M. Colloghan

lundi 21 mars 2016

Catalogne : Candidatura d'Unitat Popular (CUP), une organisation « assembléiste » et indépendantiste



Par Richard Neuville

Dans cet article, nous présentons d’abord succinctement l’organisation (qui est méconnue en France et y compris dans nos milieux) et poursuivons sur son positionnement dans le processus vers l’indépendance de la Catalogne.

Démarche politique et organisation

La Candidatura d'Unitat Popular (CUP) est une organisation politique « assembléiste » asamblearia, municipaliste, anticapitaliste et indépendantiste, écologiste et féministe. En partant du niveau municipal, elle se fixe pour objectif la « construction des pays catalans (Països Catalans)[1] indépendants, socialistes, écologiquement soutenables, territorialement équilibrés et libérés des formes de domination patriarcale »[2]. Elle est organisée en assemblées locales (échelon municipal), territoriales (Comarques)[3] et nationale.
Les assemblées territoriales désignent leurs représentant-e-s au Conseil politique qui est chargé avec le secrétariat national de coordonner l'activité de la CUP à l'échelon national. Le secrétariat national assure la gestion au quotidien mais il n'a aucune attribution politique. C'est l'assemblée nationale, formée par l’ensemble des militant-e-s, qui définit les principales orientations politiques, adopte les budgets et les statuts. La CUP « œuvre pour l’approfondissement de la démocratie participative, une meilleure égalité sociale et de genre, des politiques de développement soutenable et la promotion du tissu associatif ». Elle se veut un « espace de confluence des mouvements civiques et populaires, dans la lutte pour la libération nationale et sociale des pays catalans ». Elle publie ses comptes chaque année sur son site internet. Ses effectifs se situent autour de 3 000 adhérent-e-s avec une bonne implantation territoriale dans la Catalogne administrative, au sud de la Communauté de Valence, à Mallorca (Iles Baléares) et moindre dans le Roussillon[4].

Une progression lente mais constante

Créée officiellement en décembre 1986, la CUP s’est d’abord attachée à se développer territorialement. Au cours des décennies 80 et 90, elle n’a présenté des listes que dans quelques municipalités. Elle s’inscrivait dans la lignée du Parti socialiste de libération nationale (PSAN)[5] et du Mouvement de défense de la Terre (MDT)[6], structure politique issue de l’organisation armée Terra Lliure[7] et une composante écologiste. A partir du Processus de Vinaroz (unité du mouvement indépendantiste de gauche)[8], elle a acquis une autre dimension. Entre les élections municipales de 2003 et celles de 2011, elle est passée de 22 sièges de conseiller-ère-s municipaux (obtenus dans la cadre d’alliances) à plus d’une centaine (obtenus à 90 % sur les listes autonomes), elle a géré 4 municipalités (dont Viladamat)[9] entre 2011 et 2015. Elle a notamment commencé à grignoter une partie de l’électorat d’Esquerra Republicana de Catalunya (gauche républicaine - ERC)[10] et de Solidarité catalane pour l’indépendance (SI)[11]. La CUP expérimente au niveau local ce qu'elle souhaiterait réaliser à l'échelle de la nation catalane.

La Candidatura d’Unitat Popular (CUP) a réellement émergé dans le paysage politique catalan lors des élections « autonomiques » de novembre 2012 quand elle a obtenu 126 219 voix (3,48 %) et trois sièges  de députés régionaux au parlement régional sous l’étiquette Candidatura d’Unitat Popular - Alternativa d’Esquerres (Alternative de gauche) avec une liste conduite par David Fernández, journaliste, issu des mouvements de l’insoumission et d’occupation. Il s’agissait alors de sa première participation à une élection régionale car, comme indiqué précédemment depuis sa création, elle avait jusqu’alors essentiellement privilégié le travail municipal. Lors de cette élection, la CUP put compter sur le soutien de diverses formations de la gauche anticapitaliste, essentiellement trotskystes, telles que En Lucha, Corriente Roja, Lucha internacionalista et Revolta Global-Esquerra anticapitalista mais surtout, la formation indépendantiste et anticapitaliste parvint à fédérer différents mouvements sociaux et des militant-e-s issus des Indigné-e-s, du collectif de paysans (Pagesos per la Dignitat Rural Catalana), des membres des mouvements Okupas (Occupation de logements et de terres), des centres sociaux autogérés (CSOA), etc. Au cours de la campagne, la CUP-AE mis en exergue la « triple crise sociale que vivait la Catalogne : politique et institutionnelle, socio-économique et la crise de la démocratie ». Elle grignota sensiblement sur l’électorat de l’alliance Iniciativa per Catalunya-Els Verds[12] / Esquerra Unida i Alternativa[13] (ICV-EUiA - coalition très institutionnelle), ainsi que celui d’ERC et sut mobiliser des jeunes et des abstentionnistes.

La CUP au cœur du processus indépendantiste

Au cours des trois années (2012-2015), ces député-e-s ont été les porte-voix des luttes sociales au sein du parlement catalan, en perturbant parfois l’ordre protocolaire de cette assemblée. La CUP a participé activement au processus de mobilisation sur la question indépendantiste en lien avec les autres formations politiques autonomistes : ERC et Convergència i Unió[14] (CiU) et surtout avec le secteur associatif et citoyen : Ommium Cultural[15], l'association des communes pour l'indépendance[16] et l'Assemblée nationale catalane (ANC)[17]. Cette période a coïncidé avec les fortes mobilisations aussi bien sociales qu’indépendantistes (« Marche vers l’indépendance » en septembre 2012, la pétition « pour un vote pour l’indépendance » en 2013, la chaîne humaine de 400 kms en 2013, la manifestation en forme de V, la Via Catalana cap a la Independència, et la consultation du 9 novembre 2014. Mais le référendum d’autodétermination n’a pu être organisé suite à la décision du tribunal constitutionnel.

Le 24 mars 2015, lors des élections municipales, la CUP a pratiquement multiplié par quatre le nombre d’élu-e-s (382 sièges de conseillers municipaux dans l’ensemble de la Catalogne et obtenu, pour la première fois, une représentation dans les 4 capitales provinciales de la région). L’organisation indépendantiste dirige désormais 9 communes avec une majorité absolue. A Barcelone, après une longue négociation, la CUP a refusé l’alliance avec la liste Barcelona en comú conduite par Ada Colau, du fait de la présence d’ICV, jugée trop institutionnelle. Traditionnellement implantée en milieu rural, elle a néanmoins obtenu 7,42% des voix à Barcelone et 3 sièges. Elle s'est abstenue pour ne pas bloquer l'investiture de la mairesse de Barcelone, Ada Colau. A Badalona[18], la CUP participait à la liste large de Guanyem Badalona en comú qui l’a emportée (Dans un de ses anciens fiefs, ICV présentait une liste indépendante), le maire élu est affilié à la CUP.

La nouvelle donne à l’issue des élections régionales

Lors des élections régionales du 27 septembre 2015, la CUP s'est présentée sous l'étiquette, Candidatura d'Unitat Popular - Crida Constituent (CUP-CC). Conduite par le journaliste Antonio Baños, la liste regroupait la CUP et, d'une part, des organisations de la gauche indépendantiste catalane, qui lui sont très proches, telles que Endavant[19], Poble Lliure[20], etc. et, d'autre part,  des organisations de l'extrême gauche non indépendantistes comme En Lucha, Corriente Roja o Lucha Internacionalista. Contrairement à 2012, Revolta Global (Référent en Catalogne d’Anticapitalistas, dont les militant-e-s sont engagé-e-s dans Procés Constituent a Catalunya)[21] ne soutenait pas la CUP et participait à la liste Catalunya Sí que es pot (CSQP, Catalogne, oui on peut !)[22] avec Podem, ICV-EUiA, Equo[23], etc., liste qui a obtenue 367 613 voix (8,94%) et 11 élu-e-s. La liste CUP-CC a obtenu 336.375 voix (8,21%) et 10 sièges au Parlement, contre 126 435 votes en 2012. Les deux listes ont donc obtenu un score très proche. Un accord n’a pas été possible entre les deux coalitions car CSQP, contrairement à ce qui s’est passé trois mois plus tard avec la liste En Comú Podem lors des élections générales, a opté pour limiter sa campagne sur la question sociale et a refusé de se prononcer sur la question de l’indépendance, qui faisait débat entre ses composantes et à l’intérieur même de celles-ci. Alors que, dans le prolongement des années écoulées, la CUP a articulé les deux et cette stratégie s’est avérée payante. A noter également que, conformément aux statuts de la CUP, les trois député-e-s sortant-e-s ne se représentaient pas.

L’alliance des composantes nationalistes Junts pel Sí (Convergència Democràtica de Catalunya (CDC),  ERC, ANC et indépendants) a obtenu 39,59% et 62 sièges (soit 2 sièges de moins que la majorité absolue). Le camp indépendantiste n’a donc pas obtenu la majorité absolue en voix puisqu’il a représenté 48,53% des suffrages même s’il regroupe potentiellement 72 sièges. Cette situation a entraîné un processus de négociation compliqué et long entre Junts pel Sí et CUP-CC qui ne s'est conclu que la veille de la date limite légale pour constituer un gouvernement, le 9 janvier[24].  

A la suite de ces élections, la CUP-CC a été traversée par un débat important pour savoir si elle devait soutenir une coalition indépendantiste et investir Artur Mas (Président sortant, issu de la CDC, qui a mené des politiques d’austérité d’une violence extrême lors du mandat précédent). Le 27 décembre 2015, lors d'une assemblée nationale extraordinaire, qui a réunie 3 000 militant-e-s et sympathisant-e-s, la CUP-CC s'est retrouvée divisée entre, d’un coté, principalement les délégué-e-s des comarques rurales, privilégiant la voix indépendantiste et, de l’autre, urbaines (parmi lesquel-le-s se trouvaient les représentant-e-s des organisations d’extrême gauche), pour qui la question sociale ne pouvait être négligée. Aucune majorité ne s'est dégagée pour accorder un soutien éventuel à la liste nationaliste arrivée en tête, Junts pel Sí[25] . C'est  finalement le Conseil politique et le Groupe d'action parlementaire qui ont décidé de rejeter l'investiture d'Artur Mas à cause de son orientation dans le domaine social le 3 janvier 2016 avant de conclure in-extremis l'accord du 9 janvier qui a permis de désigner Carles Puigdemont, maire de Gérone, à la présidence de la Generaltat et de signer un pacte de stabilité. Cet accord a été conclu par pragmatisme après plusieurs semaines de joutes oratoires car les deux formations ne souhaitaient pas l’organisation de nouvelles élections en mars car elles n’étaient pas sûres d’obtenir des résultats équivalents.

Pour la CUP, l’accord s’inscrit dans la ligne de la « déclaration de rupture » approuvée par le Parlement le 9 novembre 2015. Il vise à « garantir la stabilité parlementaire durant la législature ». Il prévoit que « deux députés participeront à l’espace de délibération de Junts pel Sí pour améliorer la coordination et garantir la réalisation des accords, la feuille de route vers l’indépendance, le processus constituant ».  Il ne lie pas l’organisation à l’approbation de politiques antisociales ou de coupures budgétaires éventuelles. Elle maintient son groupe et l’accord est « réversible » s’il n’y a pas d’avancées sur « la rupture démocratique et le processus constituant »[26].

Cet accord a entraîné un affrontement et des relations parlementaires extrêmement compliquées entre les groupes de la CUP-Crida et CSQP alors qu’un rapprochement permettrait de renforcer l’articulation entre les questions sociale et indépendantiste et de peser sur les orientations de l’exécutif et d’esquisser une alternative politique en Catalogne[27]. Mais si les deux coalitions se retrouvent sur le terrain social, des divergences importantes demeurent que la question indépendantiste.

Conformément à ses principes, la CUP ne participe pas aux élections à l'échelle de l'État. Elle ne présentait donc pas de liste lors des élections générales de l’État espagnol du 12 décembre 2015. On peut estimer qu'une partie de son électorat est allée voter pour la coalition En Comú Podem (Podem Catalunya, Iniciativa per Catalunya Verds, Esquerra Unida i Alternativa, Equo y Barcelona en Comú)[28] et ERC, qui ont obtenu respectivement 24,74% et 15,98% des voix (12 sièges de député-e-s et 4 sénateur-trice-s, 9 député-e-s et 6 sénateur-trice-s).

Le chemin vers l’indépendance de la Catalogne s’annonce tortueux car le mouvement devra acquérir une majorité franche au sein de la population. Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui malgré l’indéniable accumulation de forces sous l’impulsion des mouvements associatifs et citoyens (Ommium Cultural, ANC,  l'association des communes pour l'indépendance, Procés Constituent a Catalunya) depuis 2011. En octobre 2015, les parlementaires indépendantistes catalans du Parlement autonome de Catalogne ont déclaré qu’ils engageraient un « processus institutionnel pour la proclamation d’une république catalane indépendante ». Mais cette volonté exprimée va se confronter à l’intransigeance de Madrid, représentée par les forces politiques espagnoles hostiles : PP, PSOE, Ciudadanos, … qui défendent l’unité de l’Espagne, quand ce n’est pas l’image de « l’Espagne éternelle »... et ils utiliseront toutes les armes à leur disposition pour empêcher une séparation de la Catalogne de l’État espagnol. La gauche alternative aura un rôle à jouer, elle devra se positionner plus clairement sur ce processus et un véritable dialogue doit être entamé entre la CUP et En Comú Podem dans la perspective d’un changement social et national.

Richard Neuville
Mars 2013
Pour en savoir plus :

Site de la CUP : http://cup.cat/
Présentation de la CUP :
Site de Poble Lliure : www.poblelliure.cat
Site de Endavant - Organització Socialista d'Alliberament Nacional (Endavant-OSAN) : www.endavant.cat
Site de En Comú Podem : encomupodem.cat
Site de Procés Constituent a Catalunya : www.procesconstituent.cat
Site de l'Assemblée nationale catalane (ANC) : http://assemblea.cat/quisom
Site de Catalunya Sí que es pot : catalunyasiqueespot.cat
Site de Barcelona en Comú :https://barcelonaencomu.cat/
Site de Podem Catalunya : https://catalunya.podemos.info/
Site de Revolta Global : http://www.revoltaglobal.cat/
Site de EUiA : http://www.euia.cat
Deux ouvrages récents publiés en France :

FERNANDEZ GARCIA Alicia & PETITHOMME Mathieu (Direction), Contester en Espagne – Crise démocratique et mouvements sociaux, Démopolis, Paris, Janvier 2016, 332p.

TREPIER Cyril, Géopolitique de l’indépendantisme en Catalogne, L’Harmattan, Paris, Décembre 2015, 335p.


[1] Les pays catalans (Països Catalans) recouvrent l’ancienne principauté de Catalogne comportant l’actuelle Communauté autonome de Catalogne, 95 % du département français des Pyrénées-Orientales, appelé Catalogne du Nord, les Iles Baléares, une grande partie de la Communauté Valencienne ou País Valencià, la partie orientale de l’Aragon (Franja de Ponent), El Carche dans la région de Murcie et l'Alguer (Sardaigne).
[2] Site de la CUP : Qui sommes-nous ? http://cup.cat/qui-som
[3] Une Comarque (Comarca en castillan) est un regroupement de municipalités sur une base géographique, historique, culturelle, économique, de taille intermédiaire entre le canton et l’arrondissement français. Elle peut avoir un rôle administratif, c’est notamment le cas en Catalogne, qui a été la première région à lui attribuer un statut juridique.
[4] Voir la carte d’implantation de la CUP : http://cup.cat/participa
[5] El Partit Socialista d'Alliberament Nacional dels Països Catalans (PSAN) (Parti Socialiste de Libération Nationale des Pays Catalans) est un parti politique d’idéologie nationaliste et indépendantiste catalane (marxiste-léniniste), présent dans la Communauté Valencienne et en  Catalogne. Il a été créé en 1969. https://es.wikipedia.org/wiki/Partit_Socialista_d'Alliberament_Nacional_dels_Pa%C3%AFsos_Catalans
[6] Le Mouvement de Défense de la Terre (MDT) était un parti politique d’idéologie indépendantiste catalane et révolutionnaire (Marxiste-léniniste), créé en 1984 par la fusion du Partit Socialista d'Alliberament Nacional (PSAN), Indépendantistes des Països Catalans (IPC), Partit Comunista dels Valencians (Parti communiste des Valenciens) et d’indépendant-e-s. Il s’est dissout en 2014 et s’est transformé en une organisation appelée aujourd’hui Poble Lliure (Peuple libre) https://es.wikipedia.org/wiki/Moviment_de_Defensa_de_la_Terra
[7] Terra Lliure (Terre libre en français) était une organisation armée d’extrême gauche luttant pour l'indépendance de l'ensemble des Pays catalans, qui a entre 1978 et 1995 commis environ 200 attentats, tuant une personne et en blessant plusieurs autres. Quatre activistes ont été tués au cours d'opérations terroristes. Durant son existence, plus de 300 membres de l'organisation furent arrêtés. En 1992, une fraction abandonna la lutte armée. Terra Lliure s’est dissoute officiellement le 11 septembre 1995 (jour de la fête nationale de Catalogne). Plusieurs de ses membres rejoignirent la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) puis pour certains la CUP un peu plus tard. https://es.wikipedia.org/wiki/Terra_Lliure
[8] Le processus de Vinaroz ou Manifeste de Vinaroz fut un processus politique de la gauche indépendantiste des pays catalans engagé le 2 avril 2000 à Vinaroz, avec l’objectif « de doter ce courant de structures indispensables pour obtenir l’indépendance politique, l’unité nationale et la justice sociale du peuple catalan » (considéré au sens large et qui concernerait les communautés de Catalogne, la Communauté valencienne, les Iles Baléares et certains territoires aragonais. Parmi les organisations participantes se trouvaient Endavant, le Mouvement de défense de la terre (MDT) et différents collectifs indépendantistes. L’initiative fut prise entre différentes organisations proches idéologiquement mais qui avaient des stratégies différentes. Le processus se conclut en novembre 2002 avec la création de la coordination de la gauche indépendantiste.
[9] Richard Neuville, « A Viladamat, le « municipalisme » s’expérimente ! », Février 2013. http://alterautogestion.blogspot.fr/2013/03/a-viladamat-le-municipalisme.html
[10] Esquerra Republicana de Catalunya (gauche républicaine de Catalogne - ERC) est un parti politique nationaliste catalan historique, créé en 1931 pour défendre l’instauration d'une République en Catalogne. Il fut interdit entre 1939 et 1977 mais poursuivit une activité à l’étranger. En 1989, lors du congrès de Lleida, il s’est prononcé officiellement pour l’indépendance. A partir de 2003, il a fortement progressé et a participé au gouvernement tripartite PSC-ICV/EUiA entre 2003 et 2010. Il a obtenu neuf élu-e-s député-e-s aux Cortes et six sénateurs-trices en décembre 2015 lors des élections générales. Lors des élections régionales de septembre 2015, il a obtenu 18 sièges dans le cadre de l’alliance avec Convergència. Il a deux élu-e-s européens et 2 384 élu-e-s municipaux. http://www.esquerra.cat/
[11] Solidarité catalane pour l’indépendance, Solidaritat Catalana per la Independència (SI) est un mouvement social et politique qui a pour but l'indépendance de la Catalogne et la création d'un État catalan. SI est née le 20 juillet 2010 dans la foulée de la manifestation du 10 juillet à Barcelone, organisée au lendemain de la décision du Tribunal constitutionnel censurant certaines dispositions du statut d'autonomie de la Catalogne. Coalition hétéroclite (qui va de l’extrême-droite à l’extrême gauche), conduite par Joan Laporta (Président du Barcelone Football Club), elle avait obtenu 4 sièges de députés en novembre 2010 avant de disparaître quasiment de la scène politique en 2012 après avoir tenté de fédérer l’ensemble du mouvement indépendantiste (CiU, ERC, CUP, etc.). http://www.solidaritatcatalana.cat/
[12] Iniciativa per Catalunya Verds, (Initiative pour la Catalogne Verts - ICV) est un parti de gauche, d'inspiration néo-communiste (issu de la majorité du Partit Socialista Unificat de Catalunya : PSUC) et écologiste, fondé en 1987. Ses influences d’origine viennent du PSUC et de l’écosocialisme. De 1987 à 1997, ICV a été le référent en Catalogne d’Izquierda Unida. Depuis 2004, cette formation se présente aux élections en alliance avec la Gauche unie et alternative (EUiA). En 2015, elle a obtenu 4 sièges aux élections régionales sur la liste CQSP et 3 sièges aux Cortes / 16 sur la liste En Comú Podem. Elle a également un député européen, inscrit dans le Groupe Vert.
[13] La Gauche Unie et Alternative (Esquerra Unida i Alternativa : EUiA) a été créée en 1998, à la suite de la scission au sein d’Iniciativa per Catalunya, intervenu en 1997. Elle est le référent en Catalogne de la Gauche Unie et elle est membre du parti de la gauche européenne. Elle est composée du Partit dels Comunistes de Catalunya (PCC, scission du PSUC en 1982), du PSUC-Viu (refondation du PSUC en 1998), de L’Aurora organització Marxista (ex POR) et d’indépendant-e-s. Elle a connu plusieurs scissions. Elle a deux député-e-s élu-e-s au parlement espagnol, obtenu-e-s sur la liste En Comú Podem et un député régional élu sur la liste CQSP. http://www.euia.cat
[14] Convergència i Unió (Convergence et Union – CiU) était une coalition créée en 1978 puis transformée en 2001 en fédération, elle regroupait de deux partis politiques centristes, libéraux et catalanistes : Convergence démocratique de Catalogne (CDC) et l'Union démocratique de Catalogne (UDC). Elle a gouverné la Généralité entre 1980 et 2003 sous la présidence de Jordi Pujol puis entre 2010 et 2015 avec Artur Mas. Elle s’est dissoute en juin 2015 à la suite d’un profond désaccord entre les deux formations sur le processus d’accès à l’indépendance. Alors que la CDC s’est converti à l’indépendantisme, l’UDC, formation démocrate-chrétienne et régionaliste a refusé de s’engager sur la voie de l’indépendance à l’issue d’un vote à 50,5%, qui a été suivi d’une scission, Démocrates de Catalogne qui soutient l’indépendance. Cette fédération représentait la bourgeoisie catalane, principalement citadine pour la CDC, créée en 1974, et plutôt rurale et agraire pour l’UDC, formation historique créée en 1931. Après cette scission, l’UDC s’est retrouvée sans représentation parlementaire lors de élections de 2015, au niveau régional : 2,51% des voix  et au niveau de l’état : 1,73% des voix. Les deux formations sont engluées dans des cas de corruption très importants et touchant notamment toute la famille de Jordi Pujol.
[15] Ommium Cultural est une organisation créée en 1961 pour la défense de la langue, la culture et la cohésion sociale. Elle œuvre pour « l’égalité des droits dans la diversité et les opportunités, pour la solidarité, les libertés et les espérances collectives ». Elle regroupe 55 000 membres répartis sur 22 secteurs géographiques en Catalogne. https://www.omnium.cat/qui-som/presentacio
[16] L'association des communes pour l'indépendance, Associació de Municipis per la Independència, est une organisation qui regroupe les entités élues (municipalités, comarques et autres) pour défendre l’indépendance de la Catalogne. Elle a été créée le 14 décembre 2011 à Vic. Elle représente 80,6 % des municipalités catalanes. En outre, 96% des municipalités s’étaient prononcées en faveur du référendum « pour le droit à décider », Respaldo al Dret a Decidir, en octobre 2014. http://www.municipisindependencia.cat/
[17] L'Assemblée nationale catalane (ANC) est une organisation de base transversale et unitaire qui se fixe « comme objectif l’indépendance de la nation catalane par des moyens démocratiques et pacifiques ». Elle a été créée le 30 avril 2011 à Barcelone. Elle regroupe environ 80 000 membres et compte 500 assemblées territoriales. Elle impulse des initiatives pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination de la Catalogne. Elle est l’une des composantes qui ont organisé la campagne « Marche vers l’indépendance » (Catalunya, nou estat d'Europa) entre juin et septembre 2012, qui a rassemblé 2 millions de personnes, la pétition « pour un vote pour l’indépendance » en 2013 et la consultation en 2014, la chaîne humaine de 400 kms entre la Jonquera (Nord) et Alcanar (Sud) le 11 septembre 2013 (1,6 million de personnes) et la manifestation en forme de V, la Via Catalana cap a la Independència, à Barcelone ( 1,8 à 2 millions de personnes) en 2014. http://assemblea.cat/quisom
[18] Badalona, est la troisième ville de Catalogne, elle se situe dans la banlieue de Barcelone et compte 215 000 habitant-e-s. La ville avait été gérée par le Parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC-PCE) entre 1979 et 1983 avant de devenir un bastion du Parti socialiste catalan (PCS) entre 1983 et 2011. Après un intermède (2011-2015) à droite (Parti populaire), elle a été reconquise par la gauche mouvementiste.
[19] Endavant - Organització Socialista d'Alliberament Nacional (Endavant-OSAN) est une organisation indépendantiste, antifasciste et socialiste créée en 2000, présente en Catalogne, aux Iles Baléares et dans la Communauté de Valence. Elle est associée à la CUP pour les élections. Elle a un député régional. www.endavant.cat
[20] Poble Lliure (Peuple libre) est une organisation indépendantiste, socialiste et anti-patriarcale catalane créée en 2014 par des militant-e-s historiques de la gauche indépendantiste et divers mouvements : MDT, etc. Elle reconnait la CUP comme le mouvement de masse de l’ « unité populaire des pays catalans ». Elle a un élu au parlement régional, obtenu sur la liste de la CUP. www.poblelliure.cat
[21] Procés Constituent a Catalunya est un mouvement social anticapitaliste et indépendantiste catalan créé en avril 2013, initié notamment par Teresa Forcades (une religieuse). Il revendique 25 000 adhérent-e-s. Comme son nom l’indique, il défend un processus constituant pour parvenir à l’indépendance. Il a contribué à initier des candidatures larges lors des élections municipales et générales (Barcelona en Comú, En Comú Podem) www.procesconstituent.cat
Revolta global est une organisation anticapitaliste, révolutionnaire, écologiste, féministe et internationaliste créée en 2004. Elle est le référent en Catalogne d’Anticapitalistas, ses militant-e-s sont engagé-e-s dans Procés Constituent a Catalunya. Cette organisation est membre du Secrétariat unifié de la Quatrième internationale (SUQI). Parmi ses responsables, on peut citer Esther Vivas, Josep Maria Antentas. http://www.revoltaglobal.cat/
[22] Catalunya Sí que es pot (CSQP, Catalogne, oui on peut !) est une coalition électorale catalane de gauche créée pour les élections au parlement de catalogne de 2015. Elle regroupe Podem, ICV-EUiA et Equo. La liste était conduite par Lluis Rabell et a obtenu 367 613 voix (8,94%) et 11 élu-e-s. catalunyasiqueespot.cat
[23] Equo est un parti écologiste créé en 2011, membre du Parti vert européen depuis 2013. Il participe à différentes coalitions municipales, régionales et nationales avec Podemos. Il a obtenu 3 sièges de député-e-s en décembre 2015. Il avait obtenu un poste de député européen en juin 2014 sur la liste Primavera Europea. http://www.partidoequo.es
[24]  Voir notamment l’article de Caussa Marti, « Etat espagnol – Catalogne : Le président change, La stratégie demeure », Inprecor, n°624, Février-Mars 2016 p.15-18. Consultable sur : http://www.inprecor.fr/article-%C3%89tat%20espagnol%20-%20Catalogne-Le%20pr%C3%A9sident%20change,%20la%20strat%C3%A9gie%20demeure?id=1858
[25] La CUP felicita el conjunt de militants i simpatitzants per l'Assemblea Nacional Extraordinària
[26] La CUP-Crida Constituent confirma l'acord de presidència de consens amb Junts pel Sí
[27] Voir à ce sujet la lettre de la CUP adressée aux député-e-s de CSQP : « Carta de les diputades i diputats de la CUP-CC al grup parlamentari de Catalunya Sí que es Pot ». 29/02/2016. http://cup.cat/noticia/carta-de-les-diputades-i-diputats-de-la-cup-cc-al-grup-parlamentari-de-catalunya-si-que-es
[28] Site de En Comú Podem : encomupodem.cat

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