Des
prisonniers politiques sont toujours enfermés, loin de leur région. L’ancien
président Puigdemont et plusieurs de ses ministres sont toujours en exil à
Bruxelles, sous le coup d’un mandat d‘arrêt international. L’ancienne députée de
la CUP Anna Gabriel, accusée aussi de sédition et risquant trente ans de
prison, s’est réfugiée en Suisse… Sans oublier les attaques quotidiennes contre
la liberté d’expression en Catalogne (et ailleurs dans l’Etat espagnol, le
rappeur Voltanyk a écopé de trois et demi de prison pour une chanson
antimonarchique jugée séditieuse) ; la télé catalane, TV3, subit la censure ;
les associations culturelles et sportives soupçonnées de catalanisme sont
financièrement étouffées ; Rajoy menace de s’en prendre à l’apprentissage du
catalan à l’école ; des manifestants réclamant la libération des prisonniers
politiques ont été brutalement arrêtés cette semaine…
Bienvenu-e sur Alter Autogestion. Vous trouverez des références et des articles en français ou en castillan sur l'autogestion et l'Amérique Latine. Bonne visite !
lundi 5 mars 2018
Solidarité Catalogne le 7 mars à Paris avec Sergi Lòpez
mardi 13 février 2018
Catalogne : Bref historique du catalanisme (2)
Lluis Companys |
Nous
publions à la suite les articles de Richard Neuville rédigés pour le
dossier "Catalogne : La question nationale - Autodétermination et
auto-organisation" d'Ensemble !
Doté d’institutions propres et
d’usatges dès le XIIIe siècle, le peuple catalan s’est forgé une culture
à partir d’événements historiques, constitutifs d’un imaginaire collectif
construit le plus souvent en opposition au pouvoir castillan et ce dès la fin
du XVe siècle (union contre-nature entre les couronnes de Castille et d’Aragon
en 1469). Parmi les principaux événements, il y eut la
guerra dels segadors (des moissonneurs), soulèvement paysan soutenu par
la bourgeoisie, déclenché contre l’enrôlement dans l’armée du roi espagnol
Philippe IV pour combattre les forces de Louis XIII en 1640 pendant la guerre
de Trente Ans. Une chanson populaire de cette époque inspirera plus tard
l'hymne officiel catalan, Els Segadors.
Il y eut le 11 septembre 1714, date de la fin de la guerre de succession
d'Espagne, qui se traduisit par la prise de Barcelone par les troupes
franco-espagnoles. Cette défaite fut à l'origine de la fête nationale en
Catalogne, la Diada nacional de Catalunya. Philippe V abolit les lois et
les institutions catalanes et celles des territoires de l’ancienne couronne
d’Aragon. Le pays fut désormais régi par les lois absolutistes de Castille. Ce
fut le début de l’unité territoriale et politique espagnole. La langue catalane
fut interdite pour les actes officiels et judiciaires et dans l’enseignement.
Catalogne : L’ère du « pujolisme » (1980-2003) (3)
Nous publions la suite des articles de Richard Neuville rédigés pour le dossier "Catalogne : La question nationale - Autodétermination et auto-organisation" d'Ensemble !
La période dite de la « transition
démocratique » déboucha sur un compromis qui permit l’adoption de la
réforme politique impulsée par Adolfo Suárez, président du gouvernement espagnol
(1976-1981). La reconnaissance du statut de « nationalité historique » pour la Catalogne et la
ratification d´un nouveau statut d´autonomie dès 1979 facilita le ralliement
des partis catalans au nouveau cadre démocratique. Pour autant, des divergences
apparurent rapidement entre les partis nationaux dominants et les partis
catalanistes et nationalistes. Perçue par les partis nationaux comme un socle
fondateur et immuable, la
Constitution de 1978 fut critiquée par les partis
nationalistes catalans pour ses ambigüités et ses limites et notamment le rejet
du droit à l’autodétermination. La
Catalogne, au même titre trois que les autres « nationalités
historiques » (Pays basque et Galice), n’obtint pas un statut de « nation » politique
et le catalan ne devint pas la langue
« officielle » mais seulement reconnue comme « co-officielle ».
La notion d’indépendantisme fut globalement absente du paysage politique
catalaniste et catalan pendant toute la transition démocratique.
Catalogne : Les gouvernements « tripartites » et le nouveau statut d’autonomie (2003-2010) (4)
Nous
publions la suite des articles de Richard Neuville rédigés pour le
dossier "Catalogne : La question nationale - Autodétermination et
auto-organisation" d'Ensemble !
Après vingt-trois ans de
domination de la coalition nationaliste modérée (Convergència i Unió,
1978-2015) au sein de la Communauté autonome de Catalogne sous le leadership de
Jordi Pujol (1980-2003), la formation fut devancée par le Partit dels
socialistes de Catalunya (PSC-PSOE) lors des élections autonomes de
novembre 2003. Un gouvernement « tripartite » de gauche, composé par
le PSC, Iniciativa per Catalunya-Els Verds / Esquerra unida i
Alternativa (IC-V/EUiA) et Esquerra republicana de Catalunya (ERC) accéda
à la Generalitat avec comme président Pasqual Maragall (ancien maire de
Barcelone, 1982-1997). Les formations conclurent un accord de gouvernement,
le pacte de Tinell sur un fonctionnement plus démocratique et la révision
du statut d’autonomie de 1979. Dès 2004, le gouvernement impulsa une nouvelle Diada,
la mobilisation populaire remplaça la marche militaire.
lundi 12 février 2018
Catalogne : Le « procés » (2010-2017) (5)
Nous publions la suite des articles de Richard Neuville rédigés pour le dossier "Catalogne : La question nationale - Autodétermination et auto-organisation" d'Ensemble !
Après la manifestation du 10 juillet 2010 contre
la décision du Tribunal constitutionnel, les mobilisations citoyennes allèrent
crescendo et l’accumulation de forces contribua à radicaliser le processus,
tout en adoptant depuis le début une stratégie non violente, et les lignes
politiques au cours des années suivantes. En décembre 2010, en pleine crise
économique et sociale, Convergència i
Unió (CiU), qui intégra le « droit de décider » dans son
programme, remporta les élections avec 38,5% des voix et 62 sièges (majorité relative).
Artur Mas devint le nouveau président de la Generalitat grâce à
l’abstention du Parti dels socialistes catalans (PSC). Les formations du
gouvernement « tripartite » furent largement battues, le PSC recula
de 8,5%, Esquerra republicana de Catalunya (ERC) de 7% et Iniciativa
per Catalunya/Els Verds-Esquerra Unida i Alternativa (ICV-EUiA) de 1 % et
perdirent 22 sièges. La coalition Solidaritat Catalana per la Independència (SI), créée
en juillet 2010, intégra le Parlament avec 4 sièges.
lundi 5 février 2018
L’automne catalan et le retour de la question nationale (1)
Un dossier sur la Catalogne a été réalisé par la commission Etat espagnol du mouvement Ensemble ! Nous reproduisons ici l'introduction et le sommaire.
L’automne catalan est venu rappeler que le droit à
l’autodétermination des peuples n’appartient pas à un lointain passé, celui des
décolonisations et de la poussée nationalitaire des années 1970. Il est
probablement l’une des expressions les plus affirmées
du retour au premier plan de la question nationalitaire en Europe.
jeudi 18 janvier 2018
Conférence Catalogne à Aubenas
CATALOGNE
Enjeux d’un soulèvement populaire
En
une décennie, le processus d’autodétermination de la Catalogne est
passé d’une autonomie négociée à une volonté d’indépendance sous la
forme de République. Le référendum du 1er octobre organisé par le
gouvernement a concentré différentes formes d’auto-organisation face à
la répression engagée par le pouvoir central.
●
Quel a été le détonateur du processus de mobilisations indépendantistes
de masse permettant une accumulation de forces depuis juillet 2010 ?
● Quelles sont les positions politiques en présence ?
●
Quelles perspectives face à l’intransigeance des « garants » de l’unité
espagnole et des institutions de 1978 et après les élections du 21
décembre ?
Catalogne : Formation-débat à Nice
ENSEMBLE! 06
Session de formation-débat
samedi 20 janvier 2018 de 14h00 à
17h30
Les processus d'auto-détermination d'hier
et d'aujourd'hui et le cas de la
Catalogne : auto-organisation, auto-détermination
et république catalane
vendredi 22 décembre 2017
Les élections en Catalogne constituent un camouflet pour Rajoy !
Les élections
du 21 décembre convoquées par le gouvernement de Mariano Rajoy étaient censées
clore la séquence récente d’un bras de fer entre la Catalogne et l’État
espagnol, entre velléités « séparatistes » et
« unionistes ». Or, elles ont été organisées dans un contexte de
tensions exacerbées suite au « coup d’État constitutionnel »
d’octobre dernier, avec des responsables politiques et associatifs emprisonné-e-s,
d’autres poursuivi-e-s ou en exil à Bruxelles, à l’image du président destitué
de la Catalogne, Carles Puigdemont, et des procédures judiciaires à l’encontre
de centaines d’élu-e-s et de militant-e-s. La phase du processus
d’autodétermination de juin à décembre aura été trop intense pour qu’elle
s’interrompe après ces élections et les résultats le confirment. En effet, le
mouvement est trop enraciné pour qu’il s’évanouisse à l’issue d’une campagne
électorale surréaliste et qui s’est déroulée dans des conditions délétères.
Avant d’analyser les résultats, revenons sur les principaux moments de cette dernière
période.
mercredi 20 décembre 2017
Présentation Réseau international de l’« Economie des travailleur-se-s »
Université d’automne Global
Labour Intertional / ReAct 20 au 22 novembre 2017
Intervention Richard
Neuville sur le Réseau international de
l’« Economie des travailleur-se-s »
I. Historique
du réseau
II.
Fondements
III. Axes de
débats
Vers une
articulation accrue entre les acteurs et notamment syndicaux
Historique du réseau
Le
réseau est né en 2007 à l’initiative de chercheurs de l’université de Buenos Aires
qui avaient suivis et accompagnés le processus de récupération d’entreprises
par les travailleur-se-s (ERT) depuis 2001 en Argentine dans le cadre du
programme Facultad Abierta.
« L’usine de rien », une invitation à la réflexion sur le travail et l’autogestion
Le film « A Fábrica de
nada » (L’usine de rien) est avant tout une expérience collective à
l’image de l’histoire qu’il raconte, une lutte ouvrière qui débouche sur une occupation
et une récupération d’entreprise par ses travailleur-se-s. En effet, c’est un
collectif portugais, organisé en coopérative de production « Terratreme Filmes »,
indépendant des grosses maisons de production, qui a écrit, réalisé et
produit le film. Ce n’est donc pas le fruit du hasard que l’écriture du
scenario soit si riche et aborde autant de registres, elle correspond à une
pratique et se révèle juste par son adéquation entre
le fond et la forme.
Le retour au premier plan du droit à l’autodétermination des peuples
Edito de décembre rédigé pour le site de l'Association pour l'autogestion
Passé le temps de la
décolonisation et de la poussée nationalitaire des années 70, le droit à
l’autodétermination des peuples semblait oublié dans l’Hexagone et voilà, qu’en
cet automne, il ressurgit avec une grande acuité. La victoire des formations
nationalistes (autonomistes et indépendantistes réunis) en Corse, les litiges
dans la définition du collège électoral pour le référendum d’autodétermination prévu
en Kanaky en 2018 et la proclamation symbolique de la République catalane (même
si le sentiment nationaliste s’exprime peu en Catalogne du Nord) sont
l’expression du retour au premier plan de la question nationale.
vendredi 17 novembre 2017
Autogestion et processus révolutionnaires
Cette intervention a été prononcée le 10 juin 2017 lors
de la journée d'étude du Réseau sur l'autogestion et les processus
révolutionnaires de notre temps.
Voir la vidéo
Voir le texte
Réseau
AAAEF – 10 juin 2017
Séminaire « L’autogestion et les
processus révolutionnaires de notre temps : le cas des révolutions
indo-afro-latino-américaines et des révolutions arabes »
I. Le cas des révolutions
indo-afro-latino-américaines
Richard Neuville
Libellés :
Amérique latine,
Argentine,
Auto-organisation,
Autogestion,
Bien commun,
Bolivie,
Brésil,
Chiapas,
Démocratie,
Extractivisme,
Socialisation,
Uruguay,
Venezuela
mercredi 18 octobre 2017
Catalogne : Droit à l’autodétermination et auto-organisation
Dans la phase récente du processus
d'autodétermination de la Catalogne, les Comités de défense du référendum (CDR)
ont été l’une des expressions les plus marquantes de l'auto-organisation. En
effet, ils ont joué un rôle essentiel pour la tenue du référendum dans des
conditions de répression extrême et lors de la grève générale du 3 octobre.
Depuis, ils poursuivent leur activité dans les mobilisations contre la
répression, la présence de « forces d’occupation » et la suspension
probable des institutions catalanes. Ils viennent de créer une coordination
nationale.
Catalogne : Autodétermination et auto-organisation
Les Comités de défense du référendum
(CDR) sont une des expressions de l'auto-organisation dans le processus
d'autodétermination de la Catalogne et ils ont joué un rôle essentiel dans la
tenue du référendum.
Communiqué des “Comités de défense du référendum”
de Catalogne
Nous impulserons et nous nous joindrons
aux mobilisations de rue pour défendre la volonté populaire, contre la
répression et le retrait des forces d’occupation de notre territoire.
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