4e Rencontre internationale de l'économie des
travailleurs
9-12 juillet 2013, João Pessoa, Paraïba, Brésil
Dans
un contexte international où la crise globale capitaliste mondiale affecte
toujours plus les pays européens, et spécialement ceux de la zone
méditerranéenne, la seule réaction des gouvernements consiste à appliquer les
mêmes recettes qui ont été testées dans le reste du monde qui accentuent
l’appauvrissement, le chômage structurel, la marginalisation et la
précarisation des majorités sociales qui vivent de leur travail. De grands
mouvements de protestation apparaissent dans les pays « développés »
les plus affectés par la crise, remettant à l’ordre du jour la nécessité d’une
gestion de l’économie qui ne satisfasse pas seulement les besoins sociaux mais
qui soit entre les mains des travailleurs et des travailleuses.
Dans
les pays du Tiers-monde, notamment en Amérique Latine, de grands mouvements
sociaux, les organisations populaires et les mouvements de travailleurs ont
développé des processus d’organisation de base qui, dans de nombreux cas, se
sont exprimé par l’autogestion des unités économiques productives ou de
services comme c’est le cas des entreprises récupérées par leurs travailleurs
et d’autres formes d’autogestion du travail, tant urbaines que rurales. Dans
certains cas, ces mouvements populaires sont parvenus à s’exprimer au niveau
des gouvernements, comme on peut le voir dans plusieurs pays sud-américains, en
plaçant la question du rôle des Etats
comme interlocuteurs possibles pour impulser ces processus bien qu’étant à la
fois objet de « dispute » et appareil de pouvoir traditionnel, et en
mettant de nouveau en débat la relation entre le pouvoir de l’Etat et
l’autonomie du mouvement populaire.
La
Rencontre internationale « L’économie des travailleurs » vise à
mettre ces questions et d’autres liées à la lutte des travailleurs et des
travailleuses en débat entre différentes
perspectives et contextes nationaux, tout en articulant le milieu universitaire
intéressé par ses luttes avec les travailleurs et les militants sociaux. Le but
est de créer un espace de débat qui s’est développé à partir de la perspective
des expériences d’autogestion économiques des travailleurs en tant que point de
départ. Les entreprises récupérées, les expériences d’autogestion dans le
travail, les coopératives, les mouvements de travailleurs organisés
syndicalement, les travailleurs ruraux, les mouvements sociaux, les courants
politiques et les intellectuels, entre autres, avons mis en place cette
rencontre à laquelle des représentants d’une vingtaine de pays ont participé
aux différentes éditions.
Nous rappelons
ici ce que nous avions souligné dans les documents des appels précédents :
« Bien que de forme disparate et non hégémonique, les différents secteurs
et expressions d’une classe ouvrière de plus en plus diversifiées expérimentent
des alternatives qui ne se limitent pas à la sphère économique mais qui
s’ancrent dans des processus culturels plus larges, fondés sur des rapports
non-capitalistes, qui préfigurent des espaces où peuvent se discuter les
relations internes de pouvoir et de genre, comme la relation avec la
communauté ». Ces processus, présents dans les usines récupérées et les
entreprises autogérées émergentes, démontrent que les travailleurs donnent à
voir à l’humanité un modèle alternatif plus humain et économiquement viable que
celui que représente le néolibéralisme. L’objectif de cette rencontre est de
poursuivre l’examen et la systématisation de ces expériences, à la fois dans la
critique et la résistance vis-à-vis de la gestion de l’économie par les
capitalistes, comme dans l'élaboration de leurs propres moyens de conduite.
Cette IVe
Rencontre que nous convoquons, se tiendra dans le nordeste du Brésil, dans l’Etat de Paraíba. Elle est organisée par
la Couveuse d’entreprises solidaires – INCUBES, de l’université fédérale de Paraíba
et le Programme Faculté Ouverte de l’université de Buenos Aires.
Les Précédentes éditions
La rencontre
internationale « L’économie des travailleurs », dont la première
édition a eu lieu à Buenos Aires en juillet 2007 avec pour thème « L’autogestion
et la redistribution de la richesse », avait été convoquée par le
Programme Faculté Ouverte de la Faculté de philosophie et de lettres de
l’université de Buenos Aires et co-organisée par des institutions
universitaires, des organisations sociales et de travailleurs d’Argentine et de
plusieurs pays. Elle a permis la mise en place d’un espace d’échanges entre
universitaires, militants et travailleurs proches des problèmes et des
possibilités d’autogestion et de le renouvellement d’un projet politique,
économique et de société de la part de la classe ouvrière et des mouvements
sociaux, ainsi que pour débattre d’une manière critique des pratiques de
recherche universitaire sur ces sujets. Déjà lors de sa première édition, il y
eut une forte empreinte de l’expérience des entreprises récupérées et
autogérées argentines mais lors des deux suivantes (réalisées à Buenos Aires en
2009 et à Mexico en 2011), les débats ont largement dépassé le cas particulier
de l’Argentine avec une projection internationale, qui recherche dans les
différentes expériences de l’ensemble de la classe ouvrière et des mouvements
sociaux l’émergence d’un projet économique, politique et social alternatif à la
pensée unique du capitalisme néolibéral mondial. En ce sens, les thèmes et les
axes de discussion de la réunion se sont diversifié, en s’élargissant à
différents domaines de luttes sociales et de la pensée critique, mais sans
renoncer à la spécificité que son titre indique : comment penser, débattre et
construire une économie à partir des travailleurs et l'autogestion.
Parmi les thèmes :
- Analyses du
management capitaliste de l'économie et propositions pour l'autogestion.
- La nouvelle
crise du capitalisme mondialisé: réflexions du point de vue de l'économie du
travail.
- La trajectoire
historique de l'autogestion : des communautés traditionnelles au mouvement
ouvrier.
- État de l'autogestion
: problèmes et possibilités.
- Autogestion et
genre : une démocratie à créer.
- Analyse de
l'expérience socialiste passée et à venir.
- Nouveaux
mouvements et nouvelles réponses à la crise économique globale : quelles
perspectives pour la lutte pour l'autogestion.
- Les défis
auxquels font face les gouvernements populaires: pour la gestion sociale de
l'économie et de l'État.
- La pédagogie de
l'autogestion.
Le comité d'organisation : Incubator for Social Enterprises (INCUBES); Federal University of Paraíba, João Pessoa,
Brési; Départment of Social Relations of
the Autonomous Metropolitan University-Xochimilco, Mexique; Programa Facultad
Abierta (Open Faculty Program), Faculty of Philosophy and Letters, University
of Buenos Aires, Argentine; Núcleo de Solidariedade Técnica (SOLTEC/UFRJ).
Les organisateurs : Instituto de Filosofía (Cuba);
Facultad de Filosofía e Historia de la Universidad de La Habana (Cuba); Centro
para la Justicia Global (San Miguel de Allende, Mexique); Programa de
Antropología e Historia de la Relación Capital-Trabajo en el contexto
contemporáneo, Centro de Estudios Avanzados, Universidad Nacional de Córdoba
(Argentine); Proyecto Argentina Autonomista; Federación Argentina de
Trabajadores de Cooperativas Autogestionadas;
UNESP/Marília; Núcleo de Apoio às Atividades de Extensão em Economia
Solidária – NESOL/USP; Núcleo de Estudos sobre o Trabalho Humano –
NESTH/UFMG.
(Traduction du castillan Richard Neuville)
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