Par Richard Neuville
Dans cet article, nous
présentons d’abord succinctement l’organisation (qui est méconnue en France et
y compris dans nos milieux) et poursuivons sur son positionnement dans le
processus vers l’indépendance de la Catalogne.
Démarche politique et
organisation
La Candidatura d'Unitat Popular
(CUP) est une organisation politique
« assembléiste » asamblearia, municipaliste, anticapitaliste
et indépendantiste, écologiste et féministe. En partant du niveau municipal,
elle se fixe pour objectif la « construction des pays catalans (Països
Catalans)[1]
indépendants, socialistes, écologiquement soutenables, territorialement
équilibrés et libérés des formes de domination patriarcale »[2].
Elle est organisée en assemblées locales (échelon municipal), territoriales
(Comarques)[3] et
nationale.
Les assemblées territoriales désignent leurs représentant-e-s au Conseil politique qui est chargé avec le secrétariat national de coordonner l'activité de la CUP à l'échelon national. Le secrétariat national assure la gestion au quotidien mais il n'a aucune attribution politique. C'est l'assemblée nationale, formée par l’ensemble des militant-e-s, qui définit les principales orientations politiques, adopte les budgets et les statuts. La CUP « œuvre pour l’approfondissement de la démocratie participative, une meilleure égalité sociale et de genre, des politiques de développement soutenable et la promotion du tissu associatif ». Elle se veut un « espace de confluence des mouvements civiques et populaires, dans la lutte pour la libération nationale et sociale des pays catalans ». Elle publie ses comptes chaque année sur son site internet. Ses effectifs se situent autour de 3 000 adhérent-e-s avec une bonne implantation territoriale dans la Catalogne administrative, au sud de la Communauté de Valence, à Mallorca (Iles Baléares) et moindre dans le Roussillon[4].
Les assemblées territoriales désignent leurs représentant-e-s au Conseil politique qui est chargé avec le secrétariat national de coordonner l'activité de la CUP à l'échelon national. Le secrétariat national assure la gestion au quotidien mais il n'a aucune attribution politique. C'est l'assemblée nationale, formée par l’ensemble des militant-e-s, qui définit les principales orientations politiques, adopte les budgets et les statuts. La CUP « œuvre pour l’approfondissement de la démocratie participative, une meilleure égalité sociale et de genre, des politiques de développement soutenable et la promotion du tissu associatif ». Elle se veut un « espace de confluence des mouvements civiques et populaires, dans la lutte pour la libération nationale et sociale des pays catalans ». Elle publie ses comptes chaque année sur son site internet. Ses effectifs se situent autour de 3 000 adhérent-e-s avec une bonne implantation territoriale dans la Catalogne administrative, au sud de la Communauté de Valence, à Mallorca (Iles Baléares) et moindre dans le Roussillon[4].
Une progression lente mais constante
Créée officiellement en décembre 1986, la CUP s’est d’abord attachée à
se développer territorialement. Au cours des décennies 80 et 90, elle n’a
présenté des listes que dans quelques municipalités. Elle s’inscrivait dans la
lignée du Parti socialiste de libération nationale (PSAN)[5]
et du Mouvement de défense de la Terre (MDT)[6],
structure politique issue de l’organisation armée Terra Lliure[7] et une
composante écologiste. A partir du Processus de Vinaroz (unité du mouvement
indépendantiste de gauche)[8], elle a
acquis une autre dimension. Entre les élections municipales de 2003 et celles
de 2011, elle est passée de 22 sièges de conseiller-ère-s municipaux (obtenus
dans la cadre d’alliances) à plus d’une centaine (obtenus à 90 % sur les listes
autonomes), elle a géré 4 municipalités (dont Viladamat)[9]
entre 2011 et 2015. Elle a notamment commencé à grignoter une partie de
l’électorat d’Esquerra Republicana de Catalunya (gauche républicaine -
ERC)[10]
et de Solidarité catalane pour l’indépendance (SI)[11].
La CUP expérimente au niveau local ce qu'elle souhaiterait réaliser à l'échelle
de la nation catalane.
La Candidatura d’Unitat Popular (CUP) a réellement émergé dans le
paysage politique catalan lors des élections « autonomiques » de
novembre 2012 quand elle a obtenu 126 219 voix (3,48 %) et trois
sièges de députés régionaux au parlement
régional sous l’étiquette Candidatura d’Unitat Popular - Alternativa
d’Esquerres (Alternative de gauche) avec une liste conduite par David
Fernández, journaliste, issu des mouvements de l’insoumission et d’occupation. Il
s’agissait alors de sa première participation à une élection régionale car, comme
indiqué précédemment depuis sa création, elle avait jusqu’alors essentiellement
privilégié le travail municipal. Lors de cette élection, la CUP put compter sur
le soutien de diverses formations de la gauche anticapitaliste, essentiellement
trotskystes, telles que En Lucha, Corriente Roja, Lucha
internacionalista et Revolta Global-Esquerra anticapitalista mais surtout,
la formation indépendantiste et anticapitaliste parvint à fédérer différents mouvements
sociaux et des militant-e-s issus des Indigné-e-s, du collectif de paysans (Pagesos
per la Dignitat Rural Catalana), des membres des mouvements Okupas (Occupation de logements et de
terres), des centres sociaux autogérés (CSOA), etc. Au cours de la campagne, la
CUP-AE mis en exergue la « triple crise
sociale que vivait la Catalogne : politique et institutionnelle,
socio-économique et la crise de la démocratie ». Elle grignota sensiblement sur
l’électorat de l’alliance Iniciativa per Catalunya-Els Verds[12] /
Esquerra Unida i Alternativa[13]
(ICV-EUiA - coalition très institutionnelle), ainsi que celui d’ERC et sut
mobiliser des jeunes et des abstentionnistes.
La CUP au cœur du processus indépendantiste
Au cours des trois années (2012-2015), ces député-e-s ont été les porte-voix
des luttes sociales au sein du parlement catalan, en perturbant parfois l’ordre
protocolaire de cette assemblée. La CUP a participé activement au processus de
mobilisation sur la question indépendantiste en lien avec les autres formations
politiques autonomistes : ERC et Convergència i Unió[14]
(CiU) et surtout avec le secteur associatif et citoyen : Ommium Cultural[15], l'association
des communes pour l'indépendance[16]
et l'Assemblée nationale catalane (ANC)[17].
Cette période a coïncidé avec les fortes mobilisations aussi bien sociales qu’indépendantistes
(« Marche vers l’indépendance » en septembre 2012, la pétition
« pour un vote pour l’indépendance » en 2013, la chaîne humaine de
400 kms en 2013, la manifestation en forme de V, la Via Catalana cap a la Independència, et la consultation du 9
novembre 2014. Mais le référendum d’autodétermination n’a pu être organisé
suite à la décision du tribunal constitutionnel.
Le 24 mars 2015, lors des élections municipales, la CUP a pratiquement
multiplié par quatre le nombre d’élu-e-s (382 sièges de conseillers municipaux
dans l’ensemble de la Catalogne et obtenu, pour la première fois, une
représentation dans les 4 capitales provinciales de la région). L’organisation
indépendantiste dirige désormais 9 communes avec une majorité absolue. A Barcelone, après une longue négociation, la CUP a refusé
l’alliance avec la liste Barcelona en comú conduite par Ada Colau, du
fait de la présence d’ICV, jugée trop institutionnelle. Traditionnellement
implantée en milieu rural, elle a néanmoins obtenu 7,42% des voix à Barcelone
et 3 sièges. Elle s'est abstenue pour ne pas bloquer l'investiture de la
mairesse de Barcelone, Ada Colau. A Badalona[18], la CUP participait à la
liste large de Guanyem Badalona en comú
qui l’a emportée (Dans un de ses anciens fiefs, ICV présentait une liste
indépendante), le maire élu est affilié à la CUP.
La nouvelle donne à
l’issue des élections régionales
Lors des élections régionales du 27 septembre 2015, la CUP s'est
présentée sous l'étiquette, Candidatura
d'Unitat Popular - Crida Constituent (CUP-CC). Conduite par le journaliste
Antonio Baños, la liste regroupait la CUP et, d'une part, des organisations de
la gauche indépendantiste catalane, qui lui sont très proches, telles que Endavant[19], Poble
Lliure[20],
etc. et, d'autre part, des organisations
de l'extrême gauche non indépendantistes comme En Lucha, Corriente Roja o
Lucha Internacionalista. Contrairement à 2012, Revolta Global (Référent
en Catalogne d’Anticapitalistas, dont les militant-e-s sont engagé-e-s
dans Procés Constituent a Catalunya)[21]
ne soutenait pas la CUP et participait à la liste Catalunya Sí que es pot (CSQP, Catalogne, oui on peut !)[22]
avec Podem, ICV-EUiA, Equo[23],
etc., liste qui a obtenue 367 613 voix (8,94%) et 11 élu-e-s. La liste
CUP-CC a obtenu 336.375 voix (8,21%) et 10 sièges au Parlement, contre 126 435
votes en 2012. Les deux listes ont donc obtenu un score très proche. Un accord n’a
pas été possible entre les deux coalitions car CSQP, contrairement à ce qui
s’est passé trois mois plus tard avec la liste En Comú Podem lors des élections générales, a opté pour limiter sa
campagne sur la question sociale et a refusé de se prononcer sur la question de
l’indépendance, qui faisait débat entre ses composantes et à l’intérieur même
de celles-ci. Alors que, dans le prolongement des années écoulées, la CUP a
articulé les deux et cette stratégie s’est avérée payante. A noter également
que, conformément aux statuts de la CUP, les trois député-e-s sortant-e-s ne se
représentaient pas.
L’alliance des composantes nationalistes Junts pel Sí (Convergència
Democràtica de Catalunya (CDC), ERC, ANC
et indépendants) a obtenu 39,59% et 62 sièges (soit 2 sièges de moins que la
majorité absolue). Le camp indépendantiste n’a donc pas obtenu la majorité
absolue en voix puisqu’il a représenté 48,53% des suffrages même s’il regroupe
potentiellement 72 sièges. Cette situation a entraîné un processus de
négociation compliqué et long entre Junts pel Sí et CUP-CC qui ne s'est
conclu que la veille de la date limite légale pour constituer un gouvernement,
le 9 janvier[24].
A la suite de ces élections, la CUP-CC a été traversée par
un débat important pour savoir si elle devait soutenir une coalition
indépendantiste et investir Artur Mas (Président sortant, issu de la CDC, qui a
mené des politiques d’austérité d’une violence extrême lors du mandat précédent).
Le 27 décembre 2015, lors d'une assemblée nationale extraordinaire, qui a
réunie 3 000 militant-e-s et sympathisant-e-s, la CUP-CC s'est retrouvée divisée
entre, d’un coté, principalement les délégué-e-s des comarques rurales, privilégiant
la voix indépendantiste et, de l’autre, urbaines (parmi lesquel-le-s se
trouvaient les représentant-e-s des organisations d’extrême gauche), pour qui
la question sociale ne pouvait être négligée. Aucune majorité ne s'est dégagée
pour accorder un soutien éventuel à la liste nationaliste arrivée en tête, Junts
pel Sí[25]
. C'est finalement le Conseil politique
et le Groupe d'action parlementaire qui ont décidé de rejeter l'investiture
d'Artur Mas à cause de son orientation dans le domaine social le 3 janvier 2016
avant de conclure in-extremis l'accord du 9 janvier qui a permis de
désigner Carles Puigdemont, maire de Gérone, à la présidence de la Generaltat et de signer un pacte de
stabilité. Cet accord a été conclu par pragmatisme après plusieurs semaines de
joutes oratoires car les deux formations ne souhaitaient pas l’organisation de
nouvelles élections en mars car elles n’étaient pas sûres d’obtenir des
résultats équivalents.
Pour la CUP, l’accord s’inscrit dans la ligne de la « déclaration de rupture » approuvée
par le Parlement le 9 novembre 2015. Il vise à « garantir la stabilité parlementaire durant la législature ».
Il prévoit que « deux députés
participeront à l’espace de délibération de Junts pel Sí pour améliorer la
coordination et garantir la réalisation des accords, la feuille de route vers
l’indépendance, le processus constituant ». Il ne lie pas
l’organisation à l’approbation de politiques antisociales ou de coupures
budgétaires éventuelles. Elle maintient son groupe et l’accord est
« réversible » s’il n’y a pas d’avancées sur « la rupture démocratique et le processus
constituant »[26].
Cet accord a entraîné un affrontement et des relations parlementaires
extrêmement compliquées entre les groupes de la CUP-Crida et CSQP alors qu’un
rapprochement permettrait de renforcer l’articulation entre les questions
sociale et indépendantiste et de peser sur les orientations de l’exécutif et d’esquisser
une alternative politique en Catalogne[27].
Mais si les deux coalitions se retrouvent sur le terrain social, des
divergences importantes demeurent que la question indépendantiste.
Conformément à ses principes, la CUP ne participe pas aux élections à
l'échelle de l'État. Elle ne présentait donc pas de liste lors des élections
générales de l’État espagnol du 12 décembre 2015. On peut estimer qu'une partie
de son électorat est allée voter pour la coalition En Comú Podem (Podem
Catalunya, Iniciativa per Catalunya Verds, Esquerra Unida i Alternativa, Equo y
Barcelona en Comú)[28] et
ERC, qui ont obtenu
respectivement 24,74% et 15,98% des voix (12 sièges de député-e-s et 4
sénateur-trice-s, 9 député-e-s et 6 sénateur-trice-s).
Le chemin vers l’indépendance de la Catalogne s’annonce tortueux car le
mouvement devra acquérir une majorité franche au sein de la population. Ce
n’est pas encore le cas aujourd’hui malgré l’indéniable accumulation de forces
sous l’impulsion des mouvements associatifs et citoyens (Ommium Cultural, ANC, l'association des communes pour
l'indépendance, Procés Constituent a
Catalunya) depuis 2011. En octobre 2015, les parlementaires
indépendantistes catalans du Parlement autonome de Catalogne ont déclaré qu’ils
engageraient un « processus institutionnel pour la proclamation d’une
république catalane indépendante ». Mais cette volonté exprimée va se
confronter à l’intransigeance de Madrid, représentée par les forces politiques
espagnoles hostiles : PP, PSOE, Ciudadanos,
… qui défendent l’unité de l’Espagne, quand ce n’est pas l’image de « l’Espagne
éternelle »... et ils utiliseront toutes les armes à leur disposition pour
empêcher une séparation de la Catalogne de l’État espagnol. La gauche
alternative aura un rôle à jouer, elle devra se positionner plus clairement sur
ce processus et un véritable dialogue doit être entamé entre la CUP et En
Comú Podem dans la perspective d’un
changement social et national.
Richard Neuville
Mars 2013
Pour en savoir plus :
Site de la CUP : http://cup.cat/
Présentation de la CUP :
Site de Endavant -
Organització Socialista d'Alliberament Nacional (Endavant-OSAN) : www.endavant.cat
Site de Procés Constituent a
Catalunya : www.procesconstituent.cat
Site de
l'Assemblée nationale catalane (ANC) :
http://assemblea.cat/quisom
Site de Catalunya Sí que es pot : catalunyasiqueespot.cat
Site de Barcelona en Comú :https://barcelonaencomu.cat/
Site de Podem Catalunya : https://catalunya.podemos.info/
Site de Revolta Global : http://www.revoltaglobal.cat/
Site de EUiA : http://www.euia.cat
Deux
ouvrages récents publiés en France :
FERNANDEZ GARCIA Alicia & PETITHOMME Mathieu
(Direction), Contester en Espagne – Crise
démocratique et mouvements sociaux, Démopolis, Paris, Janvier 2016, 332p.
TREPIER Cyril, Géopolitique
de l’indépendantisme en Catalogne, L’Harmattan, Paris, Décembre 2015, 335p.
[1] Les pays catalans (Països Catalans) recouvrent
l’ancienne principauté de Catalogne comportant l’actuelle Communauté autonome
de Catalogne, 95 % du département français des Pyrénées-Orientales, appelé
Catalogne du Nord, les Iles Baléares, une grande partie de la Communauté
Valencienne ou País Valencià, la partie orientale de l’Aragon (Franja de
Ponent), El Carche dans la région de Murcie et l'Alguer (Sardaigne).
[2]
Site de la CUP : Qui sommes-nous ? http://cup.cat/qui-som
[3] Une Comarque
(Comarca en castillan) est un regroupement de municipalités sur une base
géographique, historique, culturelle, économique, de taille intermédiaire entre
le canton et l’arrondissement français. Elle peut avoir un rôle administratif,
c’est notamment le cas en Catalogne, qui a été la première région à lui
attribuer un statut juridique.
[4] Voir la carte d’implantation de la CUP : http://cup.cat/participa
[5] El Partit
Socialista d'Alliberament Nacional dels Països Catalans (PSAN) (Parti
Socialiste de Libération Nationale des Pays Catalans) est un parti politique
d’idéologie nationaliste et indépendantiste catalane (marxiste-léniniste),
présent dans la Communauté Valencienne et en
Catalogne. Il a été créé en 1969. https://es.wikipedia.org/wiki/Partit_Socialista_d'Alliberament_Nacional_dels_Pa%C3%AFsos_Catalans
[6] Le Mouvement de Défense de la Terre (MDT) était un
parti politique d’idéologie indépendantiste catalane et révolutionnaire
(Marxiste-léniniste), créé en 1984 par la fusion du Partit Socialista d'Alliberament Nacional (PSAN), Indépendantistes
des Països Catalans (IPC), Partit Comunista dels Valencians (Parti
communiste des Valenciens) et d’indépendant-e-s. Il s’est dissout en 2014 et
s’est transformé en une organisation appelée aujourd’hui Poble Lliure (Peuple libre) https://es.wikipedia.org/wiki/Moviment_de_Defensa_de_la_Terra
[7] Terra Lliure
(Terre libre en français) était une organisation armée d’extrême gauche luttant
pour l'indépendance de l'ensemble des Pays catalans, qui a entre 1978 et 1995
commis environ 200 attentats, tuant une personne et en blessant plusieurs
autres. Quatre activistes ont été tués au cours d'opérations terroristes.
Durant son existence, plus de 300 membres de l'organisation furent arrêtés. En
1992, une fraction abandonna la lutte armée. Terra Lliure s’est dissoute officiellement le 11 septembre 1995
(jour de la fête nationale de Catalogne). Plusieurs de ses membres rejoignirent
la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) puis pour certains la CUP un peu plus
tard. https://es.wikipedia.org/wiki/Terra_Lliure
[8] Le processus de Vinaroz ou Manifeste de Vinaroz fut
un processus politique de la gauche indépendantiste des pays catalans engagé le
2 avril 2000 à Vinaroz, avec l’objectif « de doter ce courant de
structures indispensables pour obtenir l’indépendance politique, l’unité
nationale et la justice sociale du peuple catalan » (considéré au sens
large et qui concernerait les communautés de Catalogne, la Communauté
valencienne, les Iles Baléares et certains territoires aragonais. Parmi les
organisations participantes se trouvaient Endavant,
le Mouvement de défense de la terre (MDT) et différents collectifs
indépendantistes. L’initiative fut prise entre différentes organisations
proches idéologiquement mais qui avaient des stratégies différentes. Le
processus se conclut en novembre 2002 avec la création de la coordination de la
gauche indépendantiste.
[9] Richard Neuville, « A Viladamat, le «
municipalisme » s’expérimente ! », Février 2013. http://alterautogestion.blogspot.fr/2013/03/a-viladamat-le-municipalisme.html
[10] Esquerra Republicana de Catalunya (gauche républicaine de Catalogne - ERC) est un parti
politique nationaliste catalan historique, créé en 1931 pour défendre
l’instauration d'une République en Catalogne. Il fut interdit entre 1939 et
1977 mais poursuivit une activité à l’étranger. En 1989, lors du congrès de
Lleida, il s’est prononcé officiellement pour l’indépendance. A partir de 2003,
il a fortement progressé et a participé au gouvernement tripartite PSC-ICV/EUiA
entre 2003 et 2010. Il a obtenu neuf élu-e-s député-e-s aux Cortes et six
sénateurs-trices en décembre 2015 lors des élections générales. Lors des
élections régionales de septembre 2015, il a obtenu 18 sièges dans le cadre de
l’alliance avec Convergència. Il a deux élu-e-s européens et 2 384 élu-e-s
municipaux. http://www.esquerra.cat/
[11] Solidarité catalane pour l’indépendance, Solidaritat Catalana per la Independència
(SI) est un mouvement social et politique qui a pour but l'indépendance de la
Catalogne et la création d'un État catalan. SI est née le 20 juillet 2010 dans
la foulée de la manifestation du 10 juillet à Barcelone, organisée au lendemain
de la décision du Tribunal constitutionnel censurant certaines dispositions du
statut d'autonomie de la Catalogne. Coalition hétéroclite (qui va de
l’extrême-droite à l’extrême gauche), conduite par Joan Laporta (Président du
Barcelone Football Club), elle avait obtenu 4 sièges de députés en novembre
2010 avant de disparaître quasiment de la scène politique en 2012 après avoir
tenté de fédérer l’ensemble du mouvement indépendantiste (CiU, ERC, CUP, etc.).
http://www.solidaritatcatalana.cat/
[12] Iniciativa
per Catalunya Verds, (Initiative pour la Catalogne Verts - ICV) est un
parti de gauche, d'inspiration néo-communiste (issu de la majorité du Partit Socialista Unificat de Catalunya :
PSUC) et écologiste, fondé en 1987. Ses influences d’origine viennent du PSUC
et de l’écosocialisme. De 1987 à 1997, ICV a été le référent en
Catalogne d’Izquierda Unida. Depuis
2004, cette formation se présente aux élections en alliance avec la Gauche unie
et alternative (EUiA). En 2015, elle a obtenu 4 sièges aux élections régionales
sur la liste CQSP et 3 sièges aux Cortes / 16 sur la liste En Comú Podem. Elle a également un député européen, inscrit dans le
Groupe Vert.
[13] La Gauche Unie et Alternative (Esquerra Unida i Alternativa : EUiA) a été créée en 1998, à la
suite de la scission au sein d’Iniciativa
per Catalunya, intervenu en 1997. Elle est le référent en Catalogne de la
Gauche Unie et elle est membre du parti de la gauche européenne. Elle est
composée du Partit dels Comunistes de
Catalunya (PCC, scission du PSUC en 1982), du PSUC-Viu (refondation du PSUC
en 1998), de L’Aurora organització
Marxista (ex POR) et d’indépendant-e-s. Elle a connu plusieurs scissions.
Elle a deux député-e-s élu-e-s au parlement espagnol, obtenu-e-s sur la liste En Comú Podem et un député régional élu sur la
liste CQSP. http://www.euia.cat
[14] Convergència i Unió (Convergence et Union – CiU)
était une coalition créée en 1978 puis transformée en 2001 en fédération, elle
regroupait de deux partis politiques centristes, libéraux et
catalanistes : Convergence démocratique de Catalogne (CDC) et l'Union
démocratique de Catalogne (UDC). Elle a gouverné la Généralité entre 1980 et
2003 sous la présidence de Jordi Pujol puis entre 2010 et 2015 avec Artur Mas.
Elle s’est dissoute en juin 2015 à la suite d’un profond désaccord entre les
deux formations sur le processus d’accès à l’indépendance. Alors que la CDC
s’est converti à l’indépendantisme, l’UDC, formation démocrate-chrétienne et
régionaliste a refusé de s’engager sur la voie de l’indépendance à l’issue d’un
vote à 50,5%, qui a été suivi d’une scission, Démocrates de Catalogne qui
soutient l’indépendance. Cette fédération représentait la bourgeoisie catalane,
principalement citadine pour la CDC, créée en 1974, et plutôt rurale et agraire
pour l’UDC, formation historique créée en 1931. Après cette scission, l’UDC
s’est retrouvée sans représentation parlementaire lors de élections de 2015, au
niveau régional : 2,51% des voix et
au niveau de l’état : 1,73% des voix. Les deux formations sont engluées
dans des cas de corruption très importants et touchant notamment toute la
famille de Jordi Pujol.
[15] Ommium Cultural est une organisation créée en 1961 pour la
défense de la langue, la culture et la cohésion sociale. Elle œuvre pour
« l’égalité des droits dans la diversité et les opportunités, pour la
solidarité, les libertés et les espérances collectives ». Elle regroupe
55 000 membres répartis sur 22 secteurs géographiques en Catalogne. https://www.omnium.cat/qui-som/presentacio
[16] L'association des communes pour l'indépendance,
Associació
de Municipis per la Independència,
est une organisation qui regroupe les entités élues (municipalités, comarques
et autres) pour défendre l’indépendance de la Catalogne. Elle a été créée le 14
décembre 2011 à Vic. Elle représente 80,6 % des municipalités catalanes. En
outre, 96% des municipalités s’étaient prononcées en faveur du référendum
« pour le droit à décider », Respaldo
al Dret a Decidir, en octobre 2014. http://www.municipisindependencia.cat/
[17] L'Assemblée nationale catalane (ANC) est une
organisation de base transversale et unitaire qui se fixe « comme objectif
l’indépendance de la nation catalane par des moyens démocratiques et
pacifiques ». Elle a été créée le 30 avril 2011 à Barcelone. Elle regroupe
environ 80 000 membres et compte 500 assemblées territoriales. Elle
impulse des initiatives pour l’organisation d’un référendum sur
l’autodétermination de la Catalogne. Elle est l’une des composantes qui ont
organisé la campagne « Marche vers l’indépendance » (Catalunya, nou estat d'Europa) entre
juin et septembre 2012, qui a rassemblé 2 millions de personnes, la pétition
« pour un vote pour l’indépendance » en 2013 et la consultation en
2014, la chaîne humaine de 400 kms entre la Jonquera (Nord) et Alcanar (Sud) le
11 septembre 2013 (1,6 million de personnes) et la manifestation en forme de V,
la Via Catalana cap a la Independència,
à Barcelone ( 1,8 à 2 millions de personnes) en 2014. http://assemblea.cat/quisom
[18] Badalona, est la troisième ville de Catalogne, elle
se situe dans la banlieue de Barcelone et compte 215 000 habitant-e-s. La
ville avait été gérée par le Parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC-PCE)
entre 1979 et 1983 avant de devenir un bastion du Parti socialiste catalan
(PCS) entre 1983 et 2011. Après un intermède (2011-2015) à droite (Parti
populaire), elle a été reconquise par la gauche mouvementiste.
[19] Endavant -
Organització Socialista d'Alliberament Nacional (Endavant-OSAN) est une
organisation indépendantiste, antifasciste et socialiste créée en 2000,
présente en Catalogne, aux Iles Baléares et dans la Communauté de Valence. Elle
est associée à la CUP pour les élections. Elle a un député régional. www.endavant.cat
[20] Poble Lliure (Peuple libre) est une organisation
indépendantiste, socialiste et anti-patriarcale catalane créée en 2014 par des
militant-e-s historiques de la gauche indépendantiste et divers
mouvements : MDT, etc. Elle reconnait la CUP comme le mouvement de masse
de l’ « unité populaire des pays catalans ». Elle a un élu au
parlement régional, obtenu sur la liste de la CUP. www.poblelliure.cat
[21] Procés
Constituent a Catalunya est un
mouvement social anticapitaliste et indépendantiste catalan créé en avril 2013,
initié notamment par Teresa Forcades (une religieuse). Il revendique
25 000 adhérent-e-s. Comme son nom l’indique, il défend un processus
constituant pour parvenir à l’indépendance. Il a contribué à initier des
candidatures larges lors des élections municipales et générales (Barcelona en Comú, En Comú Podem) www.procesconstituent.cat
Revolta global est une organisation anticapitaliste,
révolutionnaire, écologiste, féministe et internationaliste créée en 2004. Elle
est le référent en Catalogne d’Anticapitalistas, ses militant-e-s sont
engagé-e-s dans Procés Constituent a
Catalunya. Cette organisation est membre du Secrétariat unifié de la
Quatrième internationale (SUQI). Parmi ses responsables, on peut citer Esther
Vivas, Josep Maria Antentas. http://www.revoltaglobal.cat/
[22] Catalunya Sí que es pot (CSQP, Catalogne, oui on peut !) est une
coalition électorale catalane de gauche créée pour les élections au parlement
de catalogne de 2015. Elle regroupe Podem,
ICV-EUiA et Equo. La liste était
conduite par Lluis Rabell et a obtenu 367 613 voix (8,94%) et 11 élu-e-s. catalunyasiqueespot.cat
[23] Equo est
un parti écologiste créé en 2011, membre du Parti vert européen depuis 2013. Il
participe à différentes coalitions municipales, régionales et nationales avec Podemos. Il a obtenu 3 sièges de
député-e-s en décembre 2015. Il avait obtenu un poste de député européen en
juin 2014 sur la liste Primavera Europea.
http://www.partidoequo.es
[24] Voir
notamment l’article de Caussa Marti,
« Etat espagnol – Catalogne : Le président change, La stratégie
demeure », Inprecor, n°624,
Février-Mars 2016 p.15-18. Consultable sur : http://www.inprecor.fr/article-%C3%89tat%20espagnol%20-%20Catalogne-Le%20pr%C3%A9sident%20change,%20la%20strat%C3%A9gie%20demeure?id=1858
[25] La CUP felicita el conjunt de militants i
simpatitzants per l'Assemblea Nacional Extraordinària
[26] La CUP-Crida Constituent confirma l'acord de
presidència de consens amb Junts pel Sí
[27] Voir à ce sujet la lettre de la CUP adressée aux député-e-s
de CSQP : « Carta de les diputades i diputats de la CUP-CC al grup
parlamentari de Catalunya Sí que es Pot ». 29/02/2016. http://cup.cat/noticia/carta-de-les-diputades-i-diputats-de-la-cup-cc-al-grup-parlamentari-de-catalunya-si-que-es
[28] Site de En
Comú Podem : encomupodem.cat
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