Richard Neuville *
L’Etat de Oaxaca est situé dans le sud du Mexique, au sud-ouest de l’isthme de Tehuantepec, dans les montagnes et vallées de la Sierra Madre del Sur et Sierra Madre Oriental. Il est entouré de l’Etat de Guerrero à l’ouest, l’Etat du Chiapas à l’est. Ces trois états concentrent les plus fortes densités de communautés indigènes et sont les plus pauvres du Mexique. L’Etat de Oaxaca est faiblement peuplé et ne compte que 3,5 millions habitants, dont près de la moitié appartient aux peuples indiens Zapoteca ou Mixteca. Il possède une grande variété de ressources naturelles (minéraux, forêts vierges, eau, etc.) et des zones géographiques qui permettent le développement d’activités productives et touristiques. Mais les indicateurs sociaux révèlent un niveau très élevé de pauvreté (83 % de la population en dessous du seuil de pauvreté), un taux d’analphabétisme de 21,5 %, une malnutrition importante et une très forte précarité. L’envoi de devises par les immigrants constitue la principale source de revenus de la population (Esteva : 2008). Le pillage colonial et le modèle de développement économique imposé par la suite l’ont condamné à n’être qu’un producteur de matières premières, c’est ce qui explique la pauvreté chronique d’une majorité de la population et l’émigration importante. Comme le reste du Mexique, mais de manière amplifiée, Oaxaca est victime de la mondialisation capitaliste et financière, des politiques néolibérales qui détruisent l’agriculture et les ressources naturelles.