La deuxième journée de cette Cumbre s’est poursuivie
avec des dizaines d’ateliers autogérés,
recouvrant de nombreux pans de la mobilisation en Amérique latine, Caraïbe
et en Europe de la lutte contre un modèle économique néolibéral que les
Multinationales et les Etats, qui leur sont complices, veulent imposer à toute
la planète. Des interventions qui mettent l'accent sur les droits des personnes
et des collectivités au-dessus des lois d'intérêt du marché et des entreprises.
La délégation française dans sa diversité, la plus
importante d’Europe, participe et anime parfois certains de ces ateliers qui
mettent l'accent sur l'analyse du contexte de crise économique et financière,
mais aussi sociale et politique. "C'est une occasion importante pour
contester les différentes dimensions de la crise et les tentatives de l’Union
Européenne, au sommet officiel, à utiliser l'investissement européen en Amérique
latine comme un moyen de s'en sortir".
Comme nous l’avions mis en évidence à l’occasion des
séances du Tribunal Permanent des Peuples, lors des sommets précédents, les
discussions condamnent le soutien des gouvernements aux multinationales européennes
ayant des intérêts en Amérique latine sur les violations des droits de l'homme
et des impacts sociaux, économiques, culturels et environnementaux commis dans
la région.
Dans cet esprit, nous avons rappelé l’ensemble des
traités internationaux d'investissement -comme les traités bilatéraux
d'investissement et les accords de libre-échange, qui donnent des droits
particuliers, permettant aux entreprises de contourner les lois et les
tribunaux locaux allant jusqu’à poursuivre des États souverains dans les
tribunaux internationaux associés avec le Centre international pour le règlement
des différends relatifs aux investissements (CIRDI), la Commission des Nations
Unies pour le droit commercial international (CNUDCI) et la Chambre de commerce
internationale (CCI). Mais où, trouve-t-on dans ces traités, des tribunaux
internationaux similaires dans lesquels les gouvernements ou les citoyens
peuvent en faire de même envers les entreprises transnationales.
Parmi les ateliers permanents, on a noté, celui des
Etudiants et lycéens, pour qui leur était dédié l’auditorium, alors que nous
sommes en période de congés scolaires, mais aussi celui autour de la question
des Droits des Femmes et des violences faites aux Femmes. La pétition lancée
par FAL pour qu’elles puissent disposer de leur propre corps et maîtriser leur
fécondité, développer l’éducation sexuelle, la contraception et l’avortement, être
en pleine possession de ses droits fondamentaux d’Etre Humain, a un large succès,
avec des signatures comme les responsables de l’Alliance Sociale Continentale d’Amérique
Latine et Caraïbe mais aussi de la secrétaire générale de la Centrale Unitaire
des Travailleurs du Chili ou encore de Nora Cortinas des Mères de la Place de
Mai d’Argentine.
D’autres ateliers planchaient sur le Droits des Enfants, avec le Collectif « NiNOS,
NINAS, Adolescentes y Jovenes de nuestros pueblos » soutenu Terre des Hommes,
ou encore sur la question de l’Eau et de la Terre, avec la volonté d’un front
commun, pour que celles-ci échappent à la marchandisation, et permettent le
Bien Vivre.
L’Observatoire des citoyens, cherchent à faire
partager leur projet alternatif, d’un référendum pour une nouvelle Assemblée
constituante au Chili, dont la constitution actuelle est toujours celle de
Pinochet.
La présence syndical permet de mettre au cœur des
discussions la question du Travail et des droits des travailleurs sans cesse
mis en dangers par les Transnationales, avec bien souvent des interaction avec
ceux des citoyens notamment dans les zones rurales, avec la forte question de l’extractivisme, et ses conséquences sur le
milieu environnementale, les communautés originaires et leur devenir.
40 ans de Dictatures, et aussi des ateliers de la
Commission éthique contre la Torture, mais aussi contre la criminalisation du
mouvement social.
Toutes les organisations se sont retrouvées en milieu
d’après-midi, pour une assemblée de convergence, appelées à construire une
nouvelle relation entre l'Union européenne et l'Amérique latine et les Caraïbes,
basé sur l'égalité, la décolonisation, la primauté des droits de la citoyenneté
sur les profits des multinationales, et le respect la souveraineté et les
droits des nations : « Nous n'acceptons pas que la crise déclenchée par le système
financier serve à promouvoir le déclin social transnational au détriment des
droits et de protection des personnes ».
Quatre thèmes ont fait l’objet de quatre axes de
travail travaillé sous forme de ruches, pour
définir, du point de vue du Sommet, le modèle de société que nous
voulons la démocratie, la participation et la citoyenneté, les droits de
l'homme, les revendications de nos peuples autochtones, les femmes et la
diversité des industries que nous représentons, sur les biens communs, Terre Mère
Nature et, sur l'intégration, de l'investissement et du commerce, sur la démocratisation
de la communication, la gouvernance mondiale et le modèle dominant.
Ces quatre axes qui seront travaillés encore ce
dimanche, collectivement, sont :
• Démocratie
participative et souveraineté des peuples face au pouvoir des multinationales
• Droits
Humains et des travailleurs face à la privatisation des biens communs
• Le
Bien Vivre et les droits de la Terre Mère contre la marchandisation de la
nature et de la Vie
• Intégration
et solidarité des Peuples contre l’injustice sociale.
Tous ces travaux se retrouveront dans la déclaration
finale.
Fabien Cohen
FAL
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