Par Richard Neuville
Quinze années après le début des expériences
post-néolibérales en Amérique latine, les consultations électorales de cet
automne en Bolivie, au Brésil et en Uruguay revêtaient un enjeu important pour
la continuité des processus de transformation sociale. Confrontées à une
offensive de la droite, qui s’est notamment traduite par sa victoire dans les
grandes villes lors des élections municipales au printemps dernier en Equateur
et une tentative de déstabilisation au Venezuela, la gauche latino-américaine allait-elle
consolider ses positions après ses victoires au Salvador et au Chili début
2014 et fin 2013 ? Les résultats des élections du mois d’octobre semblent
avoir apporté un élément de réponse. Evo Morales a été réélu pour un troisième
mandat en Bolivie, le Parti des travailleurs a remporté une quatrième victoire
consécutive au Brésil et le Frente Amplio (Front large) se trouve en position
favorable pour obtenir un troisième mandat en Uruguay. Objectivement et
indépendamment de la caractérisation de cette gauche et des politiques
distinctes dans ces trois pays, l’usure du pouvoir ne se traduit pas encore
totalement au niveau électoral et les résultats démontrent plutôt une
consolidation malgré un recul en termes de voix particulièrement marqué au
Brésil. Dans les trois pays, les électorats des candidat-e-s sortant-e-s se
sont fortement mobilisés pour assurer la continuité mais ces victoires sont
probablement plus fragiles qu’il n’y paraît.