M. Colloghan
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mercredi 6 mars 2013

Décès d'Hugo Chávez : communiqués d'ATTAC, de FAL et des Alternatifs

Après la mort d’Hugo Chávez : la lutte pour l’émancipation continue 

Le peuple vénézuélien vient d'être frappé par le décès d'Hugo Chávez, qu'il a élu à trois reprises président de la République du Venezuela. Emblème de la "révolution bolivarienne", il s'est heurté à la résistance farouche de l'oligarchie vénézuélienne et internationale, notamment lors du coup d'État militaire de 2002, sans jamais en tirer prétexte pour restreindre les libertés démocratiques, bien au contraire. Hugo Chávez a apporté éducation et santé à des millions de Vénézuéliens et a fait reculer très largement la misère. La personnalisation de son régime, sa dépendance excessive vis-à-vis des revenus du pétrole et de l'extractivisme, et certaines alliances contestables au plan international, ne nous font pas oublier que Chávez a puissamment contribué à l'émancipation de l'Amérique latine vis-à-vis du néolibéralisme et de l'hégémonie des États-Unis.


lundi 21 janvier 2013

Venezuela : Les Conseils communaux et l’expression d’un pouvoir populaire


Par Richard Neuville *

Dès 1999, l’Etat bolivarien s’illustre par la mise en œuvre de dispositifs de participation populaire. La démocratie participative est inscrite comme un droit imprescriptible dans la nouvelle constitution et s’avère cruciale pour la survie et l’approfondissement du processus.

dimanche 6 janvier 2013

Amériques latines : émancipations en construction

Collection " LES CAHIERS DE L'EMANCIPATION"
Auteur: Gaudichaud Franck (Coord.)
Parution : Janvier 2013
Pages : 130 pages
Format : 115 x 190
ISBN : 978284950362
Prix : 8 €
Présentation : Depuis plus d’une décennie, l’Amérique latine apparaît comme une « zone de tempêtes » du système-monde capitaliste. La région a connu d’importantes mobilisations collectives contre les conséquences du néolibéralisme, avec parfois des dynamiques de luttes ayant abouti à la démission de gouvernements considérés comme illégitimes ou à la remise en cause partielle du pouvoir des transnationales.

lundi 17 décembre 2012

Après le triomphe électoral du président Hugo Chávez

Par Franck Gaudichaud *
Les tensions du processus bolivarien : nationalisme populaire, conquêtes sociales et capitalisme rentier

Le 16 décembre 2013 auront lieu les élections régionales au Venezuela, nouveau scrutin test pour le camp bolivarien et le gouvernement vénézuélien ; ceci alors que le président Hugo Chávez vient d’annoncer au pays une nouvelle opération à Cuba, du fait d’un cancer semble-t-il très avancé et que les médecins de l’île n’ont pu soigner jusqu’à présent. Les dernières déclarations du leader sud-américain ont créé un grand émoi chez  ses partisans, à l’échelle de tout le continent, tout en faisant apparaitre une véritable mystique populaire dans certains quartiers de Caracas. Pour la première fois, H. Chávez a ostensiblement désigné un possible « successeur » pour conduire les destinées de la « révolution bolivarienne ». Le vice-président Nicolas Maduro (plutôt situé à la gauche du chavisme) a ainsi été présenté comme celui qui pourrait défendre les couleurs bolivariennes lors d’éventuelles élections anticipées, dues au retrait de la vie politique du président ou en cas de son décès, d’ici la fin de son nouveau mandat. Nous publions ici une analyse de conjoncture réalisée par notre rédacteur Franck Gaudichaud, pour la revue Inprecor, suite à un séjour à Caracas à l’occasion des élections présidentielles du mois d’octobre. Cette note s'accompagne d’un entretien, à plusieurs voix, avec la direction du courant anticapitaliste bolivarien Marea Socialista.

dimanche 2 décembre 2012

FAL Mag n°111 : Dossier Venezuela

FAL MAG est une revue trimestrielle éditée par l’association France Amérique Latine.

ACTUALITES
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Panorama des candidats à l’élection présidentielle de 2013 en Equateur par Lucía Villaruel
Caimanes : Un combat pour la justice et pour l’eau  par Elif Karakartal

DOSSIER : VENEZUELA – Les défis du peuple bolivarien
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Coordonné par Cathy Ferré, membre du Bureau National de FAL et Franck Gaudichaud, co-Président de FAL.

lundi 5 novembre 2012

Entre ombres et lumières, une révolution en marche ?

Par Didier Epsztajn
Contre l’usage du neutre-masculin-grammatical-imposé et l’invisibilisation des femmes, nos amiEs québécoisEs emploient une graphie plus explicite et mettent un E (par exemple : salariéEs). J’adopte la même démarche.


Je reprend comme titre, celui de l’introduction des auteurs. Patrick Guillaudat et Pierre Mouterde partent du contexte et soulignent deux éléments « d’un coté, l’ensemble des particularités de ce pays provenant de son héritage historique et, de l’autre, la dynamique du contexte géopolitique dans lequel il se trouve inséré ».

mercredi 10 octobre 2012

Elections présidentielles : Nouvelle victoire du candidat bolivarien Hugo Chavez

par Franck Gaudichaud*, Patrick Guillaudat
(10 octobre 2012)

Le 7 octobre avaient lieu les élections présidentielles vénézuéliennes : Hugo Chavez remettait ainsi en jeu son mandat après 14 ans à la tête de la « révolution bolivarienne » qui a contribué à transformer ce pays sud-américain. En effet, depuis sa victoire électorale de 1998, celui qui est soutenu avec ferveur par ses millions de partisans, a impulsé un processus national populaire progressiste, largement porté par le peuple. La redistribution de la rente pétrolière a permis la division par deux de la pauvreté dans le pays, tout en développant des expériences de participation populaire inédites. Le nouveau gouvernement a également promu avec conviction l’idée d’une nouvelle unité latino-américaine aux forts accents anti-impérialistes. L’élection de dimanche avait ainsi un caractère géopolitique évident. Une défaite du candidat du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) et de ses alliés du Grand Pôle patriotique (dont le Parti communiste) aurait fortement détérioré les rapports de classes continentaux, menaçant les conquêtes sociales et démocratiques de la dernière décennie.

lundi 24 septembre 2012

Typologie d’expériences autogestionnaires en Amérique latine et indienne et leur rapport au pouvoir

Intervention à l’Université d’été des Alternatifs à Méaudre (le 26 août 2012) et à la journée "Autogestion, Coopératives, Expérimentations. Un Autre Monde est déjà en Marche !" organisée par le Collectif Marinaleda à Graulhet (le 22 septembre 2012)

Par Richard Neuville

Avertissement : Cet essai de typologie comporte des limites comme toute catégorisation car il n’existe pas de frontières étanches entre le social et l’économique ou entre le social et le politique.

L’Amérique latine et indienne se caractérise comme un pôle de résistance et un laboratoire social au regard de la richesse et la diversité de ces expériences. Au cours des deux dernières décennies, la région a connu un cycle de conflits et de mobilisations, au point de constituer le principal foyer de résistance à la mondialisation capitaliste et à l’hégémonie de l’Empire. En effet, le sous-continent a été le premier affecté par la mise en œuvre des recettes néolibérales et les plans d’ajustement structurels imposés par les institutions internationales. De fait, il a connu 20 ans plus tôt que l’Europe les conséquences sociales, économiques et humaines de telles politiques. Il est probablement utile de réfléchir sur les réponses que les peuples ont tenté de trouver, non pas pour les transposer mais pour étayer la réflexion et les pratiques sociales dans le vieux continent.

dimanche 9 septembre 2012

Venezuela : Portraits de lutte, histoire du pouvoir populaire

L’aventure de la démocratie participative au Venezuela
de Thierry Deronne

Ce documentaire est le fruit d’un montage d’archives de près de 17 000 heures tournées aux quatre coins du Venezuela, loin de Caracas, par Vive TV. Cette chaîne nationale a été fondée en novembre 2003 pour renouveler le vieux modèle de la télévision publique, contribuer au développement de la démocratie participative et rapprocher les peuples d’Amérique Latine.
Ses équipes ont tourné ces reportages sur toutes sortes de collectifs sociaux durant un processus d’immersion et d’apprentissage mutuel mené de 2003 à 2011. C’est un film sans scénario, sans maquillage, sans mise en scène. C’est le portrait de la lutte de milliers de citoyens qui ont réussi à révolutionner leur vie, et réveillé un continent, armés de leur sens critique. 57 mn.

vendredi 25 mai 2012

Nouvelle loi du travail au Venezuela : un pas de plus vers la vraie vie.


Par Thierry Deronne
Le 4 mai 2012
http://venezuelainfos.wordpress.com/2012/05/04/nouvelle-loi-du-travail-au-venezuela-un-pas-de-plus-vers-la-vraie-vie/


La nouvelle Loi du Travail célébrée en grande pompe par les travailleurs vénézuéliens ce 1er mai 2012 est un vieux rêve devenu réalité au bout d’un débat citoyen qui a duré près de trois ans. Plus de 19000 propositions ont été remises par toutes sortes d’organisations de travailleurs, syndicats, coordinations, etc.. à la commission présidentielle chargée d’élaborer le projet. Avec la Constitution Bolivarienne, c’est le texte de loi qui a le plus bénéficié de la participation populaire.

jeudi 8 décembre 2011

Venezuela : medias libres, nos caméras sont des armes

Par Jean-Baptiste Mouttet

Au Venezuela, le secteur des médias alternatifs est très développé : 280 chaînes de télévision et de radio répertoriées par les autorités, plus celles qui ne le sont pas. Ces médias communautaires, soutenus et animés par les habitants des quartiers défavorisés eux-mêmes, tiennent à leur indépendance. Certains la considèrent d’ailleurs menacée par un projet de loi visant à leur donner un statut et à leur apporter une aide financière. Plongée dans ces médias libres, dans les quartiers populaires de Caracas, loin des oligarchies journalistiques.

dimanche 27 novembre 2011

Venezuela - Les travailleurs de « La Gaviota » veulent approfondir le contrôle ouvrier

Nous publions cet article qui illustre bien les difficultés de l'exercice du contrôle ouvrier au Venezuela

Auteure : Carolina Hidalgo
Traduit et publié par Thierry Deronne sur le site La revolución vive

En décembre 2010, les travailleurs de l’entreprises de conserves alimentaires « La Gaviota » ont organisé une grève de 21 jours. Il ne s’agissait pas seulement d’exprimer des revendications sur le travail mais aussi d’exiger des informations sur la comptabilité et de protester contre la chute et les « problèmes fréquents » dans la distribution.

vendredi 4 novembre 2011

Petrocaribe : pour un commerce juste et équitable dans les Caraïbes

Cet article a été publié le vendredi 4 novembre 2011 sur le site : La revolucion vive
http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1768&lang=fr


C’est en 2005 autour de 14 nations que nait l’accord de coopération énergétique Petrocaribe. L’objectif : parvenir à l’intégration des peuples d’Amérique Centrale et des Caraïbes, grâce à la coopération énergétique, basée sur un modèle d’échange équitable et favorable pour les pays. L’initiative regroupe aujourd’hui dix-huit pays : Antigua-et-Barbuda, le Bahamas, le Belize, Cuba, la communauté de la Dominique, le Guatemala, Haiti, le Honduras, la Jamaïque, le Nicaragua, la République Dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines, le Surinam et enfin le Venezuela. Ce projet a pour but d’encourager le développement social et économique de la région, avec cinq principes directeurs : l’union, la solidarité, la coopération, la complémentarité, et la vision du Sud.

lundi 9 mai 2011

Le président Hugo Chávez dans le labyrinthe colombien

MAURICE LEMOINE
Le 3 mai 2011

« Le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela informe que, le [samedi] 23 avril 2011, a été détenu à l’aéroport international Simón Bolivar de Maiquetía [Caracas], le citoyen de nationalité colombienne Joaquín Pérez Becerra, carte d’identité 16 610 245, alors qu’il tentait d’entrer dans le pays dans un vol commercial en provenance de la ville de Francfort (Allemagne). » 

dimanche 23 janvier 2011

Venezuela « Les Conseils communaux et le double pouvoir »

Nous publions succéssivement deux textes sur la démocratie politique : Conseils communaux au Venezuela et Budget participatif parus dans "Autogestion hier, aujourd'hui, demain", Collectif Lucien Collonges, Editions Syllepse, mai 2010.

Richard Neuville *

« Le processus bolivarien reste sur le plan idéologique extraordinairement hétérogène. Il s’est surtout radicalisé grâce à une mobilisation exemplaire du mouvement populaire. » (Lander 2009)

Engagé depuis une décennie, le processus révolutionnaire bolivarien a suscité de nombreuses controverses et a souvent été caricaturé dans le monde occidental car il a non seulement constitué une rupture radicale avec le modèle dominant au Venezuela, mais il a également contesté l’hégémonie impériale étasunienne. En outre, il a eu de profondes répercussions sur l’ensemble du sous-continent latino-américain, où il est devenu une référence, voire un modèle pour les peuples, les acteurs sociaux et politiques de cette région.

Plus largement, il exerce un réel intérêt auprès de nombreux acteurs du mouvement altermondialiste. Ce changement est notamment incarné par Hugo Chávez Frías, leader charismatique, qui est parfois perçu de façon mythique par les peuples latino-américains et comme une référence incontournable au sein de la gauche de transformation sociale en Europe. Incontestablement, son élection en 1998 a permis de changer la vie de millions de Vénézuéliens et de modifier radicalement les structures institutionnelles, économiques et sociales du pays, tout en inscrivant la participation active au coeur du processus.

dimanche 10 octobre 2010

Venezuela : Dans quelle mesure, les travailleurs contribuent-ils à l‘approfondissement et à la radicalisation du processus révolutionnaire ?

Intervention Congrès Marx International VI
Université Paris Ouest Nanterre - la Défense
Atelier 7 : Autogestion : expériences actuelles
Samedi 25 septembre 2010
Richard Neuville *

Venezuela : Dans quelle mesure, les travailleurs contribuent-ils à l‘approfondissement et à la radicalisation du processus révolutionnaire ?
Le pouvoir bolivarien a mis en place des mécanismes de démocratie active au service de la justice sociale, qui se sont traduits par une grande implication des classes populaires dans la gestion des programmes sociaux et au sein des conseils communaux. L’exercice d’un pouvoir populaire a permis l’émergence d’une culture politique et la politisation de vastes secteurs de la population.
Parallèlement, le gouvernement a mis en œuvre ou impulsé différentes formes de socialisation de la production (coopératives, entreprises de production sociale, nationalisations). Les travailleurs se sont-ils réellement approprié ces outils ? Exercent-ils vraiment un réel pouvoir de contrôle dans une perspective anticapitaliste et autogestionnaire ?

vendredi 20 août 2010

Le sommet Chavez-Santos en Colombie: l’éruption d’une paix négociée grâce à UNASUR

Après les fortes tensions observées cet été, la rencontre au sommet Chavez-Santos pourrait ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre la Colombie et le Venezuela. Cet article apporte des éclairages intéressants sur la situation entre les deux pays et le rôle joué par la diplomatie brésilienne et l'UNASUR en Amérique latine.

Par Francisco Dominguez, secrétaire de Venezuela Solidarity Campaign
Les relations déjà mauvaises entre le Venezuela et la Colombie ont empiré à la suite des accusations de Luis Hoyso, représentant du gouvernement Uribe à l’OEA (Organisation des Etats Américains), selon lesquelles le gouvernement vénézuelien abriterait des guérilleros colombiens (1500) et autoriserait sur son territoire des camps d’entraînement à la guérilla (85). Les preuves – déjà réfutées– de ce tissu de mensonges une fois encore venaient des « ordinateurs magiques » saisis par les forces militaires colombiennes lors de leur attaque militaire illégale du 1er mars 2009.
Chavez a réagi par la rupture des relations avec la Colombie, entraînant une nouvelle dégradation entre les deux nations, mais il a néanmoins envoyé son ministre des Affaires Etrangères pour assister à l’investiture de Santos. La réponse d’Uribe fut d’annoncer, la veille de cette investiture, que son gouvernement déposait une plainte formelle contre le Venezuela auprès du Comité Américain des Droits de l’Homme, et une autre contre le président Chavez lui-même auprès de la Cour Pénale Internationale. Par ailleurs, Uribe s’est déclaré prêt à témoigner devant la CPI contre Hugo Chavez.
Cependant, après d’intenses activités diplomatiques à l’initiative de UNASUR, Nicolas Maduro, ministre vénézuélien des Affaires Etrangères, Nestor Kirchner, président de UNASUR et Lula, président du Brésil (ce dernier ayant rencontré publiquement à la fois Hugo Chavez et Juan Manuel Santos au cours de diverses réunions séparées), ont réussi, en quelques jours, à transformer ce qui apparaissait comme une escalade inexorable vers une catastrophe, en un des retournements politiques in extremis des plus extraordinaires de l’histoire latino américaine récente.Pendant son investiture, Juan Manuel Santos a stupéfié le monde en annonçant que son gouvernement aurait comme priorité de chercher à réparer et normaliser les relations de la Colombie avec le Venezuela et l’Equateur.

samedi 31 octobre 2009

(5) La roue de l’histoire tourne au Venezuela, en Équateur et en Bolivie

Eric Toussaint *

V. Maintien d’un modèle de développement basé sur les industries extractives et perte de temps précieux dans l’intégration
En négatif, les gouvernements du Venezuela, de la Bolivie et de l’Équateur n’ont pas abandonné le modèle productiviste et extractif (83). Alberto Acosta le dit très bien dans une interview récente :
« L’Équateur, le Venezuela et la Bolivie, pour ne citer que les pays les plus avancés en Amérique du Sud, n’ont toujours pas remis en cause la validité d’un modèle extractif, ils continuent à croire que via l’extraction des ressources naturelles, nous allons prendre le chemin du développement. Cela, nous savons que ce sera impossible. Il ne s’agit pas seulement d’utiliser de manière adéquate les ressources, mais de changer ce modèle d’exportation primaire qui nous a subordonnés au contexte international. (…) L’Initiative pour l’Intégration de l’Infrastructure Régionale Sud-américaine (IIRSA) (84) répond à la logique du modèle extractif lié aux exigences de l’accumulation du capital transnational. Ces canaux inter-océaniques ne cherchent pas l’intégration des peuples, mais l’intégration au marché mondial de nos économies en tant que fournisseurs-exportateurs de ressources naturelles comme le pétrole et les produits miniers, et aussi de produits agricoles. L’IIRSA est compatible avec le contrôle de la biodiversité et des ressources d’eau par le capital transnational. Et tout cela dans le cadre de l’extension des marchés, de la formation d’espaces de plus grande consommation et non la formation de la citoyenneté régionale et encore moins d’une citoyenneté globale. L’IIRSA est toujours à l’ordre du jour parce que les gouvernements de l’Amérique latine de tendance progressiste, comme Chávez, Lula, Evo, Correa et Fernández, ne mettent pas en cause le modèle extractif ni la forme d’insertion soumise au marché mondial. » (85)

(2) Venezuela - La roue de l’histoire tourne au Venezuela, en Équateur et en Bolivie

Eric Toussaint *
II. Changements en cours au Venezuela
La situation politique, sociale et économique au Venezuela a fortement évolué depuis l’échec de la reforme constitutionnelle de décembre 2007 qui a constitué un coup de semonce pour le gouvernement de Hugo Chávez (11).
Le dimanche 15 février 2009, 54,36 % des citoyens ont dit « oui » à l’amendement de la Constitution autorisant les mandataires politiques à se représenter consécutivement aux élections de manière illimitée. Jusque-là, la Constitution limitait à deux mandats consécutifs : il fallait une interruption de mandat avant de pouvoir se représenter à nouveau. Hugo Chávez pourra en 2013, à l’issue de son deuxième mandat en cours, être à nouveau candidat pour la présidence. S’il est élu une nouvelle fois, son mandat se terminera en janvier 2019. C’est pourquoi un certain nombre de militants chavistes discutent aujourd’hui de la nature de tous les changements qui peuvent être accomplis d’ici cette date de 2019…
Évidemment bien des choses peuvent survenir d’ici là, parmi lesquelles il faut prendre en compte les initiatives et les manœuvres de Washington ainsi que de ses alliés.

vendredi 10 avril 2009

Venezuela : Une décennie de processus bolivarien

Avancées réelles et limites d’une révolution démocratique


Richard Neuville, 28 Mars 2009 *

Le processus révolutionnaire bolivarien, engagé depuis une décennie, a suscité de nombreuses controverses et analyses car il a, non seulement, constitué une rupture radicale avec le modèle dominant au Venezuela, mais il a également eu des répercussions sur l'ensemble du sous-continent latino-américain. De fait, il est devenu une référence, voire un modèle pour les peuples, les acteurs sociaux et politiques latinos et, plus largement, il influence certains secteurs au sein du mouvement altermondialiste. Ce changement est principalement incarné par Hugo Chávez Frías, leader charismatique qui est devenu pratiquement une icône vivante en Amérique latine pour les peuples latino-américains. Y compris en Europe, pour une partie de la gauche, ce processus suscite un réel engouement et, pour certains, alimente la réflexion sur les réformes que pourraient engager un pouvoir de gauche de transformation sociale.
Dès son origine, les Alternatifs ont soutenu le processus en cours au Venezuela et se sont évertués très modestement à le populariser en France. Lors de ce dixième anniversaire, ils réitèrent leur soutien aux réformes réalisées et leur solidarité au peuple vénézuélien, qui se lève contre le modèle de domination, caractérisé par l'hégémonie impériale étasunienne. Mais, ils entendent avoir un regard lucide sur la politique menée. Et, cette analyse critique ne signifie, en aucune manière, mêler sa voix aux médias dominants occidentaux, qui n’ont de cesse de dénigrer et de caricaturer le leader Hugo Chávez Frías. D’ailleurs, les Alternatifs dénoncent sans ambiguïté la propagande anti-chaviste orchestrée par la classe médiatique française et européenne. Pour autant, en tant qu'autogestionnaires, ils ne s'interdisent pas d'émettre certaines réserves et de s’interroger notamment sur l'hyper personnalisation du pouvoir car elle pose, bel et bien, la question de la capacité à engager un processus révolutionnaire en dehors de phénomène de leadership et en rupture avec le rôle prédominant de l'Etat.
Incontestablement, l’élection d'Hugo Chávez a permis de changer la vie de millions de vénézuéliens et de modifier radicalement la structure du pays. Le processus révolutionnaire bolivarien comporte de réelles avancées et constitue probablement l'événement politique le plus important de ce début de XXI è siècle. Mais il comporte aussi ses limites qu'il importe d'analyser avec sérénité sans se situer dans une posture de donneurs de leçons. Avant de dresser, sans qu’il soit très exhaustif, un bilan de la Révolution bolivarienne, tentons de rappeler les principales étapes et les éléments de rupture dans ce processus.