Déclaration
de la Coordination continentale des mouvements sociaux de
l’ALBA – Section Argentine
L’Union européenne et le Mercosur négocient en secret un traité de libre-échange
Avant la nouvelle réunion des équipes de négociateurs
Les mouvements populaires s’opposent au traité de libéralisation commerciale
Face au projet de marché, nous réaffirmons l’ « intégration » à partir des peuples
En novembre 2005, la résistance et la mobilisation
des mouvements populaires de « Notre Amérique » (Nuestra América)
réussirent à enterrer l’ALCA. Les dirigeants et les peuples latino-américains
repoussèrent le diktat de l’Empire consistant à
nous soumettre à un espace de « libre-échange » dans les Amériques.
Les conséquences ruineuses pour les secteurs populaires de ce
« libre-échange » restent aujourd’hui évidentes avec la dégradation
des conditions de vie des peuples dans les pays qui signèrent ces traités avec
les Etats-Unis.
Huit ans après, nous voyons avec préoccupation les
tentatives de recréer un nouvel ALCA avec les négociations d’un Traité de libre
échange entre les pays du Mercosur et l’Union européenne qui auront lieu
aujourd’hui (21 mars) lors d’une nouvelle réunion à Bruxelles. Face à cette
situation, les mouvements populaires signataires ci-dessous :
Dénoncent que ces négociations se réalisent de
manière secrète et confidentielle, sans information officielle sur les
questions et propositions en débat, et exigent qu’elles soient publiques.
L’ensemble de la population a le droit de connaître et de discuter les
conséquences de cet accord commercial.
Exhortent également les gouvernements des pays du
Mercosur et les autorités de ce bloc régional à garantir des processus de
consultation avec les organisations populaires et l’ensemble de la population.
Alertent sur le fait que ce traité risque d’accroître
la dépendance de l’Argentine et de la région vis-à-vis d’une intégration basée
sur l’exportation de matières premières et l’importation de produits
industriels européens.
En plus, il aura comme conséquence le démantèlement
des systèmes de protection sociale et réduira les capacités d’intervention de
l’Etat et publique en faveur des peuples et d’un projet de pays et de région
alternatif.
Nous ne permettrons pas la promotion
d’investissements européens qui cherchent à transférer dans nos pays les activités
extractivistes et polluantes, dévastatrices pour les peuples et la « Terre
Mère » (Madre Tierra), dans le but de contourner les régulations
environnementales existantes dans leur continent.
Un tel accord renforcera surement la subordination de
l’Argentine et de la région aux diktats du CIADI* et aux organismes financiers
internationaux. Nous proposons que les gouvernements du Mercosur suivent
l’exemple de la République bolivarienne du Venezuela qui s’est retiré de cet
organisme international en 2012 en mettant en cause sa légitimité en tant
qu’arbitre « impartial » global dans le domaine commercial.
Parce que l’intégration dont ont besoin nos peuples
doit être basée sur la solidarité, la justice et la réciprocité et non dans le
« libre-échange », nous invitons à renforcer ce débat et la
mobilisation face à l’avancée de ce traité et des autres initiatives de
libéralisation commerciale en cours.
- Information immédiate et large sur les termes des négociations en
cours. Convocation à un débat public et démocratique sur les conséquences
économiques, sociales, environnementales et culturelles de ces
négociations.
- Solidarité avec les mouvements sociaux européens qui résistent à
l’accord.
- Non au traité de libre échange entre l’Union européenne et le
Mercosur. Non à la militarisation de notre continent promue par les
puissances impériales.
- Oui à l’intégration des peuples basée sur les principes d’égalité,
de solidarité, de réciprocité, de complémentarité et défense de la
« Terre-Mère ». Pour la défense de nos biens communs sociaux,
naturels et de nos territoires. Pour la défense des souverainetés
populaires et de la souveraineté alimentaire des peuples de Notre
Amérique.
Coordination
continentale des mouvements sociaux de l’ALBA –
Section
Argentine (Le 21 mars 2014)
* NdT : Les expressions de « Nuestra
América », « integración »,
« Madre Tierra » correspondent à des notions bien
spécifiques en Amérique latine.
MERCOSUR : Marché du Cône Sud, il regroupe l’Argentine,
le Brésil, le Paraguay (actuellement suspendu), l’Uruguay et le Venezuela. La
Bolivie a signé son adhésion en 2012 mais elle n’est pas encore ratifiée par
certains pays.
ALCA (FTAA en anglais – ZLEA en français) : Zone de libre-échange des Amériques impulsée par les Etats-Unis et faisant suite à l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) a été mis en échec en 2005 suite à la mobilisation des mouvements sociaux et le refus de certains dirigeants : Hugo Chávez, Nestor Kirchner et Lula.
ALBA ‘Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique) : Créé en avril 2005, elle regroupe le Venezuela (pays initiateur), Cuba, la Bolivie, la Dominique, le Nicaragua, l’Equateur, Saint-Vincent et les Grenadines, Antigua et Barbuda. Le Hondura
CIADI : Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements. Le centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements a été créé par la convention de Washington du 18 mars 1965.
Traduction Richard Neuville
La Unión Europea y el Mercosur negocian en secreto un tratado de libre comercio
Ante la nueva reunión de los equipos negociadores
Los movimientos populares decimos NO al tratado de liberalización comercial Frente al proyecto de mercado reafirmamos la integración desde los pueblos
En noviembre de 2005 la resistencia y movilización de
los movimientos populares de Nuestra América logró enterrar el ALCA. Los
mandatarios y pueblos latinoamericanos rechazamos las órdenes del imperio de
someternos a un área de “libre comercio” en las Américas. Las ruinosas
consecuencias para los sectores populares de ese “libre comercio” hoy
quedan en evidencia con la degradación de las condiciones de vida de los
pueblos en aquellos países que firmaron estos tratados con Estados Unidos.
8 años después, vemos con preocupación los intentos
de recrear un nuevo ALCA con las negociaciones de un Tratado comercial entre
los países del MERCOSUR y la UNION EUROPEA que tendrán hoy 21/3 una nueva
reunión en Bruselas. Ante ello, los movimientos populares abajo firmantes:
Denunciamos que estas negociaciones se realizan de
forma secreta y confidencial, sin información oficial sobre las cuestiones y
propuestas en debate, y exigimos que se hagan públicas. Toda la población tiene
derecho a conocer y discutir las consecuencias de este acuerdo comercial.
Instamos también a los gobiernos de los países del
Mercosur y a las autoridades de este bloque regional a garantizar los procesos
de consulta con las organizaciones populares y el conjunto de la población.
Alertamos que este tratado amenaza con profundizar la
dependencia de Argentina y la región con una integración basada en la
exportación de bienes primarios y la importación de productos industriales
europeos.
Además tendrá como consecuencia el desmantelamiento
de los sistemas de protección social y laboral y reducirá las capacidades de
intervención estatal y pública en favor de los pueblos y de un proyecto de país
y de región alternativo.
No permitiremos que se promocionen inversiones
europeas que buscan transferir a nuestros países emprendimientos extractivistas
y contaminantes, devastadores de los pueblos y la Madre Tierra, con el efecto
de eludir las regulaciones ambientales existentes en su continente.
Un acuerdo así seguramente profundizará la
subordinación de Argentina y de la región a los dictados del CIADI y los
organismos financieros internacionales. Proponemos que los gobiernos del
Mercosur sigan el ejemplo de la República Bolivariana de Venezuela que en 2012
se retiró de dicho organismo internacional y cuestionó su legitimidad como
árbitro “imparcial” global en temas comerciales.
Porque la integración que necesitan nuestros pueblos
debe basarse en la solidaridad, la justicia y la reciprocidad y no en el “libre
comercio”; convocamos a ampliar este debate y organización frente al avance de
este tratado y del resto de las iniciativas de liberalización comercial en
marcha.
- Inmediata y amplia
publicidad de los términos de las negociaciones en curso. Convocatoria a
un debate público y democrático sobre las consecuencias económicas,
sociales, ambientales y culturales de dichas negociaciones.
- Solidaridad con los
movimientos sociales europeos que resisten al ajuste.
- No al tratado de
libre comercio entre la Unión Europea y el Mercosur. No a la
militarización de nuestro continente promovida por las potencias
imperiales.
- Sí a la integración
de los pueblos basada en los principios de igualdad, solidaridad,
reciprocidad, complementariedad y defensa de la Madre Tierra. Por la
defensa de nuestros bienes comunes sociales, naturales y de nuestros
territorios. En defensa de las soberanías populares y de la soberanía
alimentaria de los pueblos nuestroamericanos.
ARTICULACIÓN CONTINENTAL DE MOVIMIENTOS
SOCIALES DEL ALBA
– Capítulo Argentina
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