Par Richard Neuville
En
cet automne maussade où les restructurations industrielles et les
plans de destruction d’emplois tombent comme s’il en pleuvait, il
n’est peut-être pas inutile de rappeler la lutte menée par les
travailleurs de Continental au Mexique entre 2002 et 2005 et de
tenter d’en tirer des enseignements.
En
2001, Continental Tire -qui possède 25 usines dans le monde- profite
de l’opportunité de l’élection de Vicente Fox (Parti d’action
nationale – droite) à la présidence de la république du Mexique
pour engager la flexibilisation et la précarisation de l’emploi au
sein de l’entreprise. En effet, le nouveau président s’est
engagé à libéraliser l’économie en vertu de l’Accord de
libre-échange nord-américain (ALENA) entré en vigueur au 1er
janvier 1994. Alors que la multinationale allemande a acheté l’usine
Hulera de Euzkadi en 1998, située à El Salto dans la banlieue de
Guadalajara, elle engage un bras de fer avec le Syndicat national
révolutionnaire des travailleurs (SNTRE) de la Compagnie Hulera de
Euzkadi, qui compte un millier de travailleurs, pour imposer son plan
de restructuration. C’est sans compter sur la détermination des
travailleurs qui vont refuser le chantage à la fermeture et engager
une très longue grève qui se conclura par la cession d’une partie
de l’unité de production et la reprise de la production sous
gestion ouvrière avec un statut coopératif.