Manifestation à Porto Alegre |
Par le Coletivo Alternativa Autogestionária / Brasil /
RS *
(Traduction Richard Neuville)
Au mois de juin, le Brésil est devenu la scène la
plus récente des mobilisations mondiales. Des milliers de personnes sont
descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement. Le mouvement a
commencé dans les principales villes et s’est étendu à toutes les capitales. Les
petites villes de l’intérieur ont également été touchées par les manifestations.
Beaucoup prétendent que le «géant s'est réveillé ». Mais qui est réellement
ce géant et que veut-il ?
Porto Alegre pionnière
Tout d’abord, nous devons nous interroger sur
l’origine de ces manifestations. Les médias bourgeois et certains partis
politiques tentent d’affirmer qu’il s’agit d’un mouvement de rue spontané. Ce
n'est que partiellement vrai. Ils oublient de dire que ces mobilisations sont
survenues alors que d’autres étaient en gestation.
Les élections municipales de l'année 2012 ont été
marquées par l’absence de projets pour les villes. La plupart des partis ont tenu
un discours de bon gestionnaire en dépolitisant l'élection. Parallèlement, les
problèmes de la ville ont commencé à être débattus par d'autres acteurs
organisés. Parmi eux, il convient de mentionner le mouvement "Masse
critique", qui interroge la place de la voiture dans la ville et exige la
construction de pistes cyclables ; le mouvement contre l’expulsion des résidents
dans les zones de construction pour la Coupe du Monde (qui sera au Brésil en
2014) et le mouvement «Défense publique de la joie » qui lutte contre la
privatisation des espaces publics (parcs, places et d'autres parties de la
ville qui sont sous le contrôle d’entreprises privées).
L'élection passée, la municipalité de Porto Alegre a
répondu favorablement à une nouvelle demande d'augmentation des tarifs de bus.
Au même moment, le maire José Fortunati et son adjoint ont décidé de couper
plusieurs arbres d'un passage piétonnier public pour élargir une avenue. Ce
chantier fait partie de ce que l’on appelle les «chantiers de la Coupe".
C’est ainsi que le mouvement contre la hausse des tarifs de bus a débuté. Le
mouvement d’opposition à cette politique a commencé timidement par de petites
manifestations, il a pris réellement forme grâce aux réseaux sociaux jusqu’à
compter plus de dix mille personnes. La victoire a été obtenue suite à la
décision de justice de supprimer l'augmentation du tarif.
Le résultat de Porto Alegre s’est répandu dans les
principales capitales du Brésil. A São Paulo et à Rio de Janeiro, plusieurs
manifestations ont été organisées contre l’augmentation des tarifs d'autobus,
contraignant les gouvernements à reculer et, dans certains cas, à réduire les
tarifs.
A mesure que cette première revendication commençait
à être satisfaite, les manifestations en ont exprimé de nouvelles, dont
certaines très importantes concernant la santé et l'éducation. Les revendications
qui s’adressaient initialement aux municipalités ont pris une toute autre
dimension en interpellant les gouverneurs et la présidente du pays.
Des conservateurs en « dispute »
Au début des mobilisations, la réaction des médias
contrôlés par le réseau Globo consistait à décrédibiliser les manifestations. Quand
celles-ci sont devenues massives et que les médias ne pouvaient plus nier leur
soutien populaire, il y a eu un retournement dans la ligne éditoriale des
télévisions et des journaux. Ils ont alors commencé à soutenir les
manifestations et à critiquer les interventions les plus violentes de la police.
C'est ainsi qu’ils ont incité des manifestants à exprimer des revendications
parmi les plus conservatrices, comme celles des réductions d'impôts et la fin
de la corruption. La première, sans contenu de classe, porte la bannière des
chefs d’entreprises ; la seconde masque le véritable moteur de la corruption
qu'est le capitalisme lui-même.
Cette vague conservatrice a eu un impact immédiat sur
les manifestations. Celles-ci ont vu l’apparition de drapeaux « vert et jaune »
(drapeau national) et l'hymne national a été chanté. Les manifestants conservateurs
qui exigeaient une manifestation sans violence ont harcelé les manifestants qui
brandissaient des drapeaux de partis, mouvements ou de syndicats. Il y a même eu
une infiltration de groupes d'extrême-droite clairement identifiés qui ont
persécuté les militants de gauche.
L'émergence de cette violence dirigée contre la
gauche a conduit les militants des différentes organisations à réaliser que
nous étions dans un moment délicat de la mobilisation. D'un côté, les
manifestations de rue étaient en train de démontrer la rupture avec l’état de
grâce de dix ans avec le gouvernement du PT et, de l’autre, elles démontraient
également que la droite était organisée et pouvait récupérer les mobilisations
populaires.
Ces dernières semaines, une politique de la peur a été
créée, principalement diffusée via les réseaux sociaux, qui déclarait que le
mouvement de la rue avait été repris par des fascistes, des nazis et des
militants d'extrême-droite en général dans le but de renverser le gouvernement
PT et la présidente Dilma. Des coups
d’Etat de la droite ou militaire ont même été évoqués. Des pages internet
"indiquaient" même que le Parti militaire brésilien proposait un
candidat à la présidence et que d’autres étaient à la recherche de candidats
possibles. Avant les manifestations, des médias, en particulier le réseau de
télévision Globo sont allés jusqu’à interrompre leur programmation pour donner
leur version sur ce qui se passait dans le pays. Ceux qui ont lu les messages
croyaient que la gauche avait été expulsée du mouvement par la droite qui
grandissait dans les rues.
La crise du capitalisme qui dure depuis de nombreuses
années et les pays où elle ne semblait pas avoir d'impact précédemment, ce qu’indiquaient
leurs dirigeants, sont à présent concernés par l'ampleur du problème et
l'impact a certainement été, comme toujours, plus fort pour les couches les
plus pauvres de la société. Oui, le Brésil ressent également la crise du
capitalisme. Bien que de nombreux journaux internationaux, avant ces
manifestations, aient valorisé la très bonne politique et la solidité économique,
ils ont été surpris par ces manifestations de mécontentement de la population.
Il est alors compréhensible, d’après ce tableau, pourquoi l’approbation et le
soutien de la population aux manifestations est si grand.
La police brésilienne, qui a longtemps servi à maintenir
les conservateurs au pouvoir, semble souffrir de plus en plus d'une sorte de
syndrome de Stockholm, dans laquelle une victime après un enlèvement, une agression,
ou n’importe quelle autre violence, peut développer émotionnellement une sorte
d’identification avec son bourreau, en se défendant quel qu’en soit le prix.
Dans le cas de la police brésilienne, il semble que ce syndrome se soit
développé à grande échelle, comme celui de l’appartenance à des catégories de
travailleurs les plus exploités dans ce pays même si elle reste encore ferme
dans la défense du gouvernement et des intérêts des grandes entreprises. A
Porto Alegre, au cours de la marche du 20 Juin, ce que nous avons pu observer était
une défense des opprimés tout en maintenant les dispositifs de leur oppression.
Des dizaines de policiers militaires avaient été déployés pour protéger
spécifiquement la construction de la RBS des manifestants qui n'avaient aucune
possibilité de s’approcher pour crier leurs slogans. Pour ceux qui ne savent
pas ce qu'est RBS, ce n'est pas un organe de pouvoir public, il s’agit d’un
groupe de télécommunications, créé en 1957, filiale de Globo, qui possède un
grand nombre de médias conservateurs largement diffusés dans le Sud : du
journal Zero Hora, Diário Gaúcho, à la télévision locale TV Com, aux radios
comme Radio Rural, Atlântida, Itapema, parmi beaucoup d'autres, formant
quasiment un monopole de l'information.
Cependant, la réalité se situe bien au-delà de ce que les médias tentent de faire croire aux gens et l'histoire des manifestations au Brésil se construit tous
les jours de manière inattendue.
La recomposition de la gauche
Ce scénario a contribué à ce que de nombreuses
organisations de gauche, comme les anarchistes, le Parti socialisme et liberté
(PSOL), le Parti socialiste des travailleurs unifié (PSTU), le Parti Communiste
Brésilien (PCB) et de nombreux autres mouvements sociaux s’entendent au niveau national
pour agir de manière unitaire dans les rues, avec leurs propres banderoles et
leurs slogans. Le 24 Juin, la gauche est parvenue à ancrer les manifestations
dans le camp populaire.
Le 24 Juin, ce qui s’est vu via les réseaux sociaux,
n'a pas été mentionné par les médias télévisés qui ont concentrés leur
attention sur les vols dans la ville. Ce jour-là, il y a eu une pause dans le
discours médiatique concernant la caractérisation du mouvement, à savoir s’il était non partisan,
antiparti, contre les mouvements sociaux, une grande mobilisation de la gauche.
Alors que cette dernière s’est unie pour exprimer son droit à manifester et
pour proposer un axe de luttes susceptible de changer la situation dans le pays
en parvenant à réunir un grand nombre de personnes dans les rues. De nombreuses
personnes portaient des drapeaux, des banderoles et des affiches représentant
leurs organisations politiques.
Les médias dressent un tableau simpliste de ce qui se
passe réellement au Brésil. D'une part, il y a ceux qui disent qui sont les véritables
manifestants, qui crient pour la paix et apportent des fleurs aux flics ;
de l’autre, ils sont décrits comme des "voyous" qui investissent les
bâtiments de la puissance publique, qui veulent seulement crier contre la corruption
-qui est un mot d’ordre clair- qui expriment des slogans, qui se défendent contre
les excès de la police, mais aussi contre-attaquent. Au milieu de tout cela, dans
de nombreuses villes, des actes de pillage et de vandalisme se déroulent. Et
comment les médias les montrent-ils ? La vérité ne les intéresse pas, ils ne
veulent pas faire une lecture qui plus ou moins serait le reflet des contraintes
du capitalisme et le résultat du fétichisme de la marchandise. Dans chaque
photo, dans chaque vidéo, les personnes qui ont investi les magasins ou les
banques, voulaient détruire les symboles de l'exploitation, conscientes ou
inconscientes, de ce qu'elles faisaient, en montrant leur colère, leur anxiété
et leur besoin. Il y avait des voleurs, ce qui peut occasionner une analyse
hâtive si nous ne sommes pas plus attentifs, mais les actions de vol et de
colère impliquent une lecture plus large que celle-ci. Les vols ont concerné
des objets qui ne sont pas essentiels à la vie : des téléviseurs, des appareils
électroménagers, des chocolats, des pièces automobiles, de la gomme, des
magazines, des livres ... Ils voulaient consommer. Comment pouvons-nous
analyser ce signal de la part de marginalisés qui sont prêts à prendre ce dont
ils sont privés par chaque jour de travail aliéné ou de chômage ? Comment pouvons-nous
analyser cela ?
Cette manœuvre consistant à créer un simple dualisme,
cherche à criminaliser tous ceux qui s'opposent à l’Etat ou à l’ordre du
capitalisme. Le 21 Juin, par exemple, la Fédération Anarchiste Gaucha a signalé
que le siège du mouvement anarchiste, l’Athénée libertaire, a été
perquisitionné par la police sans ordonnance judiciaire. Où est le droit à la
libre expression politique ? Dans quel pays démocratique sommes-nous ? La
démocratie au Brésil est un mensonge qui s’exprime plus clairement que jamais.
L'union de la gauche, l’augmentation des
manifestations, l'émergence de mobilisations dans les banlieues -malgré la répression
de la police plus violente dans ces quartiers que dans les zones centrales des
villes (Le Complexe da Maré, Rio de Janeiro, 9 ont été tués après une
manifestation lorsque la BOPE s’y est rendue le 24 Juin)- la consolidation d'un
programme qui vise l’obtention de droits réels pour la population portés à l'attention
des gouvernements pour qu’ils reprennent les textes normatifs qui sont
importants pour la garanties des droits, compte tenu de l'ampleur des
manifestations, tout ceci constitue un bon rythme de progression pour un avenir
qui reste à construire dans chaque combat, dans chaque occupation d’espaces, dans
chaque territoire.
Les manifestations sont nécessaires et ne se termineront
pas après la réduction tarifaire, ou n’importe quel droit affirmé, il est nécessaire
d’obtenir plus de résultats, de permettre aux personnes de s’émanciper contre
l'exploitation, l'oppression et, en particulier, contre le principal coupable
de la situation sociale, politique et économique du pays et du monde caractérisée
par le capitalisme.
Coletivo Alternativa Autogestionária / Brasil / RS
(Collectif pour une alternative autogestionnaire /
Brésil / Rio Grande do Sul)
Le 27 juin 2013
(Traduction Richard Neuville)
* Les Alternatifs entretiennent des relations avec
cette organisation. Des membres de ce collectif ont participé à la rencontre
internationale RAGA (Red and Green Alternative) qui s’est tenue en juillet 2012
à Istanbul.
Texte original
Os dilemas das mobilizações
brasileiras
No mês de junho, o Brasil se transformou no palco
mais recente das mobilizações mundiais. Milhares de pessoas saem às ruas para
manifestar o seu descontentamento. O movimento começa pelas principais cidades
e se espalha por todas as capitais. Atualmente, até pequenas cidades do interior
tem sediado diversas manifestações. Muitos afirmam que o “gigante acordou” Mas
quem é esse gigante e o que ele quer?
O pioneirismo porto-alegrense
O primeiro que devemos perguntar é de onde surgem
estas manifestações. A mídia burguesa e alguns partidos políticos tentam
afirmar que esta vem do espontaneísmo das ruas. Esta é apenas parte da verdade.
O que falta afirmar é que estas mobilizações são decorrentes de outras que
vinham gestando este movimento.
As eleições municipais de 2012 foram marcadas pelo
esvaziamento de projetos de cidade. A maioria dos partidos assumiram o discurso do
bom gestor despolitizando a eleição. Em paralelo a isso, os problemas da cidade
começam a ser discutidos por outros atores organizados. Entre eles devemos citar
o movimento “Massa Crítica” que questiona o espaço dos carros na cidade e exige
a construção de ciclovias; o movimento contra a remoção dos moradores em áreas
de obras da Copa do Mundo (que em 2014 será no Brasil) e o movimento “Defesa
Pública da Alegria” que luta contra a privatização de espaços públicos (praças,
largos e outros pontos da cidade que estão sob controle de empresas privadas).
Passada a eleição, a prefeitura de Porto Alegre
atende uma nova solicitação de aumento das passagens de ônibus. Junto a isto, o
prefeito José Fortunati e seu vice decidem cortar várias árvores de um passeio
público para a ampliação de uma avenida. Esta obra faz parte das chamadas
“obras da Copa”. Iniciou-se então um movimento contra o aumento da tarifa de
ônibus. O movimento de crítica a esta política começou tímido, com pequenas
manifestações, foi tomando corpo através das redes sociais até chegar a contar
com mais de dez mil pessoas. A vitória veio com a decisão da justiça
de suprimir o aumento.
O resultado de Porto Alegre se espalhou pelas
principais capitais do Brasil. Em São Paulo e Rio de Janeiro foram organizados
vários protestos contra o aumento da passagem de ônibus que obrigaram os
governos a recuar e, em alguns casos, até a diminuir o valor da tarifa cobrada.
À medida que esta primeira reivindicação começava a
ser atendida, as manifestações começaram a receber novas pautas de
reivindicação. Algumas inclusive muito amplas como saúde e educação. A pauta que era
direcionada aos governos locais começa a tomar outra dimensão e questionar
governadores e a presidente do país.
A disputa dos
conservadores
No início das
manifestações, a reação da mídia capitaneada pela Rede Globo foi a de
desmoralizar as manifestações. Quando estas se tornaram massivas e a mídia já
não podia negar o seu apelo popular, houve uma mudança na linha editorial das
tevês e jornais. Os mesmos começaram a
defender as manifestações e criticar as ações mais duras da polícia. Assim
começou a tentativa de levar aos manifestantes pautas mais conservadoras, entre
elas se destacam a diminuição de impostos e o fim da corrupção. A primeira, sem
qualquer conteúdo de classe é uma bandeira dos empresários, a segunda, esconde
o verdadeiro motor da corrupção que é o próprio capitalismo.
Esta onda conservadora teve uma repercussão imediata
nas manifestações. Estas foram tomadas por bandeiras verde-amarelas, cantava-se
o hino nacional. Os mesmos manifestantes que exigiam uma manifestação sem
violência hostilizavam os manifestantes que levavam bandeiras de partidos, movimentos
ou centrais sindicais. Houve até uma infiltração de grupos de extrema-direita
que identificavam e perseguiam os militantes de esquerda.
O surgimento desta violência direcionada à esquerda
levou os militantes de diferentes organizações a perceber que estávamos num
momento delicado. Se por um lado as manifestações de rua estavam provando que
tinha se quebrado o encanto de dez anos de governo do PT, também demonstravam que
a direita estava organizada e podia levar para si os créditos das mobilizações
populares.
Criou-se nas últimas semanas uma política do medo,
principalmente disseminada via redes sociais, em que se afirmava que o
movimento das ruas havia sido tomado por fascistas, nazistas e militantes de
direita, em geral, para depor o governo PT, da presidente Dilma. Falava-se
tanto de um Golpe da Direita, quando de um Golpe Militar. Havia na internet
páginas que “indicavam” isso, desde a do próprio Partido Militar Brasileiro, em
que aparecia um candidato a presidência e pesquisa sobre possíveis candidatos,
até a postura da mídia diante das manifestações, principalmente, da Rede Globo
de Televisão, que interrompeu sua programação para dar sua versão sobre o que
estava acontecendo no país. Quem lia as postagens acreditava que a esquerda
havia sido escorraçada pelo movimento da direita que crescia nas ruas.
A crise do capitalismo vem nos acompanhando por
muitos anos e os países aonde antes parecia não haver impacto, como diziam seus
governantes, já sentem a extensão do problema, e certamente o impacto tem sido,
como sempre, com maior intensidade nas camadas mais pobres da sociedade. Sim, o
Brasil também sente a crise do capitalismo embora muitos jornais
internacionais, antes destas manifestações faziam crer que aqui estava tudo
muito bem política e economicamente e tenham recebido com surpresa as
manifestações de insatisfação da população. Compreende-se então, diante deste
quadro, por que é tão grande a aprovação e adesão da população às manifestações.
A polícia brasileira, que a muito serve para manter
os conservadores na disputa, parece estar sofrendo cada vez mais de uma espécie
de Síndrome de Estocolmo, aquela em que um vítima pode desenvolver
emocionalmente, após um sequestro, assalto, violência qualquer, uma espécie de identificação
com seu algoz, defendendo este a qualquer preço. No caso da polícia brasileira
nos parece que esta Síndrome vem se desenvolvendo em larga escala, pois sendo
entre a categorias de trabalhadores ela uma das mais exploradas no país
mesmo assim esta permanece firme em defesa do governo e dos interesses dos
grandes empresários. Em Porto Alegre, na marcha de 20 de junho, o que se viu
foi o oprimido defendendo um dos aparelhos de manutenção da sua opressão.
Dezenas de policiais militares foram deslocadas para proteger específicamente o
prédio da RBS de manifestantes que nem tiveram muitas chances de se aproximar
para gritar palavras de ordem. Para quem não sabe o que é RBS, não é um órgão
do poder público, mas um Grupo de Telecomunicações, criado em 1957, afiliado da Globo,
que possui o um grande número de veículos de comunicação conservadores de ampla
circulação no sul do país: desde o jornal Zero Hora, Diário Gaúcho, até
televisão local como TV Com, rádios como Rádio Rural, Atlântida, Itapema, entre
muitas outras, formando quase um monopólio da informação.
Entretanto, a realidade está muito além do que as
mídias tentam fazer a população crer e a história das mobilizações no Brasil
tem se construído a cada dia de modo inesperado.
A recomposição da esquerda
Este cenário fez com que diversas organizações de
esquerda como os anarquistas, o Partido Socialismo e Liberdade (PSOL) o Partido
Socialista dos Trabalhadores Unificado (PSTU), o Partido Comunista Brasileiro
(PCB) e muitos outros junto com movimentos sociais fizessem um acordo nacional
para atuar nas ruas de forma unificada, levando às suas bandeiras e palavras de
ordem. No dia 24 de junho a esquerda conseguiu disputar as manifestações para o
campo popular.
No dia 24 de junho, o que se viu via redes sociais,
não foi mencionado pelas mídias televisivas que focaram suas atenções nos
roubos pela cidade. Neste dia ocorreu uma quebra no discurso de quem o movimento
era apartidário, anti-partidário, contra movimentos sociais, uma vasta
organização da esquerda, que se uniu por seu direito a manifestar-se e propor
um eixo de lutas que realmente podem modificar a situação do país levou um
número imenso de pessoas paras ruas. Várias pessoas estavam com bandeiras,
faixas e cartazes representando suas organizações políticas.
Pela mídia vemos um quadro simplificado do que
realmente está acontecendo no Brasil, de um lado dizem eles existem aqueles que
são os verdadeiros manifestantes, que gritam por paz e levam flores aos policiais,
do outro, os “vândalos” aqueles que quebram prédios do Poder Público, que
querem mais que gritar contra corrupção, que é uma pauta óbvia, que picham
frases de ordem, se defendem dos desmandos da polícia, mas também
contra-atacam. No meio disso tudo, em muitas cidades vem acontecendo saques e depredações. E como a mídia lê
os saques? Na verdade não lhes interessa fazer uma leitura disso, pois os
saques são um reflexo das imposições do capitalismo, são resultado do fetiche
da mercadoria. Em cada foto tirada, em cada vídeo, as pessoas que investiam
contra lojas ou bancos, queriam destruir aqueles símbolos da exploração,
conscientes ou inconscientes do que faziam, mostravam ódio, ansiedade,
angústia, necessidade. Haviam sim ladrões e isso pode ocasionar uma análise
apressada se não formos mais atentos, porém as ações de roubo e fúria tem uma
leitura mais ampla que esta. Os roubos foram de objetos que não eram essenciais
a vida: televisores, eletrodomésticos, chocolates, peças de carros, chicletes,
revistas, livros...Eles queriam consumir. Como podemos ler isso senão os
marginalizados querendo tomar aquilo que lhes énegado em cada dia de trabalho
alienado ou desemprego? Como podemos ler isso?
Essa manobra de criar um simples dualismo, busca
criminalizar a tudo e a todos que se opuserem ao Estado ou a ordem do
capitalismo. No dia 21 de junho, por exemplo, a Federação Anarquista Gaúcha
denunciou que uma sede do Movimento Anarquista, o Ateneu Libertário, foi
invadida por policiais sem nenhuma ordem judicial. Onde está o direito a livre
expressão política? Que país democrático é este? A democracia no Brasil é uma
mentira que agora fica mais clara que nunca.
A união da esquerda, a ampliação das manifestações
pelo Brasil, o surgimento de mobilizações nas periferias a despeito da opressão
policial ser mais violenta lá do que nas zonas centrais das cidades (no
Complexo da Maré, Rio de Janeiro, foram 9 morto, depois da manifestação quando
o BOPE, entrou lá no dia 24 de junho), a consolidação de uma pauta que busca os
direitos reais da população, a atenção dos governos que vem retomando textos
normativos que eram importantes para a garantia de direitos, após perceberem a
dimensão das manifestações, constituem um ótimo ritmo de caminhada para um
destino ainda por se construir em cada luta, em cada ocupação de espaços, em cada
articulação.
As manifestações são necessárias e não acabarão
diante da redução de uma tarifa, ou de um direito qualquer afirmado, é
necessário que dêem mais resultados e acorde as pessoas contra a exploração, a
opressão, e principalmente, contra o principal culpado pela situação social,
política e econômica do país e do mundo: o capitalismo.
Coletivo Alternativa
Autogestionária/Brasil/RS
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"Le Brésil indigné"
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