Gwel@n * 15 décembre 2009
Réélu à 63% au 1er tour, Evo Morales a gagné son pari d'obtenir une majorité des deux tiers au Sénat, en évitant les manœuvres de blocage des opposants. Le contrôle du Parlement garantit au gouvernement une mise en oeuvre de la refondation socialiste, de la revendication de l’identité indigène sur la base de la nouvelle Constitution adoptée en janvier 2009. Le concept de «bien vivre» ou sumaj qamaña y figure, basé sur une humanité en harmonie avec la nature. Le concept doit être appréhendé différemment suivant les zones géographiques: montagnes, vallées, zones sèches, zones humides. Le bien-vivre du mineur de Potosi et celui du cueilleur d’Amazonie n’ont pas grand chose en commun. La consultation de la Pachamama (Terre-mère) et la consommation traditionnelle de la coca interviennent aussi dans la prise de décisions.
Réélu à 63% au 1er tour, Evo Morales a gagné son pari d'obtenir une majorité des deux tiers au Sénat, en évitant les manœuvres de blocage des opposants. Le contrôle du Parlement garantit au gouvernement une mise en oeuvre de la refondation socialiste, de la revendication de l’identité indigène sur la base de la nouvelle Constitution adoptée en janvier 2009. Le concept de «bien vivre» ou sumaj qamaña y figure, basé sur une humanité en harmonie avec la nature. Le concept doit être appréhendé différemment suivant les zones géographiques: montagnes, vallées, zones sèches, zones humides. Le bien-vivre du mineur de Potosi et celui du cueilleur d’Amazonie n’ont pas grand chose en commun. La consultation de la Pachamama (Terre-mère) et la consommation traditionnelle de la coca interviennent aussi dans la prise de décisions.
Pourtant l'intrusion de la société de consommation dans la vie communautaire bolivienne soulève des contradictions entre le concept de bien vivre et la réalité quotidienne. La crise globale a réactivé le débat autour des préoccupations alimentaires et du rôle nourricier des paysans, le pays se veut «productif» au nom de la sécurité alimentaire. La transformation des produits alimentaires (café, cacao...) sur place est une voie à suivre dans la réduction des transports, certains producteurs biologiques boliviens l'ont intégré, les dégâts de la monoculture du quinoa sont évoqués.
En Bolivie, la température a augmenté de 0,8° alors que sa contribution au réchauffement sur le globe est de 0,03 % (part nationale). Ainsi, les pays du Sud interrogent nos modes de vie à travers notre empreinte écologique en revendiquant la dette écologique.
Des ressources pour alimenter la révolution
L'exploitation des ressources naturelles est encouragée, les revenus des hydrocarbures (et notamment le gas) ont permis de développer les programmes éducatifs et sociaux (alphabétisation 'Yo puedo', allocations enfants en bas age et jeunes mères, rente dignité aux personnes de plus de 60 ans...).
Dans cet Etat plurinational (36 nationalités), la course au développement est à l'ordre du jour avec la découverte récente des mines de lithium à l'heure des voitures électriques proposés comme remèdes par les partisans de la croissance verte (Bolloré en 1ère ligne). Son utilisation fait partie intégrante du processus de production de batteries destinées à des véhicules hybrides, des piles et des batteries pour les ordinateurs, des téléphones portables et autres appareils électroniques. Situé à 3.700 mètres d'altitude au sud-ouest de la Bolivie, le site d'Uyuni dispose d'une superficie de 12.500 km2. Ce vestige d'un lac d'eau de mer asséché est le plus vaste désert de sel au monde et renfermerait un tiers des réserves de lithium de la planète, selon les experts.
Articuler lutte des classes et lutte nationale, décolonisation et réforme agraire pour accéder à la souveraineté alimentaire, le chantier est vaste pour le Mouvement vers le socialisme - Instrument politique pour la souveraineté des peuples (MAS-IPSP), la fièvre développementiste servira-t-elle durablement la population ?
* Membre de la commission écologie des Alternatifs
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