Par Sophie Chapelle (5 novembre 2010)
Le Bauen, à Buenos Aires, est un grand hôtel atypique. Fermé en 2001 pour cause de mauvaise gestion et de crise financière, il a rouvert sous l’impulsion d’une poignée d’anciens employés licenciés. Décidés à se réapproprier leur ancien outil de travail, ils se lancent dans l’aventure de l’autogestion et se regroupent en coopérative. Pari réussi pour un lieu d’hébergement qui accueille touristes et militants solidaires.
Le café-restaurant ne désemplit pas. Des habitants du quartier s’y mélangent aux touristes et militants de passage. Un brouhaha gagne progressivement le hall d’entrée, qui jouxte le bar. Une centaine de campesinos venus des quatre coins d’Argentine débarquent. Ils se rendent à la première fête nationale des semences, non loin de Buenos Aires. Les deux ascenseurs sont pris d’assaut entraînant un difficile chassé-croisé dans les escaliers. Derrière la réception de l’hôtel, c’est Diego, l’attaché de presse, qui remplace au pied-levé un collègue malade. Bienvenue à Bauen [1], un hôtel de luxe récupéré et autogéré par les travailleurs depuis 2003.