Par Richard Neuville
Pour de nombreux observateurs, les résultats des
élections européennes du 25 mai dans l’Etat espagnol ont constitué une « surprise »
de taille et ont sensiblement modifié la donne politique dans ce pays. Mais, n’auraient-ils
pas surtout traduit, d’une part, une crise de régime profonde et perceptible
depuis plusieurs années et, d’autre part, une accumulation de forces résultant
d’un nouveau cycle de luttes initié par le mouvement des indigné-e-s en mai
2011 (15-M) ? Cette crise de régime s’est notamment cristallisée, au
lendemain de l’élection, avec l’abdication du Roi Juan Carlos au profit du
dauphin Felipe. La décision du monarque a entraîné de fortes mobilisations spontanées
dans l’ensemble du pays pour revendiquer un référendum et un processus
constituant en vue de l’instauration d’une IIIe République même, si une fois
encore, la « caste » politique est restée sourde et a entériné la
décision le 11 juin au parlement.