M. Colloghan
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jeudi 19 mars 2009

Argentine : Entreprises "récupérées" ou autogérées

Richard Neuville*
Si l’autogestion passait à des formes pratiques et concrètes et ne s’en tenait pas à des déclarations de principe, non seulement on s’interrogerait sur le mauvais fonctionnement de ce qui existe, si non sur la possibilité d’instaurer une économie alternative à caractère social, ce qui conduirait à rompre avec le discours hégémonique des 15 dernières années et le règne du marché. ” Gabriel Fajn (1)


L’Argentine vit une crise historique profonde tant du point de vue politique qu’économique :
- Au niveau politique, les contradictions internes entre les différentes fractions de la bourgeoisie ont contribué à la crise financière, avec d’un coté les tenants de la « financiarisation » de l’économie (dollarisation) et de l’autre les exportateurs pénalisés par la parité dollar / peso et défendant le décrochage du dollar. Une gauche (extrême gauche) très impliquée dans le mouvement social mais extrêmement divisée. Au centre, des organisations syndicales (CTA et CGT rebelle) et des courants du péronisme tentant vainement de proposer une politique d’alternance.
- Au niveau économique, le modèle d’accumulation et de concentration financière a provoqué la fermeture continue d’entreprises dans le secteur industriel, la rupture interne de circuits commerciaux et la marginalisation de secteurs importants de la production.
Les 4 années de récession qui ont précédées la crise, ont généré une économie qui est entrée dans un cycle de dépression, caractérisé par une forte chute de la demande, du produit intérieur brut et de l’investissement.
C’est dans ce contexte qu’a éclaté l’insurrection du “ 19-20 ” décembre 2001. Ce mouvement a vu l’émergence de nouvelles formes de lutte et de résistance : les assemblées populaires et la récupération des entreprises par les travailleurs et le renforcement des mouvements “ piqueteros ” qui existe depuis près de 10 ans. Parmi les formes d’auto organisation du mouvement ouvrier argentin, les entreprises “ récupérées ” ont un rôle déterminant et contribuent à l’émergence de véritables pratiques autogestionnaires.