La première partie de cet exposé s’appuie sur les travaux du GEAL (Groupe d’études Amérique latine : Argentine) et notamment un article de février 2009 **
Vue d’Europe, on peut caractériser l’Amérique latine comme un pôle de résistance et un laboratoire social. Si l’Amérique latine a longtemps été un terreau fertile pour les expériences révolutionnaires. Depuis une vingtaine d’années, elle est probablement devenue le principal foyer de résistance à la mondialisation capitaliste et à l’hégémonie de l’Empire. La richesse et la diversité de ces expériences permettent de qualifier le sous-continent de véritable laboratoire social.
La décennie des années 90 a été marquée par un nouveau cycle de conflits et de mobilisations qui ont contesté le modèle néolibéral :o Soulèvement zapatiste en 1994 contre l’entrée en vigueur de l’ALENA,
o Barrages de routes par les piqueteros en 1996,
o Mobilisations indigènes et paysannes en Equateur qui ont précipité la chute du gouvernement d’Abdala Bucaram en 1997.
Ces événements : au Nord, au Sud et dans les Andes caractérisent la dimension régionale de ce cycle de protestations.
Surgis des profondeurs des forêts et des montagnes latino-américaines, des périphéries des grandes exploitations, des circuits commerciaux et des villes, ces mouvements sociaux démontrent bien souvent une capacité d’articulation permettant d’engager des mobilisations à l’échelle nationale.
Dépossédés ou sous la menace d’expulsion de leurs terres, de leur travail ou devant la dégradation de leurs conditions de vie, la plupart de ces organisations se constituent avec une identification politique en rapport avec leur dépossession (les sans-terres, les sans-travail, les sans-toits).
De même, face à l’oppression, les peuples originaires s’organisent, tout comme les assemblées citoyennes qui réagissent aux menaces de remise en cause de la vie communautaire.
Les principales caractéristiques de ces mouvements sociaux sont les pratiques collectives, les formes d’organisation, l’autonomie, la démocratie directe, les revendications programmatiques, les perspectives émancipatrices et l’appropriation sociale du territoire, ce qui les différencie des organisations traditionnelles qui occupaient la scène précédemment.
Dans ce cycle de résistance au néolibéralisme, ces mouvements convergent avec d’autres acteurs urbains comme les travailleurs précarisés, les étudiants, les jeunes et les couches moyennes paupérisées pour pénétrer l’espace public en organisant des mobilisations pour faire tomber les gouvernements (chute de 6 présidents entre 2000 et 2005) mais également retrouver une souveraineté populaire.
La tendance à la réappropriation communautaire de l’espace de vie s’exprime par des occupations prolongées d’un espace ou un territoire déterminé (occupation de terres, logements, routes, villages et villes), le développement d’expériences de production autogérées, de résolution collective de besoins sociaux (éducation, santé) et des formes collectives de gestion publique, on peut citer : les occupations du MST Brésil, communautés indigènes en Equateur et en Bolivie, les communes autonomes zapatistes au Mexique, les productions de travailleurs sans emploi et les récupérations d’entreprises en Argentine et les soulèvements urbains dans différentes villes.
Les mouvements sociaux rénovent profondément la notion d’autonomie et la pratique émancipatrice qui préfigure une nouvelle société.
Ces pratiques de gestion communautaire ont suscité pas mal de débats sur la valorisation de l’autonomie et ont donné lieu à la conceptualisation du contre-pouvoir (Hardt – Negri : 2002), de l’anti-pouvoir (J. Holloway : 2002) et du pouvoir populaire comme faisant partie d’une stratégie de contrôle de l’Etat. (A. Borón : 2001) Ces pratiques sont également considérées comme étant une des bases du « socialisme du XXIe siècle ». J’engage ici le débat…
1. Les formes d’organisation des mouvements sociaux,
2. La recherche de cadres unitaires larges,
3. L’élaboration programmatique et la conception de la gestion publique.
1. Les MS adoptent des formes plus participatives et plus démocratiques pour atténuer les dangers de bureaucratisation et la manipulation. Ex : L’assemblée est privilégiée et le contrôle de la délégation est la règle. (Mouvement zapatiste avec le « mandar obedeciendo »)
2. La recherche de cadres unitaires larges et flexibles axés principalement sur l’action. Il s’agit d’engager des dynamiques de construction politique multisectorielles pour contester l’hégémonie. Ils se dotent de coordination et utilisent les forums comme instruments d’articulation entre les différents secteurs et organisations (Guerres de l’eau en 2000, du gaz en 2003 et 2005 en Bolivie ; APPO à Oaxaca en 2006).
3. L’élaboration programmatique : l’ensemble des revendications et les pratiques collectives sont orientées aussi bien pour promouvoir une démocratisation radicale du pouvoir que pour développer des expériences de gestion de caractère public au niveau de la communauté.
Exemples : demandes d’instruments de démocratie participative et d’exercice de pouvoir populaire ; transformation de l’Etat libéral en un Etat plurinational ; convocation d’assemblées constituantes, appropriation sociale des ressources (Agenda d’octobre - 2005 Bolivie).
L’émergence de coordinations au niveau régional et international entre les mouvements sociaux et les organisations nationales avec le mouvement altermondialiste va contester la mondialisation néolibérale, un nouvel internationalisme par son caractère éminemment social du fait des acteurs impliqués (Petras : 2000).
L’expérience des mouvements sociaux en Amérique latine montre qu’aussi bien dans la pratique, que dans l’élaboration, il existe un processus fertile de re-conceptualisation de la politique comme terrain d’action collective et comme pratique de changement social.
Les importantes mobilisations et les changements politiques qui en ont découlé, ont percuté le modèle de domination néolibéral et ont permis d’instaurer un changement des rapports de force en AL. L’accumulation de forces des mouvements sociaux a permis des changements de gouvernements ou de faire pression sur les pouvoirs en place :
- Convocations des assemblées constituantes au Venezuela, Bolivie et Equateur
- Nouvelles constitutions : réformes des institutions, instauration de la démocratie participative, exercice d’un pouvoir populaire.
- Socialisation des ressources naturelles et parfois des services publics.
- Rupture avec la logique de la doctrine Monroe (1823), sortie des cloisonnements nationaux et multiplication des échanges entre les mouvements sociaux en ce début du XXIe siècle.
Pour autant ces ruptures (y compris quand les revendications initiales ont été remplies – agenda d’Octobre en Bolivie), même si elles sont réelles ne s’avèrent pas suffisantes pour rompre avec le modèle de domination capitaliste : la part du secteur privé dans le PIB progresse au Venezuela ; les constitutions adoptées ne se traduisent pas toujours par des lois sur la gestion publique du bien commun (la loi sur l’eau en Equateur) ; la socialisation par la nationalisation des services publics ne résout pas tous les problèmes (CANTV télécom au Venezuela), etc.
L’approfondissement des processus révolutionnaires en cours dépend bel et bien de la radicalisation des mouvements populaires pour renforcer le pouvoir populaire, l’articulation entre les pouvoirs constituants et les pouvoirs constitués, l’appropriation sociale et la gestion démocratique des moyens de production (contrôle ouvrier) et l’exploitation résonnée des ressources pour préserver les équilibres naturels, etc.
Je vais à présent évoquer brièvement deux mouvements d’ampleur : l’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO) et le mouvement des entreprises récupérées en Argentine.
Elle a concentré l’essentiel des paramètres d’une démocratie radicale et directe, de l’autogestion, de l’autonomie des sujets et des collectifs sociaux. Le répertoire d’actions et les traditions politiques en jeu ont permis l’émergence d’un nouveau collectif social dans un pari radical et alternatif au système hégémonique, la Commune de Oaxaca.
En mai 2006, la mobilisation engagée par la section 22 du syndicat des enseignant-e-s (SNTE) qui portait sur la revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de travail va déclencher la « Commune de Oaxaca ». Après la répression du mouvement et l’expulsion de leur campement mi-juin, le conflit dépasse largement la protestation enseignante. La ville se soulève et près de trois cent cinquante organisations constituent l’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO).
L’APPO crée un conseil d’état provisoire, constitué de 260 délégué-e-s, qui va agir comme un « parlement citoyen » durant les plusieurs mois du conflit.
Entre juin et novembre 2006, l’APPO se consolide, les actions collectives se multiplient :
- prises de contrôle des moyens de communication, mise en place de 3000 barricades dans la ville, extension territoriale du conflit dans la périphérie de la ville et dans d’autres localités de l’Etat.
- Le mouvement bloque l’entrée des hôtels de luxe du centre et de l’aéroport local, il obstrue le trafic routier et empêche l’accès aux édifices publics et au Congrès de l’Etat. Dans une ville de moins d’un million d’habitants, des manifestations rassemblent jusqu’à 700 à 800 000 personnes.
- Les peuples indigènes accourent de leurs villages et participent activement à la mobilisation. Avec les exclus, complètement identifiés au mouvement, ils jouent un rôle essentiel pour défendre les barricades, ce qui démontre tout le caractère plébéien de la Commune de Oaxaca.
- Il assume le contrôle de la ville et commence à se transformer en embryon de gouvernement alternatif avant d’être violemment réprimé par la police fédérale fin novembre.
Durant les six mois du conflit, de multiples modalités d’action sont utilisées :
Manifestations de masse, campements sur les places, occupations d’édifices publics et de centres commerciaux, barrages de routes et de rues, des centaines de barricades dans différents points de la ville, marche vers la capitale du pays, piquets de grève, grèves de la faim, expression artistique (poésie, fresques, graffitis, musique, etc.), prises de contrôle des moyens de communication (radios commerciales et chaîne de diffusion publique), affrontements et résistance active dans les rues contre la répression des polices fédérale et de l’Etat.
Deux formes d’action : Les insurgés adoptent la barricade, forme d’action classique du mouvement ouvrier. Les espaces de communication et la création de médias alternatifs jouent également un grand rôle dans l’expérience de lutte de Oaxaca.
L’APPO a été et reste en partie « un germe de double pouvoir » face à l’Etat. Elle a légiféré au moyen de décrets, organisé l’ordre public et reconquis l’espace publique confisqué par le gouvernement au bénéfice d’intérêts privés. (Almeyra : 2007)
L’APPO est le résultat d’initiatives et d’actions qui font pression sur les pouvoirs constitués en générant des formes de sociabilité alternatives et autonomes.
Aujourd’hui, l’APPO continue à fonctionner et se renforce avec les communautés indigènes mais les débats internes font rage avec certaines formations politiques comme le FPR qui souhaitent impliquer l’APPO dans les élections mais les communautés de base et une majorité des mouvements sociaux, dont le syndicat des enseignants (SNTE) s’y opposent.
Les peuples ne sont pas prêts à se rallier à cette forme de réalisme politique que sont les élections. Ils préfèrent construire dès maintenant des initiatives et des projets autonomes qui portent les germes de la nouvelle société qu’ils veulent.
Malgré les divergences tactiques et stratégiques au sein de l’APPO, celle-ci continue de jouer un rôle important dans la mobilisation, notamment pour la libération des prisonniers politiques, la lutte contre les privatisations et les multinationales et le développement des communes autonomes comme celle San Juan Copala qui a été l’objet d’une féroce répression en juin dernier.
C’est d’abord le résultat de fermetures d’entreprises du secteur industriel liées à la crise économique mais surtout dues à des gestions frauduleuses. Le phénomène de récupération se produit avant la fermeture ou la crise terminale et consiste à poursuivre l’activité de l’entreprise sous la forme d’autogestion ouvrière.
Entre 1995 et 2002, des milliers d’entreprises ont fermé leurs portes entraînant la perte de centaines de milliers d’emplois. Cette insécurité a entraîné le désespoir et à partir de 2001, des milliers de travailleurs ont décidé d’occuper leurs usines et de résister aux tentatives d’expulsions pour gérer la production. Il s’agit donc d’un processus pragmatique. C’est la crise du capital qui a déplacé l’axe de la lutte.
Les travailleurs défendent l’outil de travail par l’occupation matérielle des entreprises dans le but de redémarrer plus tard le processus de production sous une forme de gestion directe. Ils entendent imposer leur décision avant l’application d’une décision de justice : la déclaration de faillites et ensuite l’expropriation de l’entreprise.
Il existe 220 entreprises récupérées, réparties dans 17 provinces, qui emploient 22 000 travailleurs en forme directe et 20 000 en forme indirecte. Les entreprises sont ouvertes à l’extérieur, au quartier ; des centres culturels, des centres de formation professionnelle, des bibliothèques et des cantines populaires ont été créés pour la communauté.
Après l’apogée de 2001-2003, le mouvement s’est poursuivi à un rythme plus lent (16 entreprises en 2008) mais il est resté continu. Depuis le début de la crise financière, une vingtaine d’entreprises ont été récupérées.
Le 20 mai dernier, après 6 mois d’arrêt, les travailleurs de l’entreprise de céramique Stefani à Neuquén ont repris la production et exige l’expropriation, soutenu par le SOECN (Syndicat des ouvriers et employés de la céramique de Neuquén).
En 2010, la majorité des entreprises sous gestion ouvrière ont stabilisé leur situation au niveau juridique et économique, hormis l’hôtel Bauen et Renacer qui n’ont pas encore obtenu de lois d’expropriation mais qui continuent à lutter.
Dans ce panorama, Zanón fait figure d’exemplarité. Depuis le 2 octobre 2001, les travailleurs mènent une lutte exemplaire. En août 2005, ils ont obtenu la déclaration de faillite mais ils ont dû poursuivre leur mobilisation jusqu’en août 2009 pour enfin arracher la loi d’expropriation définitive par le parlement de la province de Neuquén. Au moment de l’occupation, elle avait 240 travailleurs, aujourd’hui elle a 470 travailleurs. Depuis le début de la lutte, à l’image de nombreuses ERT, ils ont ouvert leurs entreprises vers l’extérieur en développant des actions de solidarité en direction des populations et en particulier des Mapuches. (On retrouve la dimension territoriale)
Eduardo Lucita (2006) de l’association des économistes de gauche (EDI) observe des changements importants dans ces expériences :
- d’un coté, la subversion dans la prise de contrôle des entreprises par l’organisation ouvrière et,
- de l’autre, le coté défensif dans l’instinct de survie pour défendre la source de travail et nourrir son foyer. Il relève également des changements dans les relations sociales :
- la récupération des valeurs démocratiques ;
- la capacité collective d’innovation ;
- l’éradication du despotisme patronal ;
- l’humanisation des relations de production ;
- la rupture de l’aliénation.
Le débat entre la nationalisation sous contrôle ouvrier et le coopératisme continue d’alimenter les polémiques au sein de la gauche argentine très divisée. Il oppose les pragmatiques qui misent sur une extension du mouvement et des courants qui se réfèrent à des positions idéologiques plus classiques et qui considèrent que la forme coopérative ne peut être que transitoire et que beaucoup dépend de sa généralisation.
La nationalisation des entreprises récupérées sous contrôle ouvrier correspond à une conception d’un état dirigé par des travailleurs. Mais dans les conditions actuelles, la lutte en faveur de la nationalisation des entreprises récupérées ne correspond pas à l’état bourgeois tel qu’il existe aujourd´hui en Argentine (le contexte est différent au Venezuela). Les coopératives permettent aux travailleurs de décider librement sans bureaucratie externe et de forme directe de l’avenir de leur entreprise.
La nationalisation sous contrôle ouvrier est sans doute un objectif viable si le mouvement global des entreprises récupérées peut accumuler une masse critique pour faire pression sur les politiques publiques en faveur des secteurs populaires. (C’est un peu ce que pense Eduardo Lucita).
En conclusion, si ces deux mouvements ne posent pas directement la question du pouvoir et du changement d’Etat, ils résultent et contribuent au renforcement de la conscience populaire et concourent à affaiblir la domination capitaliste. Y compris, l’APPO qui à l’image du mouvement zapatiste renonce à conquérir l’Etat, même si elle se situe plutôt dans l’anti-pouvoir tel que définit par Holloway, bien qu’il y ait des éléments de contre-pouvoir et d’exercice de pouvoir populaire. (Almeyra : 2007)
Le deuxième est un processus distinct. Devant l’incapacité des capitalistes à leur assurer un emploi ou des revenus décents, les travailleurs renouent, de manière pragmatique, avec l’autogestion qui est devenue le symbole d’une nouvelle étape de la lutte de la classe ouvrière. Le processus d’appropriation collective des moyens de production, connu aujourd’hui comme le modèle « sans patron » argentin, constitue une réponse audacieuse et créative pour éviter la marginalité qu’impose le système. Ce processus a pénétré de manière décisive la conscience des travailleurs argentins et comme le dit José Abelli (2009) : « C’est le grand acquis de la lutte de la classe argentine ». Et, le transfert de la propriété privée des moyens de production à la propriété collective participe à la construction d’une alternative au processus de production capitaliste.
Ces deux expériences, malgré leurs limites, constituent bel et bien un chemin vers l’autodétermination des peuples et l’émancipation des travailleurs préparant la transition vers un autre type de société.
* Intervention à l’Université d’été du NPA 2010 – Atelier Amérique latine : « Ruptures en Amérique latine : Anti-impérialisme, autogestion, indianisme et premiers bilans critiques du « tournant à gauche » latino-américain ».
** José Seoane, Emilio Taddei y Clara Algranati, El concepto « movimiento social » a la luz de los debates y la experiencia latinoamericana recientes, consultable sur mon blog :
Abellí, José, « Empresas recuperadas », article du 27/02/2009, consultable sur le site OSERA (Observatoire social des entreprises récupérées autogérées), www.iigg.fsoc.uba.ar/empresasrecuperadas/
Almeyra, Guillermo, « Révolution, pouvoir, liberté : l’expérience de l’APPO (Oaxaca) », Intervention au Congrès Marx International V, 3-6 octobre 2007, Paris, la Sorbonne – Paris X Nanterre.
Almeyra, Guillermo, « El legado de la APPO, in La batalla por Oaxaca », Coord. Carlos Beas Torres, Ed. Yope Power, Oaxaca, 2007.
Boron, Atilio, “La selva y la polis. Reflexiones en torno a una teoría política del zapatismo”, en OSAL (Buenos Aires: CLACSO), Nº 4, junio 2001.
Hardt, Michael y Negri, Antonio, « Empire », Exils, Paris, 2000.
Holloway, John, “Changer le monde sans prendre le pouvoir”, Syllepse, Paris, 2008.
Lucita, Eduardo, « Entreprises sous gestion ouvrière : le succès et ses dangers », Correspondancia de Prensa – Bulletin d’information. Réseau solidaire de la Gauche radicale. Année III. N° 9228, 11 janvier 2006. Traduction : Elise Vallade pour RISAL ( http://risal.collectifs.net/ ).
Luxemburg, Rosa, Œuvres 1 « Réforme ou révolution ? Grève de masse, parti et syndicats », Maspero, Paris, 1969.
Petras, James, « La izquierda contraataca. Conflicto de clases en América Latina en la era del neoliberalismo », Akal, Madrid, 2000.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire