M. Colloghan

mardi 22 juillet 2014

Récupérations d'entreprises au Brésil - Entretien avec Vanessa Moreira Sigolo



Vanessa Moreira Sigolo est sociologue et, depuis le début de ces études universitaires en sciences sociales et relations internationales en 2002, elle travaille dans l’éducation populaire et milite pour l’autogestion, la récupération des entreprises par les travailleurs et avec les mouvements sociaux de l’économie solidaire au Brésil. Elle intervient sur des projets d’extension universitaire au sein de l’université de São Paulo (USP), sur un programme d’Incubation technologique de coopératives populaires (ITCP USP), en collaboration avec l’Association nationale des travailleurs d’entreprises autogérées (ANTEAG) et au sein du Département d’économie solidaire (NESOL USP). En 2011 et 2012, elle a participé, avec une équipe de chercheurs de dix universités brésiliennes, à la première enquête nationale sur les entreprises récupérées par les travailleurs au Brésil qui a été publiée en 2013[1]. Actuellement, elle prépare un doctorat en sociologie dans cette université et effectue un stage de doctorante à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), à Paris.

Récupérations d'entreprises en Argentine - Entretien avec Andrés Ruggeri



Depuis 2002, Andrés Ruggeri dirige un programme d’extension universitaire[1] et de recherche à la faculté de philosophie et de lettres de l’université de Buenos Aires. Il est spécialisé dans les processus d’autogestion, en particulier les entreprises récupérées par les travailleurs (ERT). Il est anthropologue social et, dans le cadre du programme[2], il a dirigé quatre « relevés » (enquêtes nationales) des entreprises récupérées en Argentine[3]. Il a initié l’organisation de quatre rencontres internationales appelées « L’Economie des travailleurs » dont l’objectif est de tenter d’articuler au niveau international la théorie des chercheurs et intellectuels avec la pratique autogestionnaire et les luttes des travailleurs, même si elles restent encore un espace influencé par l’expérience argentine des ERT[4]. Il a publié plusieurs livres et articles sur le sujet[5].

dimanche 22 juin 2014

Etat espagnol : Crise de régime et traduction politique d’une accumulation de forces

Par Richard Neuville

Pour de nombreux observateurs, les résultats des élections européennes du 25 mai dans l’Etat espagnol ont constitué une « surprise » de taille et ont sensiblement modifié la donne politique dans ce pays. Mais, n’auraient-ils pas surtout traduit, d’une part, une crise de régime profonde et perceptible depuis plusieurs années et, d’autre part, une accumulation de forces résultant d’un nouveau cycle de luttes initié par le mouvement des indigné-e-s en mai 2011 (15-M) ? Cette crise de régime s’est notamment cristallisée, au lendemain de l’élection, avec l’abdication du Roi Juan Carlos au profit du dauphin Felipe. La décision du monarque a entraîné de fortes mobilisations spontanées dans l’ensemble du pays pour revendiquer un référendum et un processus constituant en vue de l’instauration d’une IIIe République même, si une fois encore, la « caste » politique est restée sourde et a entériné la décision le 11 juin au parlement.

mercredi 18 juin 2014

Syrie, l’autogestion populaire vue de l’intérieur



Par AMOR Dina
21 mai 2014

L’escalade du conflit armé sur le territoire syrien, en présence d’une multitude de factions et d’objectifs, a conduit par ailleurs à un black out, et d’aucuns pourraient en déduire qu’il concerne l’autogestion populaire en Syrie. Les chiffres illustrent l’aggravation de la situation interne syrienne avec près de la moitié des Syriens contraints de fuir à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, tandis que l’autre moitié est prisonnière du siège, de bombardements militaires incessants et d’une lutte armée entre les factions de diverses forces, ce qui ne manque pas d’interroger sur la réalité de l’autogestion populaire, compte tenu du repli de l’Etat et de ses attaques contre les civils.

Diren ! Kazova : l’usine turque sous le contrôle de ses travailleurs




Par Joris Leverink – le 4 juin 2014


A la veille du premier anniversaire du soulèvement du Parc Gezi, un petit groupe d’ouvriers du textile explore une alternative radicale : occuper, résister, produire !
Diren ! Kazova, lit-on sur la pancarte fixée au-dessus de l’entrée d’un petit centre commercial et culturel dans le quartier animé de Sisli à Istanbul. A l’intérieur, le sol est pavé, donnant au visiteur l’impression d’arriver dans un marché de rue. Des slogans comme « 1er Mai ! », « Kazova résiste ! » et « Vive la Révolution ! » sont écrits sur les pavés partout dans la pièce. Aux murs sont accrochées des tringles où sont accrochés des pulls, des centaines de pulls. À première vue, on dirait des pulls ordinaires. Jusqu’à ce que l’on apprenne l’histoire qu’il y a derrière eux. Et, soudain, les pulls se transforment en symboles de résistance, en signes de défi et en un espoir matérialisé d’une société plus égalitaire, d’une économie plus juste – et, oui, même d’un monde meilleur.

dimanche 8 juin 2014

Les entreprises récupérées par les travailleurs au Brésil

Couverture du livre "Empresas Recuperadas por Trabalhadores no Brasil"
Présentation et synthèse de Richard Neuville*

En 2013, la publication d’un livre universitaire sur le processus de récupération des entreprises par les travailleurs au Brésil est venue rappeler qu’un processus identique à celui de l’Argentine s’est déroulé dans ce pays et qu’il l’a même précédé[1]. Pratiquement inconnu en France et en Europe, celui-ci demeure pourtant une réalité qui s’est traduite par des centaines de luttes et des récupérations par les travailleurs qui ont culminées au cours de la période 1993-2003. Processus que certain-e-s d’entre-nous avions découvert à l’occasion des premiers forums sociaux mondiaux à Porto Alegre lors de visites d’usines récupérées et de rencontres avec des militant-e-s autogestionnaires directement impliqués dans le soutien à ces expériences dans l'État du Rio Grande do Sul. A l’époque, curieusement nos camarades brésiliens ignoraient les récupérations en Argentine. Les forums sociaux suivants allaient contribuer à multiplier les échanges entre les expériences de ces deux pays, tout comme le travail universitaire qui allait déboucher en 2007 sur la première rencontre internationale « L’économie des travailleurs » à Buenos Aires.

samedi 31 mai 2014

Brésil : la coupe est pleine !

Du 12 juin au 13 juillet, la Coupe du monde de football a lieu au Brésil. En 2016, les Jeux Olympiques seront organisés dans ce pays. Pour ces deux évènements sportifs et commerciaux, des sommes colossales sont dépensées, alors que nombre de besoins essentiels de la population ne sont pas satisfaits, loin de là. Par ailleurs, la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) comme le Comité International Olympique (CIO) ont la détestable habitude de s’accommoder sans sourciller avec des régimes totalitaires. La FIFA, le CIO et les états qui les soutiennent, notamment en leur accordant d’importants fonds publics et en les cautionnant, méprisent les populations qui vivent dans les pays où ils organisent ces compétitions sportives internationales : dépenses somptueuses, déplacements autoritaires de populations, répression, accompagnent souvent ces initiatives ; le Brésil n’y échappe pas.

vendredi 30 mai 2014

Programme de la Foire à l'autogestion Gard-Cévennes du 13 au 15 juin 2014


Appel  à ceux et celles qui cherchent à reprendre leur vie en main !

Nous vivons une époque où les doutes l'emportent sur les certitudes. Les modèles économiques et politiques existants génèrent des crises profondes. L'invention de nouvelles façons d'agir, de produire, de décider, d'exister... est plus que jamais d'actualité́. La recherche de sens est forte.

jeudi 29 mai 2014

Débats sur une stratégie altermondialiste en Amérique latine. Première partie: La situation globale

Le livre Une stratégie altermondialiste, paru aux Editions La Découverte, en 2011, a été traduit en espagnol et édité, en avril 2012, par les Editions Trilce à Montevideo, les Editions Lom à Santiago, les Editions Le monde diplo/Capital intellectual à Buenos Aires, Les Editions La Carreta à Bogota et Medellin.  A l’occasion de la sortie des éditions en espagnol du livre, les auteurs Gustave Massiah et Elise Massiah ont été invités, en mai et juin 2012, à Buenos Aires, Montevideo, Santiago du Chili, Bogota, pour présenter le livre et participer à diverses manifestations.

Les visites ont été programmées par les éditeurs et différents mouvements. Ils ont rencontré des mouvements sociaux et citoyens, des universitaires, des étudiants et des lycéens, des responsables politiques, des journalistes, des écrivains et des artistes.Contretemps propose de publier ce texte qui rend compte de ce voyage et des discussions auxquelles il a donné lieu en quatre volets.  Nous publions ici la première partie qui propose de brefs éléments de réflexion sur la région et sur les quatre pays. Nous publierons par la suite le résumé des discussions suscitées dans les débats avec les mouvements dans les quatre pays.

Notre-Dame-des-Landes : l'abandon, c'est maintenant !

En avant vers l'abandon définitif du projet !

La préparation de notre événement de l'été se situe dans une phase charnière, où nous avons marqué des points en terme de retard des travaux, sans avoir arraché l'abandon définitif, objectif fédérateur de notre lutte.

Nous avons tenu ! Tenu sur nos trois piliers !

Tenu sur la zone !
Après le séisme de l'automne 2012, et son opération César, nous avons préservé collectivement le territoire de la Zad, paysans résistants depuis longtemps installés, habitants récents, citoyens-soutiens très présents. La vie a pu continuer et des projets agricoles pérennes ont pris forme, grâce à Sème ta ZAD et au COPAIN sur la ferme de Bellevue et sur les terres menacées. Des travaux variés sur le terrain notamment avec les Naturalistes en lutte ont encore enrichi notre expertise collective et mis sérieusement à mal les propositions de « compensation » d'AGO-Vinci. Des liens se sont noués, la Zad est plus peuplée, mieux cultivée au printemps 2014 qu'elle ne l'a jamais été. La manifestation du 22 février a montré l'énormité du soutien, tant paysan que populaire, à la défense du territoire menacé. La mobilisation éclair pour Saint Jean du Tertre a sauvé la ferme et donné des garanties pour l’avenir !

mardi 27 mai 2014

Alternatives et Autogestion

Par Patrick Le Tréhondat et Patrick Silberstein*

Défendre l'emploi, refuser les plans dits "sociaux", interdire les licenciements, c’est le minimum que l’on devrait attendre d’un gouvernement social-démocrate. Ce qui, bien entendu, ne se produira ni aujourd’hui ni demain avec ce gouvernement. La gauche de transformation a évidemment des ambitions plus radicales, qu’elle s’efforce d’articuler à ces objectifs minimaux en formulant des propositions transitoires afin de tracer les voies d’une alternative au capitalisme en s’appuyant sur les potentialités que lui offre la situation politique et sociale. Pour rebâtir une espérance et donner de la lisibilité à la transformation sociale, il lui faut tenter en permanence d’articuler le possible et le projet, l’exigence et la dynamique transformatrice, l’immédiat et le futur immédiat. La crise bretonne, Spanghero, Fralib, Sanofi, la SNCM et bien d’autres « cas offrent la possibilité de concrétiser un autre « possible ».1

Fralib : une victoire de grande portée !

Communiqué victorieux des travailleur-se-s de Fralib :

1336 jours de lutte
SCOP T.I C’EST PARTI

UNE VICTOIRE SYNDICALE DE GRANDE PORTÉE

Dans notre assemblée générale du dimanche 25 mai, les Fralibs ont décidé à l’unanimité d’approuver la signature d’un protocole d’accord avec le groupe UNILEVER.
Cet accord a été signé hier en fin d’après-midi à l’issu d’une ultime réunion de négociation à Paris. Il permet d’ouvrir de réelles perspectives de construction de notre SCOP.