Sophie Chapelle
Agence d'informations sur les luttes environnementales et sociales BASTA !
Menaces à la bombonne de gaz, occupations d’usines, séquestrations de patrons : c’est par la radicalisation des actions que les New Fabris, Molex, Conti ou Michelin ont fait connaître leurs revendications.
Début janvier, les salariés de l’entreprise Philips EGP de Dreux ont choisi de placer l’imagination au pouvoir : alors que leur usine risque de fermer, ils mettent en place pendant dix jours un contrôle ouvrier sur la production. Rencontre avec des salariés qui ont testé cette nouvelle manière de lutter contre les plans sociaux et les délocalisations.
Un homme plutôt baraqué en blouson de cuir vient de franchir la porte du Terminus Bar, à la gare de Dreux (Eure-et-Loir). « Manu ». Le ton est assuré, la poignée de main franche. « Vous venez un peu tard pour voir le contrôle ouvrier, c’est suspendu depuis le 15 janvier. Mais la lutte continue ». « Manu », c’est Manu Georget, le délégué syndical CGT de l’entreprise Philips EGP Dreux. Cela fait dix ans qu’il travaille sur ce site industriel, « dix ans de luttes syndicales », rappelle t-il. Philips EGP Dreux est située dans la zone industrielle des Châtelets. Une zone sinistrée par les plans sociaux successifs. « Renault aujourd’hui est fini, Valeo est fermé. La métallurgie qui était très puissante dans le département a vécu 20 ans », déplore Manu.