamment des guerres de l'eau et du gaz. Ces dirigeants ont en commun de pouvoir s'appuyer sur d'importants mouvements sociaux même si ces derniers restent vigilants comme la CONAIE (Confédération indigène) en Equateur qui reste un contre-pouvoir actif. Les quatre orateurs du panel se sont accordés sur cette idée mais avec des nuances.

mardi 24 mars 2009

Résistances populaires au néo-libéralisme en Amérique Latine

Richard Neuville


Le 1er janvier 1994, date de l’entrée en vigueur de l’ALENA (Accord de libre échange nord-américain) et surtout du soulèvement zapatiste aux Chiapas, a marqué indubitablement un changement en Amérique Latine. Elle a donné le coup d’envoi à la résistance populaire contre le néolibéralisme et à un développement de luttes multiples et diversifiées à travers le continent. Si dans un premier temps, les mouvements de résistance avaient pour but de préserver des droits sociaux face à l’offensive hégémonique du modèle économique, ils l’ont progressivement remis en cause, posé la question de la rupture et esquissé les grandes lignes d’une alternative qui garantirait les droits sociaux, politiques et culturels.


Maintien de l’hégémonie néo-libérale
Pourtant une décennie après, aucun gouvernement, aucun pays n’est véritablement parvenu à rompre définitivement avec l’hégémonie des politiques néo-libérales. Pratiquement, toutes les politiques appliquées sur le continent, à l’exception de Cuba, se réfèrent aux principes néo-libéraux. Il convient cependant de distinguer le cas du Vénézuéla où Hugo Chávez refuse clairement d’appliquer les recettes néo-libérales mais sans être toutefois encore parvenu à mettre en pratique un nouveau modèle économique. Il a néanmoins entrepris très clairement une phase de transition. (J’aurai l’occasion d’y revenir dans un prochain numéro consacré au Vénézuéla)

Luttes d'influence en Amérique Latine

Richard Neuville (18/06/2007) *


Du 8 au 14 mars dernier, Georges W. Bush a effectué une tournée en Amérique latine qui pourrait avoir des répercussions dans le rapport de forces de la région. Ponctué par un accord sur la production d’éthanol avec le Brésil, ce voyage ne vise t-il pas à rompre l’unité latino-américaine qui se dessine depuis quelques années ? En tous les cas, Hugo Chávez y a vu une menace suffisamment forte pour entreprendre une tournée parallèle et démontrer sa popularité.

jeudi 19 mars 2009

Amérique Latine : Résistances au modèle de libre-échange

Richard Neuville *

Pour José Seoane et Emilio Taddei, coordonnateurs de l’observatoire social de l’Amérique Latine (OSAL), l’apparition d’un « nouvel internationalisme » lié à l’émergence et la consolidation du « mouvement altermondialiste » ont marqué de manière profonde et singulière l’expérimentation des mouvements sociaux et populaires en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Dans ce changement, les forces sociales et politiques de la région - particulièrement au Brésil - ont joué un grand rôle dans la gestation du projet de forum social mondial (FSM). Parallèlement, et en relation avec le processus du FSM, le continent a également été traversé par une autre expérience de convergences en opposition à l’initiative des Etats-Unis de soumettre les pays de la région à l’ALCA. (Aire de libre-échange des Amériques)