M. Colloghan

dimanche 27 janvier 2013

CUMBRE SANTIAGO : un défi des Peuples pour un nouveau modèle de développement


La deuxième journée de cette Cumbre s’est poursuivie avec des dizaines d’ateliers autogérés,  recouvrant de nombreux pans de la mobilisation en Amérique latine, Caraïbe et en Europe de la lutte contre un modèle économique néolibéral que les Multinationales et les Etats, qui leur sont complices, veulent imposer à toute la planète. Des interventions qui mettent l'accent sur les droits des personnes et des collectivités au-dessus des lois d'intérêt du marché et des entreprises. 


La délégation française dans sa diversité, la plus importante d’Europe, participe et anime parfois certains de ces ateliers qui mettent l'accent sur l'analyse du contexte de crise économique et financière, mais aussi sociale et politique. "C'est une occasion importante pour contester les différentes dimensions de la crise et les tentatives de l’Union Européenne, au sommet officiel, à utiliser l'investissement européen en Amérique latine comme un moyen de s'en sortir".

Comme nous l’avions mis en évidence à l’occasion des séances du Tribunal Permanent des Peuples, lors des sommets précédents, les discussions condamnent le soutien des gouvernements aux multinationales européennes ayant des intérêts en Amérique latine sur les violations des droits de l'homme et des impacts sociaux, économiques, culturels et environnementaux commis dans la région. 

Dans cet esprit, nous avons rappelé l’ensemble des traités internationaux d'investissement -comme les traités bilatéraux d'investissement et les accords de libre-échange, qui donnent des droits particuliers, permettant aux entreprises de contourner les lois et les tribunaux locaux allant jusqu’à poursuivre des États souverains dans les tribunaux internationaux associés avec le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI) et la Chambre de commerce internationale (CCI). Mais où, trouve-t-on dans ces traités, des tribunaux internationaux similaires dans lesquels les gouvernements ou les citoyens peuvent en faire de même envers les entreprises transnationales.

Parmi les ateliers permanents, on a noté, celui des Etudiants et lycéens, pour qui leur était dédié l’auditorium, alors que nous sommes en période de congés scolaires, mais aussi celui autour de la question des Droits des Femmes et des violences faites aux Femmes. La pétition lancée par FAL pour qu’elles puissent disposer de leur propre corps et maîtriser leur fécondité, développer l’éducation sexuelle, la contraception et l’avortement, être en pleine possession de ses droits fondamentaux d’Etre Humain, a un large succès, avec des signatures comme les responsables de l’Alliance Sociale Continentale d’Amérique Latine et Caraïbe mais aussi de la secrétaire générale de la Centrale Unitaire des Travailleurs du Chili ou encore de Nora Cortinas des Mères de la Place de Mai d’Argentine.

D’autres ateliers planchaient sur le  Droits des Enfants, avec le Collectif « NiNOS, NINAS, Adolescentes y Jovenes de nuestros pueblos » soutenu Terre des Hommes, ou encore sur la question de l’Eau et de la Terre, avec la volonté d’un front commun, pour que celles-ci échappent à la marchandisation, et permettent le Bien Vivre.

L’Observatoire des citoyens, cherchent à faire partager leur projet alternatif, d’un référendum pour une nouvelle Assemblée constituante au Chili, dont la constitution actuelle est toujours celle de Pinochet.

La présence syndical permet de mettre au cœur des discussions la question du Travail et des droits des travailleurs sans cesse mis en dangers par les Transnationales, avec bien souvent des interaction avec ceux des citoyens notamment dans les zones rurales, avec la forte question  de l’extractivisme, et ses conséquences sur le milieu environnementale, les communautés originaires et leur devenir.

40 ans de Dictatures, et aussi des ateliers de la Commission éthique contre la Torture, mais aussi contre la criminalisation du mouvement social.

Toutes les organisations se sont retrouvées en milieu d’après-midi, pour une assemblée de convergence, appelées à construire une nouvelle relation entre l'Union européenne et l'Amérique latine et les Caraïbes, basé sur l'égalité, la décolonisation, la primauté des droits de la citoyenneté sur les profits des multinationales, et le respect la souveraineté et les droits des nations : « Nous n'acceptons pas que la crise déclenchée par le système financier serve à promouvoir le déclin social transnational au détriment des droits et de protection des personnes ».

Quatre thèmes ont fait l’objet de quatre axes de travail travaillé sous forme de ruches, pour  définir, du point de vue du Sommet, le modèle de société que nous voulons la démocratie, la participation et la citoyenneté, les droits de l'homme, les revendications de nos peuples autochtones, les femmes et la diversité des industries que nous représentons, sur les biens communs, Terre Mère Nature et, sur l'intégration, de l'investissement et du commerce, sur la démocratisation de la communication, la gouvernance mondiale et le modèle dominant.

Ces quatre axes qui seront travaillés encore ce dimanche, collectivement, sont :
•       Démocratie participative et souveraineté des peuples face au pouvoir des multinationales
•       Droits Humains et des travailleurs face à la privatisation des biens communs
•       Le Bien Vivre et les droits de la Terre Mère contre la marchandisation de la nature et de la Vie
•       Intégration et solidarité des Peuples contre l’injustice sociale.
Tous ces travaux se retrouveront dans la déclaration finale.

Fabien Cohen
FAL

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