Andrés Ruggeri*
C’est en 2001 que pour la première fois que l’on a prêté attention sur un phénomène que des secteurs du mouvement ouvrier menaient depuis au moins dix ans avant le déclenchement de l'épidémie : la lutte pour la récupération et l'autogestion de diverses usines et unités de production, un processus connu par la suite sous le nom d'entreprises récupérées par leurs travailleurs (ERT). Dans ce texte, nous proposons une évaluation critique des limites et du potentiel de cette importante expérience argentine.
Il est assez fréquent que, pour faire référence au mouvement des entreprises récupérées en Argentine, on établisse une relation avec les événements de 2001 ou, directement, on l'identifie comme ayant surgi à cette époque. Les usines récupérées, ainsi que les piqueteros et les assemblées populaires, apparaissent comme les nouveaux mouvements sociaux qui représentent une rupture avec tout ce qui avait précédé, nés lors de la rébellion des 19 et 20 décembre.