Nous publions ci-dessous le communiqué de soutien des Alternatifs * aux salarié-e-s de SeaFrance.
Pour éviter la liquidation de la compagnie SeaFrance et la perte de leur 880 emplois, les salarié-es de cette entreprise avec leur section syndicale CFDT maritime Nord ont constitué une SCOP candidate à la reprise de l'activité. L'élément clé de ce plan était le transfert des navires à la SCOP, transfert qui aurait permis à la nouvelle entité de se refinancer pour poursuivre l'activité.
Le Tribunal de commerce en a décidé autrement et a prononcé la liquidation de l'entreprise le 9 janvier 2012, mettant en péril l'emploi de ses 880 salarié-es. Les Alternatifs dénoncent cette décision de la part d'une juridiction qui fait passer l'intérêt des créanciers avant celui des travailleurs.
Comme avec les travailleur-ses de Fralib à Gémenos dans les Bouches-du-Rhône qui cherchent à reprendre leur unité de production contre le groupe Unilever qui veut les licencier, cette démarche des salarié-es de SeaFrance révèle une aspiration à la maîtrise de son outil de travail. En construisant un projet de SCOP, les travailleur-ses de SeaFrance avancent concrètement sur la voie de l’autogestion. Il s'agit d'un acte d’émancipation qui exprime l’aspiration à prendre ses affaires en mains et vise à créer de la solidarité là où les règles du capitalisme créent de la concurrence entre salarié-es.
Coopération, autogestion : cette aspiration est dans l’air du temps et c’est aussi un élément d’alternative au capitalisme. Les Alternatifs notent que la proposition Sarkozy du 2 janvier demandant à la SNCF d'attribuer aux salarié-es de SeaFrance des indemnités de licenciement supra-légales qu'ils investiraient dans la SCOP s'inscrit dans la perspective de la liquidation de l'entreprise et non du maintien de son activité.
Depuis quelques jours, une campagne se déroule dans les médias contre la section CFDT de SeaFrance parlant de « dérives », de « pratiques obscures et frauduleuses »... Il n’est évidemment pas question pour les Alternatifs de cautionner de tels comportements si ceux-ci s’avéraient bien réels. Cependant, on ne peut qu’être frappé de la coïncidence entre cette campagne, la décision de liquider SeaFrance et les propos pour le moins surprenants de François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. Il condamne sa section syndicale pour ne pas avoir privilégié la recherche d’une solution avec le groupe Louis Dreyfus, alors que celui-ci travaillait avec l’armateur danois DFDS sur un plan prévoyant le licenciement d’une nouvelle moitié du personnel. Autrement dit, la section CFDT de SeaFrance a eu le tort de vouloir préserver la totalité des emplois.
Même si la liquidation de l'entreprise est un coup dur porté au projet, les Alternatifs, fidéles à leur orientation autogestionnaire, soutiendront les salarié-es de SeaFrance dans leur recherche d'une solution pour la SCOP et le maintien de l'activité.
* Texte adopté par la coordination générale des Alternatifs 21 et 21/01/2012.
Pour en savoir plus sur la lutte des travailleur-se-s de SeaFrance, consulter le blog de l'Association pour l'autogestion : http://www.autogestion.asso.fr/
j'aiiiime
RépondreSupprimerbon continuation