M. Colloghan

jeudi 29 septembre 2011

Brésil, cette terre de violence, de croissance…et d’espoir ?

Jo Briant *

Mon 4ème voyage au Brésil. Je me suis rendu à Sao Paulo, cette mégalopole trépidante de près de vingt millions d’habitants dont on peut se demander s’il est malgré tout possible de l’aimer, à Brasilia, une capitale à l’architecture et à l’aménagement spatial si exceptionnels et déroutants, à Salvador de Bahia, si belle, chantée par le grand écrivain Jorge Amado, cette ville « noire » qui porte la mémoire de l’esclavage. J’ai pu par ailleurs me rendre dans des communautés indiennes, qui luttent si difficilement pour leur terre, la délimitation de leur territoire et leur identité, rencontrer des étudiants qui manifestaient pour une université et une Ecole gratuites…J’ai privilégié le contact avec les jeunes, les enseignants, les minorités noires, les Amérindiens, quelques militants politiques…Un pays dit « émergent » dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne trace pas une voie alternative en matière de développement, même si des pôles de résistance peuvent laisser émerger un espoir…

L’héritage de Lula
2002-2010 : deux mandats successifs de Lula. Dès mon arrivée au Brésil je n’ai pas échappé, en parcourant la presse, en regardant la télévision, en échangeant avec les amis brésiliens, à l’évaluation du bilan de ces huit années « Lula » et aux interrogations relatives à la nouvelle Présidente, Dilma Roussef, qui doit assumer une bien lourde succession. Rappelons-nous, en septembre 2003, au cours de sa première année au pouvoir, le président Luiz Inacio Lula da Silva avait assuré ; « D’ici la fin de mon mandat, plus aucun Brésilien ne souffrira de la faim ». Promesses exaltées de début de présidence ? Sans doute, mais tous mes interlocuteurs m’ont affirmé que la grande pauvreté avait incontestablement reculé. Effectivement, selon les statistiques officielles, en sept ans, près de 20 millions de Brésiliens – sur une population de 195 millions d’habitants- sont sortis de la pauvreté, par le biais de programmes d’aide (« faim zéro », « Bourses familiales ») allant de 18 à 90 euros par mois. Au cours du seul premier mandat de Lula, la malnutrition a régressé de 46%. Dans la région du Nordeste, d’où Lula est originaire, et où il connut aussi la faim, elle a reculé de 74%. Cela explique qu’en mai 2010 le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a décerné à Lula le titre de « champion mondial dans la lutte contre la faim ». Mais, ce que m’ont souligné des militants politiques, notamment du PT (Parti des Travailleurs) : ces résultats sont fragiles, car ils résultent d’une politique assistantialiste : on a distribué directement des aides financières, créant ainsi une grande dépendance, sans donner parallèlement aux bénéficiaires des outils d’autonomie (notamment une terre aux paysans sans terre, un travail, ou une formation professionnelle..). Et sans s’attaquer aux causes structurelles de cette pauvreté : inégalités sociales – le Brésil est l’un des pays les plus inégalitaires du monde-, production intensive d’agrocarburants – je reviendrai sur ce point- qui entraîne l’expulsion continue de leurs terres des petits paysans et des Indiens, les condamnant ainsi à la misère…Il semble bien que depuis le début de 2011, la pauvreté progresse de nouveau, et j’ai personnellement été frappé par le nombre important de mendiants et de personnes vivant, dormant dans la rue. Il y aurait encore vingt millions de « très pauvres » au Brésil…

Un mot sur la dette extérieure que Lula a prétendu avoir jugulée. « Prêter au FMI, n’est-ce pas du dernier chic ? » , s’interrogeait t-il, facétieux, lors de la réunion du G20 d’avril 2009. En février 2008, déjà, la Banque centrale brésilienne avait annoncé que ses réserves internationales de devises dépassaient la dette externe du pays. Le Brésil se serait donc entièrement dégagé du fardeau d’une dette qui, à partir des années 1980, avait entravé son développement économique et sa politique sociale. En réalité, il n’en est rien. Après un recul entre 1998 et 2005, elle a repris sa croissance pour atteindre fin 2009 près de 200 milliards de dollars. Certes ce montant a été réduit à 100 milliards environ en juin 2011, mais reste la dette interne qui est tout simplement colossale : 1 203 milliards de dollars fin 2010).. Rappel : Lula s’était engagé, en 2001, pour rassurer les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale), à respecter intégralement les standards et les règles de la finance mondiale et à ne pas contester le bien fondé de la dette brésilienne. A la différence d’un pays voisin comme l’Argentine. Un engagement et une dépendance qui font du Brésil un « bon » élève du système dominant.. Sans doute le Brésil est-il sorti en partie des griffes du FMI, sans doute la croissance de ce pays avoisine t-elle les 5%, un peu moins en 2011, mais le Brésil n’en reste pas moins soumis à la domination du capital financier en consacrant, encore, une bonne partie des revenus de l’État aux intérêts de la dette interne et externe.

Peut-on aimer Sao Paulo ?
La quatrième fois que je séjourne à Sao Paulo, que je parcours en bus mais surtout à pied le centre ville, la place Republica et les rues piétonnes avoisinantes, la fameuse avenue Paulista, le quartier populaire si vivant Da Sé, mais aussi des quartiers périphériques, sans oublier ses jolis parcs, dont le fameux parc Ibirapuera. Immense concentration humaine où plus de 10% des Brésiliens se compriment les uns contre les autres sur moins d’un millième de la surface du pays. Une circulation automobile intense, étouffante, asphyxiante, bruyante qui exclut les cyclistes, excepté le dimanche matin où, depuis trois ans, quelques couloirs leur sont réservés entre 9H et 13H. J’ai pu converser avec quelques jeunes qui vont malgré tout à leur travail en vélo en zigzaguant difficilement sur les trottoirs. Ils dénoncent avec force cette « culture automobile », le manque de volonté politique des élus locaux et demandent – des rassemblements, modestes, ont été organisés récemment en ce sens- la création de pistes ou au minimum de bandes cyclables. Un léger progrès : des couloirs ont été enfin tracés pour les bus, mais en nombre encore très insuffisant. Par ailleurs plusieurs lignes de métro ont été construites, mais c’est là aussi nettement insuffisant. Oui, on peut le dire, la circulation automobile est le véritable calvaire des Paulistas (habitants de l’État de Sao Paulo) : cinq millions d’automobiles circulent quotidiennement ! Résultat de cette concentration automobile : une très forte pollution. Dans le journal El Estado du 1er août je découvre avec stupéfaction que la pollution détectée, à l’intérieur même des appartements et des bâtiments publics, est 392% pire que les seuils « acceptables » définis par l’OMS ! En hiver ( juin à la mi septembre), j’ai pu l’observer, cette pollution due aux émissions de gaz des voitures plombe littéralement la ville sous une calotte nuageuse d’une teinte rouge blafard. On peut dire que Sao Paulo est comme le symbole concret d’un modèle économique basé sur l’exaltation de la croissance à tout prix, au prix même de la santé humaine…

Mais il serait injuste de réduire Sao Paulo à cette folie automobile…Oui, on peut sinon aimer tout au moins apprécier cette mégalopole, à condition de sortir du centre ville, d’aller à la découverte de quartiers comme le quartier japonais ou encore Pinheiros, d’être à l’écoute d’une vie culturelle, musicale intense. Le carnaval de Sao Paulo, qui se déroule en mars, est certes moins délirant que celui de Rio, mais il est néanmoins très spectaculaire avec son défilé des écoles de samba. On peut dire que Sao Paulo est l’un des plus importants centres culturels d’Amérique du Sud. Biennales, grandes expositions se succèdent, ainsi qu’une foule d’événements concernant le cinéma, le théâtre, la poésie, la musique, les arts plastiques. Incontestablement, aussi invivable que soit Sao Paulo, faire totalement l’impasse sur cette ville, c’est manquer quelque chose d’essentiel du Brésil…

Ces Noirs et ces indiens du Brésil
Lundi 8 août : j’arrive, en provenance de Brasilia, à Salvador : près de 24 heures de bus. Par principe, j’effectue tous mes déplacements au Brésil en bus, même les plus longs. Non seulement ça dégage beaucoup moins de CO 2 que l’avion, mais on peut échanger avec son voisin ou sa voisine, et découvrir le paysage. Je déteste survoler un pays, j’aime le découvrir avec une certaine lenteur…Salvador da Bahia de Todos os Santos.. La Baie de tous les Saints..Un nom mythique, légendaire. La « Rome noire du Brésil » qui doit son caractère et son charme unique au mélange de la culture africaine, apportée et transmise par les esclaves noirs, et les traditions et surtout l’architecture coloniale portugaises. Parcourir évidemment les ruelles et les places du Pelourinho, la ville haute, chargée d’histoire, avec ses façades colorées, ses démonstrations de capoeira [ danse acrobatique, au son de chants africains et de trois instruments de musique : le berimbau en forme d’arc, le pandeiro ou tambourin et l’atabaque sorte de tam-tam], ses Bahianaises et leurs amples robes immaculées, son musée Jorge Amado., ses hôtels pour routards… Un tourisme hélas ! de plus en plus mercantile, avec le harcèlement des touristes par les petits vendeurs, les Bahianaises qui exigent deux ou trois reais [real, reais :monnaie brésilienne] pour être photographiées. Sortir du Pelourinho, descendre dans la partie basse, se promener sur le port, visiter le marché si coloré….

Mais je suis surtout venu à Salvador pour rencontrer les mouvements noirs. Rappel : pour relayer la main d’œuvre sur-exploitée des Indiens, littéralement décimés par les colons portugais, ceux-ci ont vite fait appel aux esclaves noirs importés d’Afrique, notamment d’Angola, dans des conditions ignobles, pour les atteler à la culture du café et de la canne à sucre. Un esclavage qui a duré près de trois siècles durant lesquels près de 3,6 millions d’esclaves furent importés. Période durant laquelle de nombreux Africains tentèrent de fuir formant des petites communautés appelées quilombos. L’abolition de l’esclavage n’est survenue qu’en 1888, précédée par de nombreuses révoltes. J’ai pu converser longuement avec un militant du mouvement Olodum, assurément le mouvement culturel afro-brésilien le plus connu de Salvador de Bahia. Selon lui, la marginalisation des Noirs ne relève pas d’un racisme institutionnalisé ou d’un conflit déclaré entre Blancs et non-Blancs. Le racisme, au Brésil, est ambigu mais bien réel et discriminatoire : il n’y a qu’à observer, me dit-il, le nombre dérisoire de responsables économiques et politiques noirs. Certes, nous sommes reconnus à travers les carnavals, la capoeira ou encore la religion du candomblé d’origine africaine, voire le football . Mais il faut dénoncer précisément cette réduction des Noirs brésiliens aux plans culturel, sportif, religieux. C’est une « reconnaissance plénière, notamment sociale et politique, que nous revendiquons ». Il souligna la décision très positive selon lui prise par Lula d’intégrer dans les programmes scolaires la connaissance de l’Afrique et d’intensifier l’histoire de l’esclavage. A la fin de notre entretien mon interlocuteur noir évoqua une revendication qui a été formulée récemment, celle des réparations financières dues selon lui et son mouvement aux Noirs en tant que descendants des esclaves.

Vendredi 12 août 20H : j’arrive à Ilheus, jolie ville en bord de mer à 350 km au sud de Salvador. Je suis attendu par mon ami Sebastian, Argentin qui vit au Brésil depuis vingt ans, responsable d’une association dénommée Thydewas qui agit pour défendre les droits des Amérindiens. Il s’est engagé à m’emmener avec lui trois jours durant pour visiter deux communautés, deux populations indiennes, les Pankarau et les Pataxo Hahahae. Trois jours qui m’ont profondément marqué. Impossible de restituer toutes ces rencontres, ces échanges aussi denses que passionnants. Un moment clé : cette réunion rassemblant une dizaine de représentants de diverses familles ou communautés indiennes Pataxo, en pleine campagne, à 250 km à l’intérieur dans l’État de Salvador. Pour accéder au territoire indien où se tient cette réunion un chemin de terre à peine carrossable de 35 km. Une réunion d’une durée de quatre heures durant laquelle il fut question d’un bref historique de la réalité indienne, manifestement à mon intention, et des revendications de leur communauté, semblable en tous points à celles de tous les Indiens du Brésil..

Le chef de la communauté rappelle d’abord que lorsque les colons portugais ont envahi le Brésil, il y avait près de dix millions d’Indiens, principalement des Arawaks, des Karibs, des Tupis Guaranis. Aujourd’hui, conséquence des massacres perpétrés au fil des siècles, il ne reste plus que 650 000 Indiens répartis à travers 255 nations ou communautés, mais près d’un tiers des Indiens ont dû aller grossir le prolétariat des villes. Le problème central auquel sont confrontées toutes ces communautés : celui de la démarcation des terres. Il leur est très difficile d’obtenir une reconnaissance administrative précise des limites de leurs territoires. A cela deux raisons : les gros propriétaires, ou encore les sociétés minières, qui convoitent leurs terres, pour faire de l’élevage, cultiver du soja ou pour exploiter leur sous sol ; les élus ensuite, qui doivent souvent leur élection grâce à l’appui de ces gros propriétaires. Il y a bien la FUNAI [Fondation nationale de l’indien], qui a en principe pour mission de porter assistance aux Indiens en leur prodiguant des soins médicaux ou encore en s’assurant de leur scolarisation, mais cet organisme dépend directement du Ministère de l’Intérieur et se contente d’une démarche humanitaire. J’apprends que 18 Indiens ont été tués depuis trois ans, dont cinq leaders. Autre revendication : la récupération de leur culture, de leur langue, de leur histoire…J’ai droit à un ouvrage écrit collectivement par vingt Indien-ne-s appartenant à autant de communautés réparties sur plusieurs régions du Brésil : illustration de cette volonté de prendre la parole et d’aller à la source de leur histoire et de leur identité collective. Je sens une grande fierté mais aussi une grande colère. Ils refusent le dilemme dans lequel on veut les enfermer : ou bien céder peu à peu aux « coups » portés par les gros propriétaires et les forces économiques qui tentent par tous les moyens de les chasser de leurs terres, ou bien se laisser prendre en charge, protéger, éduquer, acculturer, « digérer » par toutes sortes d’organismes d’État, comme la FUNAI, ou de groupes « humanitaires » ou religieux. 5 septembre 2011 : de retour du Brésil j’apprends que des Indiens Guarani se révoltent contre Shell qui cultive sur leurs terres de la canne à sucre avec le géant brésilien du sucre Cosan. Ils déclarent : « Nous ne trouvons plus de nombreuses plantes médicinales qui ont disparu. Et nos enfants ont de plus en plus des diarrhées.. ». Ils exigent le départ de Shell. Un signe parmi d’autres des résistances indiennes au Brésil…

Cet empire dévorant de l’agro-industrie et pétrole « vert »
Le Brésil se place parmi les tout premiers producteurs agroalimentaires et agro-industriels du monde : café, canne à sucre, soja – le plus souvent transgénique-, coton, cacao, agrumes, pâte à papier et cellulose, viande porcine et bovine, sans oublier les agrocarburants pour produire le fameux éthanol. J’ai eu maintes fois l’occasion d’échanger avec des Brésiliens, dont notamment un paysan du Nordeste, mais aussi des militants politiques du Parti des Travailleurs, des choix faits par Lula et manifestement assumés par la nouvelle Présidente, Dilma Roussef. J’ai consulté sur place un certain nombre de données, lu quotidiennement les pages économiques des journaux brésiliens. J’ai décelé une réelle interrogation, même si elle est minoritaire, portant sur ce modèle productiviste. Quelques données : l’agriculture joue un rôle de plus en plus important dans l’économie brésilienne. Le Brésil est le 1er producteur mondial de sucre, le 1er producteur et consommateur de café, le 1er producteur, à égalité avec les Etats-Unis, de soja., le 1er pays du monde pour l’élevage des bovins (près de 200 millions de tête).

Mais le fonctionnement de ce qu’on appelé la «plus grande ferme du monde » a des conséquences environnementales, socio-économiques et sanitaires dont on ne peut occulter la gravité. D’autant plus que pour faire fonctionner cette agriculture le Brésil est le plus gros utilisateur d’engrais et d’agro-toxiques et l’un des plus gros producteurs de CO 2. Un exemple parmi tant d’autres, celui de la culture de la canne sucre en vue de la production d’éthanol. Sait-on que des tonnes de cendres retombent sur la tête des habitants des régions productrices ? Que chaque jour, dans le seul État de Sao Paulo, 285 tonnes de particules toxiques et 3 342 tonnes de monoxyde de carbone sont dispersées dans l’atmosphère ? (chiffres pour l’année 2008) Durant les mois de récoltes, l’hôpital de Piraciba, toujours dans l’État de Sao Paulo, enregistre une augmentation de 10% des affections respiratoires (1). Il faudrait parler aussi de la production de toujours plus de soja qui entraîne un déboisement considérable au Mato Grosso et en Amazonie, ce qui constitue une calamité pour l’environnement. Quant aux paysans sans terre, ils s’entendent souvent dire, lorsqu’ils demandent l’expropriation d’une fazenda non exploitée, que les surfaces agraires libérées sont destinées prioritairement aux plantations de canne à sucre ou de soja. La canne à sucre et le soja aux dépens de la réforme agraire. Rappelons à ce sujet que 1% des propriétaires terriens détiennent à eux seuls 47% des terres, et que la promesse solennelle de Lula d’engager enfin une véritable réforme agraire sur la base d’une redistribution significative des terres n’a pas été tenue. Seulement quelques milliers d’hectares distribués, et il y a toujours au moins 300 000 paysans sans terre… Le 23 août, le Mouvement des Sans Terre, avec Via Campesina, a occupé sept heures durant la Banque du Brésil à Brasilia.

La fuite en avant dans la production de l’éthanol qui dévore de plus en plus d’espace et génère une pollution très dommageable pour la santé aussi bien humaine qu’animale est comme le symbole d’un modèle économique et social basé sur l’obsession de la croissance, du toujours plus…Un modèle de développement contesté non seulement par le Mouvement des sans-terre mais aussi par un nombre croissant de citoyen-ne-s brésilien-ne-s. J’ai entendu un petit producteur du Nordeste dénoncer tout ce pactole pour l’agrobusiness qui ne laisse que des miettes pour ceux qui cherchent à produire autrement…Assurément le « modèle » de développement hyper-productiviste mis en avant et tant vanté par les responsables politiques et économiques brésiliens n’a rien d’alternatif face au modèle néo-libéral capitaliste. Des voix, même si elle sont encore à peine audibles, s’élèvent au sein de la société brésilienne pour contester cette fuite en avant productiviste et consumériste et demander notamment la promotion d’une agriculture plus « douce », respectueuse de l’environnement…Les Amérindiens et les petits paysans sont la pointe avancée de cette contestation. Mais aussi la jeunesse étudiante que j’ai vu manifester avec une grande détermination à Sao Paulo pour exiger une éducation et une université gratuites, ouvertes à tous/toutes. J’ai longuement échangé avec eux, ils m’ont dit être eux aussi « indignés » par l’inégalité sociale, le modèle consumériste qu’on leur propose… Mais le chemin d’une transformation sociale et écologique profonde est pour le moins incertain, à l’opposé du programme « développementiste » de la présidente Dilma Roussef

(1)- Aracy P.S. Balbani, « L’agro-industrie de la canne à sucre : un État en feu », AutresBrésils.net, automne 2006

* militant internationaliste
























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