Par Richard Neuville
Avertissement : Cet
essai de typologie comporte des limites comme toute catégorisation car il
n’existe pas de frontières étanches entre le social et l’économique ou entre le
social et le politique.
L’Amérique latine et indienne
se caractérise comme un pôle de résistance et un laboratoire social au regard
de la richesse et la diversité de ces expériences. Au cours des deux dernières
décennies, la région a connu un cycle de conflits et de mobilisations, au point
de constituer le principal foyer de résistance à la mondialisation capitaliste
et à l’hégémonie de l’Empire. En effet, le sous-continent a été le premier
affecté par la mise en œuvre des recettes néolibérales et les plans
d’ajustement structurels imposés par les institutions internationales. De fait,
il a connu 20 ans plus tôt que l’Europe les conséquences sociales, économiques
et humaines de telles politiques. Il est probablement utile de réfléchir sur
les réponses que les peuples ont tenté de trouver, non pas pour les transposer
mais pour étayer la réflexion et les pratiques sociales dans le vieux continent.
Les mouvements sociaux ont
rénové profondément la notion d’autonomie et la pratique émancipatrice. Ces
pratiques de gestion communautaire ont suscité pas mal de débats sur la
valorisation de l’autonomie et ont donné lieu à l’expression et à la
conceptualisation du contre-pouvoir (Hardt – Negri : 2002), de l’anti-pouvoir
(J. Holloway : 2002) et du pouvoir populaire comme faisant partie d’une
stratégie de contrôle de l’Etat avec les changements politiques (A. Borón :
2001), des formes de double-pouvoir sont également à l’œuvre.
Dans le temps imparti, je vais
tenter de dresser un bref inventaire, bien que non-exhaustif, d’expériences
récentes ou toujours actuelles sans les développer ou les analyser (Pour en
savoir plus, consulter les références ci-dessous). Il s’agit essentiellement de
montrer la diversité des expérimentations et des dispositifs en les déclinant
en trois formes d’expression démocratiques :
1.
Démocratie économique : contrôle et gestion de la production ;
2.
Démocratie politique : démocratie participative / active et double
pouvoir ;
3.
Démocratie sociale : auto-organisation des mouvements sociaux et autonomie.
1. Démocratie économique
a) les récupérations d’entreprises
au Brésil dans les années 90
En 1995, Fernando Henrique
Cardoso accède à la présidence de la République , il a été précédemment l’initiateur due Plan Real
pour juguler l’inflation. Sous ses deux mandats entre 1995 et 2003, il
entreprend une grande vague de privatisation d’entreprises publiques et
l’ouverture au capital étranger. Il poursuit et accentue, en cela, les
politiques néolibérales entreprises par ses prédécesseurs Fernando Collor de
Mello et Itamar Franco. Le parc industriel brésilien perd toute protection et
se retrouve plongé dans la compétition internationale. Cette politique se traduit
par la fermeture de milliers d’entreprises et une augmentation importante du
chômage. En réponse, les travailleurs brésiliens engagent des processus de
récupérations d’entreprises et organisent de grandes mobilisations. Ils sont
accompagnés par l’ANTEAG (Association nationale des travailleurs des entreprises
autogérées), créée en 1994 à São Paulo et par les syndicats. Ils sont également
soutenus par des politiques publiques impulsées par certains états, à travers
l’accès au crédit et le soutien à certains secteurs d’activité, c’est le cas notamment
du gouvernement du Rio Grande do Sul, présidé par Olivio Dutra (1998-2002) qui
apporte une aide spécifique aux coopératives et préserve la filière de la
chaussure.
Ce mouvement de récupérations
d’entreprises au cours de la décennie 90 a probablement été un des plus importants
quantitativement en Amérique latine.
b) Les entreprises
récupérées par les travailleurs (ERT) en Argentine
Les expériences argentines ont
été beaucoup plus médiatisées que les brésiliennes, notamment celles de Zanon/
FasinPat, Bruckman ou l’hôtel Bauen qui ont bénéficié d’un soutien
international important. Le phénomène argentin a beaucoup de similitude avec le
brésilien, il résulte des politiques néolibérales menées notamment sous la
présidence de Carlos Menem. Les récupérations commencent en 1994 mais le
mouvement va se développer à partir de la crise de 2001. Il va atteindre son
apogée au cours des années 2003/2004 mais il se poursuit au cours de la
décennie et connaît même une recrudescence à partir de 2008 avec le début de la
crise. Il y aurait aujourd’hui 220 ERT selon la dernière étude de l’Université
de Buenos Aires (publiée en octobre 2010).
Ce mouvement est d’abord le
résultat de fermetures d’entreprises du secteur industriel liées à la crise
économique mais surtout dues à des gestions frauduleuses.
Le phénomène de récupération
se produit avant la fermeture ou la crise terminale et consiste à poursuivre
l’activité de l’entreprise sous la forme d’autogestion ouvrière.
Entre 1995 et 2002, des
milliers d’entreprises ont fermé leurs portes entraînant la perte de centaines
de milliers d’emplois. Cette insécurité a entraîné le désespoir et à partir de
2001, des milliers de travailleurs ont décidé d’occuper leurs usines et de
résister aux tentatives d’expulsions pour gérer la production. Il s’agit donc
d’un processus pragmatique. C’est la crise du capital qui a déplacé l’axe de la
lutte.
Les travailleurs défendent
l’outil de travail par l’occupation matérielle des entreprises dans le but de
redémarrer plus tard le processus de production sous une forme de gestion
directe. Ils entendent imposer leur décision avant l’application d’une décision
de justice : la déclaration de faillites et ensuite l’expropriation de
l’entreprise.
c) les expériences de
contrôle ouvrier et nationalisations au Venezuela
Depuis 1998, le gouvernement bolivarien a mis en œuvre ou impulsé
différentes formes de
socialisation de la production (coopératives, entreprises de production
sociale, nationalisations) mais il est confronté à des difficultés structurelles en termes de
développement économique : mise en œuvre d’une agriculture soutenable à travers
l’exploitation des terres disponibles, modernisation de l’appareil productif du
pétrole, diversification et reconversion de l’industrie, etc. Pourtant, il a
adopté différentes lois et plusieurs plans : loi sur les coopératives (2001),
la mission Vuelvan caras (2004), le Plan national Simon Bolivar
(2007-2013), la loi sur le développement de l’économie populaire (2008), le
Plan Guyana socialiste (2009-2019). Si le nombre de coopératives a
considérablement augmenté, beaucoup ont périclité rapidement.
Certaines industries en
cessation de paiement ont été expropriées. L’Etat est devenu propriétaire des entreprises
et a cédé 49 % des parts à des coopératives créées par les travailleurs, comme
INVEPAL (papier) et INVEVAL (valves pour l’industrie pétrolière) mais la
cogestion entre l’Etat et les coopératives des travailleurs s’avère compliquée.
L’Etat a nationalisé les entreprises de télécommunications (CANTV), d’électricité (Electricidad de Caracas), de
distribution alimentaire (Lacteos Los Andes cimenterie (Lafarge-France,
Holcim-Suisse et Cemex-Mexique) et nationalise l’entreprise de sidérurgie
SIDOR, La Banque du
Venezuela, etc. mais le plus souvent, la gestion s’exerce sans contrôle réel
des travailleurs. 500 entreprises ont été récupérées par les travailleurs, dont
une centaine nationalisées.
En mai 2010, le Plan Guyana
socialiste 2009-2019 fait passer toute l’industrie extractive et métallurgique
sous l’appellation d’« autogestion sous contrôle ouvrier ». L’objectif visé par
le gouvernement bolivarien est de parvenir à une répartition équitable des
trois tiers entre le secteur public, le secteur de l’économie sociale et le
secteur privé mais l’ensemble des plans et programme se heurte à l’influence
relative du mouvement ouvrier dans l’approfondissement du processus.
d) Le cas
d’Euzkadi-Continental au Mexique
En 2001, Continental, qui
possède 25 usines dans le monde, profite de l’élection de Vicente Fox (Parti
d’action nationale – droite) qui s’est engagé à libéraliser l’économie
pour imposer une flexibilisation et une précarisation de l’emploi. Alors que la
multinationale allemande a acheté l’usine Euzkadi en 1998, elle décide de sa
fermeture pour quatre semaines en décembre 2001. Cette décision intervient devant
le refus du syndicat (SNTRE) d’accepter le licenciement de 200 travailleurs, le
passage de la journée de travail à 12 heures, la fin du repos dominical, la
mise en place d’un nouveau règlement intérieur et une augmentation de la
production de 35 %.
L’assemblée générale décide
d’un plan de lutte avec occupation afin d’empêcher l’enlèvement des machines.
La grève dure trois ans, un mois et dix jours. A l’issue un accord est trouvé,
Continental cède la moitié de l’usine et s’engage à apporter une aide technique
pour le redémarrage. Les travailleurs se constituent en coopérative (Tradoc) et
la production redémarre en février 2005. En 2008, devant la crise économique,
TRADOC doit s’associer avec deux entreprises mais conserve la majorité des
parts. Cette lutte a été victorieuse par la détermination des travailleurs qui
refusaient de perdre les avantages acquis en 1938, tels que les 40 heures mais
également avec l’internationalisation de la lutte et la solidarité de la coopérative
Pascual (Agroalimentaire) et le syndicat des électriciens.
2. Démocratie politique
a) Le Budget participatif à
Porto Alegre et dans l’Etat du Rio Grande do Sul
L’expérience de la ville de
Porto Alegre (1989-2004) a été largement analysée et popularisée et a été
reprise sous des formes diverses dans des centaines de villes et collectivités
territoriales en Amérique Latine et dans le Monde, mais peu expérimentée en
Europe et en France (une douzaine de villes).
L’expérimentation au sein de
l’Etat du Rio Grande do Sul (1998-2002) a été moins observée, pourtant elle a
concerné les 497 communes de l’Etat et mobilisé plus de 330 000 personnes
en 2002.
Avec l’élection de Tarso Genro
(Parti des travailleurs) comme gouverneur de l’Etat du Rio Grande do Sul en
octobre 2010, une nouvelle architecture de participation populaire a été
initiée en 2011. Elle comporte toujours le budget participatif et les citoyens
de l’Etat sont invités à participer aux diverses instances et à donner leur
avis sur les priorités par vote. En août 2011 et juillet 2012, ce sont
respectivement 1 134 000 et 1 028 000 citoyen-ne-s qui ont
participé, soit 14 % et 12 % de l’électorat.
Quelle que soit l’appréciation
que l’on peut porter sur les politiques menées par le Parti des travailleurs
(PT) au pouvoir au niveau de l’Etat fédéral, dans certains états et quelques
municipalités du Brésil, il faut lui reconnaître une préoccupation constante
quant à l’innovation et la mise en œuvre de mécanismes de participation
populaire.
La participation populaire et
citoyenne -valeur intrinsèque de tout projet démocratique- contient en germe un
potentiel émancipateur qu’il convient de voir émerger, pourvu que les
conditions soient créées.
b) Les Conseils communaux
au Venezuela
Depuis une douzaine d’années,
le pouvoir bolivarien s’est illustré par la mise en œuvre de plusieurs
dispositifs de participation populaire. A partir de 2006, les communautés se
trouvent dotées d’un nouveau mécanisme, les Conseils Communaux.
En 2002, une loi sur les
Conseils locaux de planification publique (CLPP) est adoptée pour contribuer au
développement de la démocratie participative et au contrôle de la gestion
publique. Les CLPP ont trois grandes fonctions : ils participent à la
planification, ils se doivent de promouvoir l’autogestion en transférant des
compétences aux communautés locales et ils contribuent également au contrôle
social de la gestion publique.
À partir du second trimestre
2003, le gouvernement engage une série de programmes sociaux, les missions
sociales : santé, éducation, emploi, répartition des terres, alimentation,
accès au sport et à la culture en s’appuyant sur la mobilisation populaire. Il
entend ainsi contourner les bureaucraties dans les ministères, les états et les
municipalités, qui n’ont eu de cesse de freiner les plans gouvernementaux.
En avril 2006, les conseils
communaux remplacent les CLPP. La volonté affichée est de renforcer la
participation dans l’élaboration et la réalisation de la politique locale. La
loi permet ainsi aux communautés de s’organiser démocratiquement et de
soumettre des projets aux organismes de l’État. Elle instaure une forme de «
double pouvoir » (Poder dual) au sein de la Révolution vénézuélienne, une
articulation entre démocratie représentative et démocratie directe.
Chaque Conseil communal
détermine ses priorités, ses domaines d’intervention et crée ses propres
comités : santé, éducation, alimentation, logement, économie populaire,
culture, sécurité, eau, services publics, information et télécommunications,
etc. L’initiative vient des habitants qui gèrent les subsides et contrôlent la
réalisation des travaux. 33 500 Conseils communaux sont créés en trois ans,
49 200 fonctionnaient fin 2011. La cohabitation avec les municipalités ne
s’avère pas toujours simple. Alors que certaines autorités locales ont
transféré 100 % des budgets aux Conseils communaux afin qu’ils les gèrent
directement, d’autres, qui se situent dans l’opposition ou qui soutiennent le
processus, refusent de se défaire de leurs prérogatives
c) Villa El Salvador au
Pérou : une communauté urbaine autogérée
Villa El Salvador est une
ville qui compte aujourd’hui 350 000 habitants, située en plein désert à
trente kilomètres de Lima et qui est née de la volonté populaire en 1971, avec
l’aval du régime militaire progressiste de Juan Velasco Alvarado (il
nationalisa le pétrole et engagea une réforme agraire). À partir d’une simple
occupation des lieux, les premiers occupants ont développé un système
d'autogestion et se sont doté d’une forme particulière d’organisation sociale
de l’espace en faisant du groupe résidentiel l’unité de base de l’organisation
de son territoire.
L’urbanisation et le
développement se sont réalisés à partir d’un système de planification dans
lequel les populations ont été largement associées. Tout un réseau de distribution
d’eau a été mis en place. La santé et l’éducation sont des priorités absolues,
une université a même été créée. Un parc industriel et des zones agricoles ont
été développés et le taux d’activité est élevé.
Depuis l’origine, les femmes
ont joué un rôle essentiel dans l’élaboration des projets et leur mise en
œuvre. C’est un exemple unique de construction et de conception d’une cité
bâtie intégralement par ses habitants.
d) Les caracoles au
Chiapas (Mexique)
Après le soulèvement de
l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) en 1994 contre l’entrée en
vigueur de l’ALENA (Accords de libre-échange nord-américain), les accords de
San Andrés (entérinant notamment la libre détermination des peuples indigènes) sont
signés avec le gouvernement en février 1996 mais ils ne seront jamais suivis
d’effets. Le mouvement zapatiste va subir une guerre de basse intensité de la
part du pouvoir mexicain pendant des années. Alors que l’on croyait le
zapatisme à bout de souffle, en août 2003 le mouvement change de stratégie, il constitue
cinq communautés dites « caracoles » (Oventik, Morelia, Roberto Barrios, La Garrucha et La Realidad ) en regroupant trente-huit municipes autonomes.
Chacun des caracoles est administré par un « conseil de bon gouvernement »
selon la devise « Ici commande le peuple et le gouvernement obéit ». Il s’agit
de « changer le monde sans prendre le pouvoir » (J. Holloway).
Les Caracoles organisent la vie des communautés en développant une autonomie
complète vis-à-vis de l’Etat, ce qui signifie qu’ils gèrent la justice, la santé, l’éducation, la police,
etc. et qu’ils refusent tout financement gouvernemental. En revanche, ils ont
développé des relations d’échange avec des organisations solidaires au niveau
international.
3. Démocratie sociale
a) L’émergence des mouvements indigènes et nouvelles pratiques sociales
Comme nous l’avons vu
précédemment, la décennie des années 90 a été marquée par un nouveau cycle de conflits et de
mobilisations qui ont contesté le modèle néolibéral :
Surgis des profondeurs des
forêts et des montagnes latino-américaines, des périphéries des grandes
exploitations, ces mouvements sociaux démontrent bien souvent une capacité
d’articulation permettant d’engager des mobilisations à l’échelle nationale.
Face à l’oppression, les peuples originaires
s’organisent face aux menaces de remise en cause de la vie communautaire.
Les principales caractéristiques
de ces mouvements sociaux sont les pratiques collectives, les formes
d’organisation, l’autonomie, la démocratie directe, les revendications
programmatiques, les perspectives émancipatrices et l’appropriation sociale du
territoire, ce qui les différencie des organisations traditionnelles qui
occupaient la scène précédemment.
La tendance à la réappropriation
communautaire de l’espace de vie s’exprime par des occupations prolongées d’un
espace ou un territoire déterminé (occupation de terres, logements, routes,
villages et villes), le développement d’expériences de production autogérées,
de résolution collective de besoins sociaux (éducation, santé) et des formes
collectives de gestion publique, on peut citer : les occupations du MST Brésil,
communautés indigènes en Equateur et en Bolivie, les communes autonomes
zapatistes au Mexique, les productions de travailleurs sans emploi et les
récupérations d’entreprises en Argentine et les soulèvements urbains dans
différentes villes. Les mouvements
sociaux rénovent profondément la notion d’autonomie et la pratique
émancipatrice qui préfigure une nouvelle société.
Les importantes mobilisations
et les changements politiques qui en ont découlés, ont percuté le modèle de
domination néolibéral et ont permis d’instaurer un changement des rapports de
force en Amérique latine. L’accumulation de forces des mouvements sociaux a
permis des changements de gouvernements ou de faire pression sur les pouvoirs
en place et de développer des expériences d’autonomie.
b) La Commune de Oaxaca en 2006
L’Assemblée populaire des
peuples de Oaxaca (APPO) a concentré l’essentiel des paramètres d’une
démocratie radicale et directe, de l’autogestion, de l’autonomie des sujets et
des collectifs sociaux. Le répertoire d’actions et les traditions politiques en
jeu ont permis l’émergence d’un nouveau collectif social dans un pari radical et
alternatif au système hégémonique, la Commune de Oaxaca.
En mai 2006, la mobilisation
engagée par la section 22 du syndicat des enseignant-e-s (SNTE) qui portait sur
la revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de travail va
déclencher la « Commune de Oaxaca ».
Après la répression du mouvement et l’expulsion de leur campement mi-juin, le
conflit dépasse largement la protestation enseignante. La ville se soulève et
près de trois cent cinquante organisations constituent l’Assemblée populaire
des peuples de Oaxaca (APPO).
L’APPO crée un conseil d’état
provisoire, constitué de 260 délégué-e-s, qui va agir comme un « parlement
citoyen » durant les plusieurs mois du conflit. Entre juin et novembre 2006,
l’APPO se consolide, les actions collectives se multiplient : prises de
contrôle des moyens de communication, mise en place de 3000 barricades dans la
ville, extension territoriale du conflit dans la périphérie de la ville et dans
d’autres localités de l’Etat. Des manifestations rassemblent jusqu’à 700 à 800
000 personnes. Les peuples indigènes accourent de leurs villages et participent
activement à la mobilisation. L’APPO assume le contrôle de la ville et commence
à se transformer en embryon de gouvernement alternatif avant d’être violemment
réprimé par la police fédérale fin novembre.
L’APPO a été un « germe
de double pouvoir » face à l’Etat. Elle a légiféré au moyen de décrets,
organisé l’ordre public et reconquis l’espace publique confisqué par le
gouvernement au bénéfice d’intérêts privés (Almeyra : 2007).
c) La construction d’une souveraineté populaire en Argentine
En décembre 2009, divers mouvements
et organisations populaires ont créé un outil d’articulation de luttes et
d’expériences, la Coordination des organisations et mouvements populaires
d’Argentine (COMPA). Elle se réclame de la « gauche indépendante » et
veut proposer une alternative politique propre qui réponde aux aspirations du
peuple. L’idée force est de poursuivre les changements amorcés lors de la
rébellion de 2001-2002 au niveau des valeurs, principes et remises en cause de
la logique capitaliste et développer le protagonismo popular. Elle œuvre
pour une société juste et égalitaire, qu’elle expérimente d’ores et déjà, en
construisant une alternative de pouvoir réelle à la base.
Les organisations qui
composent la COMPA mettent en œuvre des pratiques de participation populaire et
développent des expérimentations sur des espaces communautaires autogérés :
bachillerato popular, jardins collectifs, centres sociaux et culturels,
dispensaires, boulangeries, radios et medias alternatifs, etc.
Il s’agit d’un outil qui
articule les expérimentations sociales et les revendications, engagé dans les
luttes sociales et environnementales (pour la défense des biens communs, pour un
changement de mode productif et de consommation, pour les droits humains, pour l’égalité de genres, pour la
transformation de l’éducation publique, pour l’accès à la terre, pour la
souveraineté alimentaire, pour le développement de moyens de communication populaires,
etc.).
La COMPA est présente dans 14
provinces sur 22 (principalement au nord et au centre du pays). Elle participe
à l’Assemblée des mouvements sociaux de l’ALBA.
d) Les coopératives de
logement en Uruguay
Le mouvement des coopératives
de logement est né en 1966. En 1968, le Parlement à adopté la loi national du
logement, qui établit un cadre juridique pour la promotion de programmes de
logement social, à travers deux modalités de gestion (l’aide mutuelle “ayuda
mutua” ou l’épargne préalable “ahoro previo”) et deux statuts (les coopératives
d’usagers “usuarios” ou de propriétaires “propietario”).
En 1970, la Fédération des coopératives de logement d'usagers par aide
mutuelle (FUCVAM) est créée et va fonctionner comme un mouvement populaire
autonome. Elle va mener trois grandes vagues de mobilisations : au début
des années 70, à partir de 1989 sur la ville de Montevideo et la troisième en
2006, peu après la victoire du Frente Amplio au niveau de l’Etat fin
2004.
Elle regroupe aujourd’hui plus
de 490 coopératives de base dans l’ensemble du pays et les accompagne dans les
différentes étapes de leur développement : projet, construction et gestion.
Elle fédère 25 000 familles de bas et moyens revenus, représentatives d’un
large segment de travailleurs-ses. Le modèle développé depuis quarante années
de lutte par la FUCVAM vise à assurer un logement digne aux coopérateurs et
repose sur quatre principes intangibles : l’aide mutuelle, l’autogestion, la
démocratie directe et la propriété collective.
Les coopératives par aide
mutuelle reposent sur une participation active des associé-e-s aux tâches de
construction des logements, 80 heures mensuelles de main d’œuvre solidaire. Cet
apport d’aide mutuelle ajouté à ceux de la coopérative correspond à 15 % de la
valeur maximale de la construction. Les 85 % restants sont couverts par le
Fonds national du logement et de l’urbanisation (FNVU). La taille des
coopératives d’usager-ère-s ou de propriétaires est comprise entre dix et deux
cents associé-e-s. La coopérative administre la propriété collective et les
membres en sont les usager-e-s. Ceux-ci possèdent un droit d'usage, en contrepartie,
les coopérateurs s'acquittent d'une redevance mensuelle à la coopérative.
La FUCVAM dispose d’un centre
de formation, d’équipements sportifs, de résidences universitaires, de colonies
de vacances, de bibliothèques, de garderies, de cliniques et développe de
nombreuses actions d’éducation populaire. Depuis une décennie, elle promeut le
modèle uruguayen en Bolivie, au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua, au
Paraguay, au Salvador, et tout récemment avec Cuba et dans l’Etat espagnol.
La diversité de ces
expériences, brièvement relatées, démontre amplement la richesse des pratiques
émancipatrices à l’œuvre sur le sous-continent latino-américain. Elles
expriment des rapports différenciés au pouvoir. Certaines, valorisent
l’autonomie, la démocratie directe et l’appropriation spatiale, comme les Caracoles
initiés par le mouvement zapatiste et l’Assemblée populaire des peuples de
Oaxaca (APPO au Mexique, Villa El Salvador au Pérou et la Coordination des
organisations et mouvements populaires d’Argentine (COMPA), se positionnent
clairement dans l’anti-pouvoir. D’autres, développent des pratiques collectives
innovantes mais posent également des revendications programmatiques et
interpellent donc les pouvoirs constitués, comme les mouvements d’entreprises
récupérées en Argentine et au Brésil, la COMPA, les coopératives de logement en
Uruguay, les mouvements des peuples originaires qui constituent plus
classiquement des mouvements de contre-pouvoir. Enfin, les expériences de
participation initiées par les gouvernements, telles que le budget participatif
au Brésil, les conseils communaux ou le contrôle ouvrier au Venezuela
contribuent à l’exercice d’un pouvoir populaire, parfois dans la perspective
d’un double-pouvoir.
Dans leur diversité, les
mouvements sociaux interrogent clairement la question de la démocratie dans ces
aspects économique, politique et social, que ce soit au travers du contrôle et
la gestion directe de la production, la participation active aux instances de
décision ou l’auto-organisation et l’autonomie. En cela, avec des nuances, ils
peuvent être catégorisés comme mouvements autogestionnaires.
Richard Neuville
Pour en
savoir plus sur toutes ces expériences, une liste de liens et de références
bibliographiques ci-dessous :
Introduction :
- Atilio
Boron, “La selva y la polis. Reflexiones en torno a una teoría política del
zapatismo”, en OSAL (Buenos Aires: CLACSO), Nº 4, junio 2001.
- Michael
Hardt & Antonio Negri, « Empire », Exils, Paris, 2000.
John
Holloway, “Changer le monde sans prendre le pouvoir”, Syllepse, Paris,
2008.
- Richard
Neuville, « Autonomie, auto-organisation et stratégies de pouvoir des
mouvements sociaux en Amérique latine », Septembre 2010.
1. Démocratie économique
a) les récupérations d’entreprises au Brésil dans les années
90
- Sérgio
Kapron, « Economia popular solidária : Uma perspectiva
anticapitalista », 2001.
- Jacob
Carlos Lima : « O trabalho autogestionário em cooperativas de
produção : o paradigmo revisitado », Novembre 2003 ». http://www.scielo.br/pdf/rbcsoc/v19n56/a04v1956.pdf
- Richard
Neuville, « Brésil : Association nationale des travailleurs des
entreprises autogérées », Février 20006. http://alterautogestion.blogspot.fr/2009/03/bresil-anteag.html
b) Argentine :
Entreprises récupérées par les travailleurs (ERT)
- CETRI,
« Argentine : Entreprises récupérées : production, espaces et temps de
genre », juin 2011. http://www.cetri.be/spip.php?article2206&lang=fr
- Revue MU,
« Argentine - Toujours là et en pleine forme : visite de quelques
usines autogérées, dix ans après », Septembre 2011. http://alterautogestion.blogspot.fr/2012/03/argentine-toujours-la-et-en-pleine.html
- Adriana
Meyers, « Argentine : Zanon, laboratoire d'autogestion ouvrière »,
article publié dans Pagina 12 en octobre 2011. http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/11/argentine-zanon-laboratoire.html
- Richard
Neuville, « Argentine : les entreprises récupérées se consolident ! »,
Janvier 2011. http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/01/argentine-les-entreprises-recuperees-se.html
- Richard
Neuville, « Les entreprises récupérées en Argentine - « Occuper -
résister - produire », article rédigé pour le livre "Autogestion hier,
aujourd'hui, demain", paru aux éditions Syllepse en mai 2010.
- Richard
Neuville, « Argentine : Entreprises récupérées » (2), Synthèse
réalisée en juin 2006.
- Richard
Neuville, « Argentine : Entreprises "récupérées" ou
autogérées », Janvier 2004.
c) les
expériences de contrôle ouvrier et nationalisations au Venezuela
- Thierry
Deronne, « Nouvelle loi du travail au Venezuela : un pas de plus vers
la vraie vie », Mai 2012.
- Carolina Hidalgo, « Venezuela
- Les travailleurs de « La Gaviota » veulent approfondir le contrôle
ouvrier », Traduit et publié par Thierry Deronne sur le site La revolución
vive
- Richard
Neuville, « Venezuela : Cogestion sous contrôle ouvrier »,
Février 2006.
- Richard
Neuville, « Venezuela : Une décennie de processus bolivarien »,
Mars 2009.
- Richard
Neuville, « Venezuela : Dans quelle mesure, les travailleurs
contribuent-ils à l‘approfondissement et à la radicalisation du processus
révolutionnaire ? », Intervention au Congrès Marx International,
Septembre 2010.
d) Le cas
d’Euzkadi-Continental au Mexique
- Sarya M.
Luna Broda, « Apuntes para la discusión sobre autogestión obrera y la
precarización laboral en empresas trasnationales a partir del caso de Euzkadi
en México », OSERA, Buenos Aires, 2e semestre 2010. http://webiigg.sociales.uba.ar/empresasrecuperadas/PDF/PDF_04/lunabroda4.pdf
- Jésus
Torres Nuno, « La coopérative mexicaine des « Contis », 2009.
- « L'internationale
des salariés du pneumatique ! », Hebdo Tout est à nous ! 13 (18/06/09)
- Jesus
Torres Nuno, « Trois ans de grève », Rouge n° 2143, 26/01/2006
- Richard Neuville, "Mexique : Une lutte victorieuse contre la multinationale Continental", 10 octobre 2012.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2012/10/mexique-une-lutte-victorieuse-contre-la.html
http://alterautogestion.blogspot.fr/2012/10/mexique-une-lutte-victorieuse-contre-la.html
2. Démocratie politique
a) Budget
participatif à Porto Alegre et dans l’Etat du Rio Grande do Sul
- Bruno Della
Sudda & Richard Neuville, « Le budget participatif ; de
l’expérimentation de Porto Alegre au concept », Article paru dans « Autogestion
hier, aujourd'hui, demain", Coll. Lucien Collonges, Editions Syllepse,
mai 2010. http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/01/le-budget-participatf-de.html
- Tarso Genro
& Ubiratan De Souza, « Quand les habitants gèrent vraiment leur ville :
l’expérience de Porto Alegre », Paris, Léopold Mayer, 1998.
- Estelle
Granet & Solidariedad, « Porto Alegre, les voix de la démocratie »,
Paris, Syllepse, 2003.
- Marion Gret & Yves Sintomer, “Porto
Alegre . L’espoir d’une autre démocratie », Paris, La Découverte, 2002.
- Richard
Neuville, « Participation populaire et citoyenne » dans l’Etat du Rio
Grande do Sul (Brésil) », Juillet 2012. http://www.autogestion.asso.fr/?p=1876
- Raul Pont,
« L’expérience du budget participatif de Porto Alegre », in Le Monde
diplomatique, Supplément : « Quand la ville est porteuse des espérances de
citoyenneté », mai 2000.
- Raul Pont,
«L’expérience de Porto Alegre», Traduit par Marie-Odile Motte,
FondationS, n° 5, Fondation Gabriel Péri, 2007.
- Martine
Toulotte, «Porto Alegre, un exemple de démocratie participative à suivre»,
intervention au congrès des Alternatifs 2000, http://www.alternatifs.org/.
b) Les
Conseils communaux au Venezuela
- Jessica
Brandler Weinreb, « La participation politique des femmes dans les Conseils
locaux de planification publique », in Olivier Compagnon, Julien Rebotier
& Sandrine Reve (dir.), ‘Le Venezuela au-delà du mythe. Chavez, la
démocratie, le changement social », Paris, L’Atelier, 2009.
- Thierry
Deronne, « Portraits De Lutte. Histoire du Pouvoir Populaire au
Venezuela », vidéo Red ALBATV, 57 mn, (Sous-titrage en français). http://vimeo.com/47671259
- Edgardo
Lander & Pablo Navarrete, « Le Venezuela et le processus bolivarien
», in Franck Gaudichaud (dir), « Le volcan latino-américain. Gauches,
mouvements sociaux et néolibéralisme en Amérique latine », Paris,
Textuel, 2008.
-
Anne-Florence Louzé, « Les Conseils
communaux au Venezuela : un outil d’émancipation politique ? », in Olivier
Compagnon, Julien Rebotier & Sandrine Revet (dir.), « Le Venezuela au-delà du mythe. Chavez, la
démocratie, le changement social », Paris, L’Atelier, 2009.
- Richard Neuville, « Venezuela
« Les Conseils communaux et le double pouvoir » in "Autogestion hier, aujourd'hui, demain", Collectif
Lucien Collonges, Editions Syllepse, mai 2010.
- Richard
Neuville, « Une décennie de processus
bolivarien : Avancées réelles et limites d’une révolution démocratique »,
Rouge & Vert, n° 289, avril 2009.
c) Villa
El Salvador (Pérou)
- Diana
Burgos-vigna[, « L’évolution de l’action collective à Villa el Salvador
(Lima) : de la communauté autogérée au budget participatif ». http://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2003-4-page-113.htm
- Louis
Favreau, «Villa el Salvador: économie solidaire, développement local et
coproduction de services dans un bidonville», in Julie Duchatell Florian
Rochat, Produire de la richesse autrement, Genève, CETIM, 2008.
- Louis
Favreau, Lucie Fréchette, René Lachapelle et Antonio Zapata, « Une
expérience réussie d’organisation communautaire : Villa el Salvador, Pérou
», Nouvelles pratiques sociales, vol. 5, n° 2, 1992, p. 185-198. http://www.erudit.org/revue/nps/1992/v5/n2/301185ar.pdf
- Jean-Michel Rodrigo et Marina Paugam, « Villa el Salvador, les bâtisseurs du désert », documentaire, Mecanosprod,
52 min, 2008.
- Site officiel
de la municipalité de Villa El Salvador : http://www.munives.gob.pe/index.php
d) Les caracoles
au Chiapas (Mexique)
- Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte : http://cspcl.ouvaton.org/
- Enlace zapatista : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/
3.
Démocratie sociale
a) L’émergence
des mouvements indigènes et nouvelles pratiques
- Bruckmann, Mónica, « El
movimiento indígena en América Latina”, in América latina en Movimiento,
publié sur www.rebelion.org , le 05/08/2009.
- Do Alto, Hervé & Stefanoni,
Pablo, « Nous serons des millions - Evo Morales et la gauche au pouvoir en
Bolivie », Raisons d’agir, Paris, 2008, p.64.
- García Linera, Álvaro, « El
evismo: lo nacional-popular en acción », in Observatorio social de América
latina (OSAL), CLACSO, Buenos Aires, nº 19, Janvier-Avril 2006, p.26.
- García Linera, Álvaro, « Pour
une politique de l’égalité – Communauté et autonomie dans la Bolivie
contemporaine », Les Prairies ordinaires, Coll. « Penser/Croiser », Paris,
2008.
- Harnecker, Marta & Fuentes,
Federico, “MAS-IPSP: Instrumento político que surge de los movimientos
sociales”, Centro internacional Miranda, Caracas, Año 2008.
- Richard
Neuville, « Autonomie, auto-organisation et stratégies de pouvoir des mouvements
sociaux en Amérique latine », Septembre 2010.
- Richard Neuville, « Le
mouvement indigène andin : « L’unité dans la diversité » à l’image de
l’Etat plurinational bolivien », in "Autogestion hier,
aujourd'hui, demain", Coll. Lucien Collonges, Syllepse, mai 2010. http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/03/le-mouvement-indigene-andin-lunite-dans.html
- Neuville, Richard, « Le MAS :
un instrument politique atypique » in “Bolivie : La Révolution
démocratique et culturelle en butte à l’oligarchie”, dossier paru dans
Rouge & Vert, n° 275, Mai 2008.
- Quijano Aníbal, “Estado-nación
y “movimientos indígenas” en región Andina: cuestiones abiertas” in
Observatorio social de América latina (OSAL), CLACSO, Buenos Aires, nº 19,
Janvier-Avril 2006, p.21.
- Ramírez Gallegos, Franklin, « Le
mouvement indigène et la reconstruction de la gauche en Equateur » in
Vommaro, Gabriel (coordinateur), “La “carte rouge” de l’Amérique latine”,
Editions du croquant, coll. savoir / agir, Bellecombe-en-Bauges, 2008, p.85.
- Rudel, Christian, « Du
colonialisme à l’indianisme », Revue Développement et civilisations n° 346,
septembre 2006. Publié par RISAL, www.risal-collectifs.net/ , le 1er mai 2007.
- José Seoane, Emilio Taddei y Clara
Algranati, « El concepto « movimiento social » a la luz de los debates
y la experiencia latinoamericana recientes », consultable sur :
- Stefanoni, Pablo, « El
nacionalismo indígena en el poder », in Observatorio social de América
latina (OSAL), CLACSO, Buenos Aires, nº 19, Janvier-Avril 2006, p.41.
b) La Commune
de Oaxaca en 2006
- Guillermo Almeyra, « Révolution,
pouvoir, liberté : l’expérience de l’APPO (Oaxaca) », Intervention au
Congrès Marx International V, 3-6 octobre 2007, Paris, la Sorbonne – Paris X
Nanterre.
- Guillermo Almeyra, « El
legado de la APPO », in « La batalla por Oaxaca », Coord. Carlos Beas Torres, Ed.
Yope Power, Oaxaca, 2007.
- Carlos Beas Torres, Oaxaca, una rebeliòn plebeya, in OSAL N°21,
septiembre-diciembre 2006, Buenos Aires, CLACSO, 2007.
- Luis
Hernández Navarro, « Résistance et
répression à Oaxaca », Sources: IRC Programa de las Américas in http://www.ircamericas.org/ , 19
septembre 2006, publié par RISAL et traduit par Frédéric Lévêque in www.risal.collectifs.net
- Richard Neuville, « Mexique
: La Commune de Oaxaca », in
"Autogestion hier, aujourd'hui, demain", coll. Lucien Collonges
(coord.), Editions Syllepse en mai 2010.
- Richard Neuville, « Mexique
- Oaxaca : Qu’est la « Commune » devenue ? », Interview réalisée le 23
mars 2010, Rouge et Vert. http://alterautogestion.blogspot.fr/2010/03/mexique-oaxaca-quest-la-commune-devenue.html
c) Argentine
: Construction d’une souveraineté populaire
- Site de la COMPA : http://www.compa.org.ar
- Site du Front populaire Darío Santillán : http://frentedariosantillan.org/fpds/
d)
Uruguay : les coopératives de logement
- Sarah
Folléas, « Les coopératives de logements en Uruguay, Une production de
l’offre de logements par le tiers-secteur », Métropoliques, 18 janvier
2012. http://www.metropoliques.eu/Les-cooperatives-de-logements-en.html
- Audrey
Golluccio, « Coopératives d'habitants à l'étranger », Fiche
Uruguay, HABICOOP – Mars 2011. http://www.habicoop.fr/IMG/pdf/Fiche_Uruguay.pdf
- Richard
Neuville, « Coopératives de logement en Uruguay : une réponse pour les
« sans terre urbains », janvier 2012. http://alterautogestion.blogspot.fr/2012/01/cooperatives-de-logement-en-uruguay-une.html
- Richard
Neuville, « Uruguay : Quatre décennies de lutte des « sans terre
urbains », in Franck Gaudichaud (Coord.) « Émancipations en
construction. Expériences latino-américaines », Cahiers de l’Emancipation,
Éditions Syllepse, à paraître en décembre 2012.
- Raúl
Zibechi, « Coopératives de logement en Uruguay : les sans terre urbains »,
article publié sur le site internet du RISAL, le 21 septembre 2007, 2007. http://risal.collectifs.net/spip.php?article2332
A
paraître :
Franck
Gaudichaud (Coord.) « Émancipations en construction. Expériences
latino-américaines », Cahiers de l’Emancipation, Éditions Syllepse, à
paraître en décembre 2012. Ouvrage auquel ont notamment collaboré Richard
Neuville et Nils Solari (présents à l’université d’été)
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