Du 25 Janvier jusqu’au 27, se tiendra à Santiago du
Chili, le "Sommet des peuples d'Amérique latine, les Caraïbes et l'Europe:
Pour la justice sociale, la solidarité internationale et la souveraineté du
peuple».
Cette réunion des organisations nationales et
internationales est parallèle au Sommet de l'Union européenne et la Communauté des
États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), où les chefs d'Etat de 60 pays
se réuniront pour approfondir leur partenariat stratégique, notamment dans le
commerce et l'investissement.
Le Sommet des peuples, quant à lui, se tient à l'Université
du Chili, à la Faculté d’Urbanisme et d’architecture dont les étudiants ont
fait partie du mouvement étudiant chilien qui exige une éducation de qualité gratuite
à l'État chilien et a déclaré que «les gens sont fatigués d’être les victimes
de la Loi du marché. "
Les organisateurs du mouvement social ont rappelé que
«le Sommet des Peuples se tiendra à Santiago au milieu d'une crise économique
et financière mondiale». C’est donc «une occasion importante pour contester les
différentes dimensions de la crise et les tentatives du gouvernement visant à utiliser
investissements européens en Amérique latine comme un moyen de s'en sortir.
"
Le sommet UE et CELAC se fait au Chili dans un
silence complet des autorités au sujet de la grève de la faim des prisonniers
politiques mapuches alors que des centaines d'organisations sociales et de
Droits de l'homme ont demandé au gouvernement chilien de mettre un terme à militarisation
et à la souffrance des communautés mapuches.
La Commission d'éthique contre la torture a lancé un
appel humanitaire pour le président Piñera demandant la libération immédiate et
inconditionnelle des prisonniers politiques mapuches, la création d'un forum de
dialogue pour résoudre le conflit, le retour des territoires mapuche maintenant
entre les mains de la forêt , le respect de la Convention 169 de l'OIT et de la
protection de l'intégrité physique et mentale des enfants mapuches, entre
autres mesures.
Enfin, le Chili est l'un des nombreux pays qui
continuent à adopter les politiques de la doctrine de la sécurité nationale et
continue à envoyer ses soldats de s'entraîner à l'École des Amériques dans
l'armée américaine et conserve toujours la même constitution du dictateur
Pinochet.
C’est donc dans ce contexte, alors que nous entrons
dans l’année de la célébration du 40ème anniversaire de la dictature chilienne
ou celle de l’Uruguay, que ce sommet s’est ouvert, avec dés le 24, une cérémonie
d’hommage à Salvador Allende, par les forces politiques de Gauche d’Europe et
du Chili, en présence de la fille d’Allende.
Nous ne pouvons oublier dans cette période de crise en Europe, que c’est
avec la dictature chilienne qu’a commencé une époque où, avec le feu et le
sang, a été imposée la libéralisation économique et financière comme la déréglementation
des échanges, la privatisation et de la dette illégitime par la mise en place d’une
contre-réforme agressive mettant un terme
au processus de changement initié par l'Unité Populaire et ses réalisations.
Nora Cortinas, Mère de la Place de Mai d’Argentine,
présente à Santiago, a fait un rappel historique sur la solidarité du peuple
chilien lorsque la région était sous les dictatures militaires différentes et
les liens fort qui se sont créés aux lendemains des dictatures, pour la vérité et
la justice.
Un sommet d’importance au regard des enjeux économiques,
sociales et politiques dans ces deux régions du Monde, aux histoires jumelées,
et aux intérêts convergents si on en juge le niveau d’investissement des multinationales
européennes en ALC, et le marché émergent que représentent l’Amérique Latine et
la Caraïbe.
Une première journée, où se sont retrouvés à nouveau,
le mouvement social, syndical, et politique de ces deux continents, avec une
forte présence des acteurs des luttes sociales au Chili, pays organisateur, et
en ALC. Les organisations européennes viennent de Suède, Italie, Allemagne,
Espagne, Finlande, Hollande, Portugal, et de France, la plus forte délégation
avec de nombreux représentants de France Amérique Latine et certaines des 30
organisations qui forment le Comité d’initiative Français pour Santiago 2013,
qui organisent les 24,26 et 28 janvier à la Bourse du Travail à Paris, une présence
du Sommet de Santiago.
La faculté d’Urbanisme et d’Architecture a, dés ce
vendredi, revêtu pour la circonstance des allures de Forum Social, avec stands,
banderoles, et de nombreux débats autogérés, sur des sujets aussi divers que la
Crise et les alternatives à la politique néolibérales, la confrontation avec les
expériences latino-américaine, la situation des peuples originaires, comme la
lutte du Peuple Mapuche débattant avec celles de Bolivie, fier d’avoir mis à la
Présidence un des leurs, qui cherchent à appliquer une politique alternative
dans une environnement hostile.
A coté des séminaires menés par des mouvements
sociaux, d’autres permettent la rencontre avec les forces du Parti de la Gauche
européenne, mais aussi des verts et d’autres composantes politiques d’ALC,
comme celle du Foro de Sao Polo.
Une journée qui s’est terminée par une Marche entre 3
et 4 000 personnes, dans un défilé coloré, animé qui chemina jusqu’à la Place
des Armas, où des délégations, d’Europe, dont FAL pour la France, d’ALC et du
Chili se sont succédés entrecoupés par des moments musicaux, pour saluer la
foule et lancer dans le centre de Santiago, ce Sommet des peuples. Une soirée
mouvementée, interrompue à plusieurs reprises par des provocations policières,
chargeant une partie des participants les arrosant abondamment de jets d’eau. La
maîtrise par les organisateurs et les militants présents de ces provocations a
permis de renvoyer les brigades d’interventions dans leur camion, la
manifestation se poursuivant ainsi tard dans la nuit en chantant « VENCEREMOS ».
Fabien Cohen
Directeur de FALMAG
Secrétaire général de FAL
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